Le petit Caderoussier septembre 1926

7 janvier 2019

SEPTEMBRE 1926

LE PETIT CADEROUSSIER
 
Bulletin Mensuel

Lisez et faites lire Conservez chaque Numéro
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SOCIETE DE LA BONNE PRESS DU MIDI
A VAISON (Vaucluse)

A. BEDOS. Curé de Cairanne

UN VOYAGE EN TERRE SAINTE
(21 Mars – 13 Mai 1923)
Avec Préface d’ANDRE MEVIL
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TABLE DES MATIERRES :
Préface. – Chapitre I : De Marseille à Jérusalem. – Chap. II et III : Le séjour à Jérusalem. – Chapitre IV : De Jérusalem à Beyrouth. – Chapitre V : Le retour.
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‘Ce Récit du Pèlerinage d’un Prêtre vauclusien en Terre Sainte bien que traitant d’un sujet déjà très connu est, pouvons-nous dire, d’une lecture non-seulement agréable, mais captivant. L’attention demeure soutenue de la première à la dernière page, et on suit volontiers l’auteur dans ses pieuses et pittoresques pérégrinations à travers les lieux sanctifiés par le Christ.
Le lecteur fait siennes les fortes et salutaires impressions ressenties par l’heureux pèlerin de Cairanne, que l’on ne saurait trop remercier, d’avoir bien voulu ainsi publier ses précieuses notes et faire bénéficier son entourage des doux et chers souvenirs qu’il a rapportés des pays bibliques’.
 Le Petit Orangeois, Juillet 1926

‘Clair et sans prétention, d’un style agréable, un voyage en Terre Sainte fait connaître le pays du Sauveur et les sanctuaires élevés au cours des siècles là où Jésus naquit, opéra ses miracles, mourut et ressuscita.
M. l’abbé A. Bedos a mis à profit son séjour en Palestine et ses lecteurs, avec ses paroissiens, n’ouvriront pas inutilement le livre qui leur est offert. Nous lui souhaitons une large diffusion’.
 Semaine Religieuse d’Avignon, 25 Juillet 1926

‘Comme tant d’autres M. l’abbé Bedos a été saisi par le désir d’aller visiter les Saint Lieux, et c’est ce récit de ce voyage, qu’il offre, d’abord à ses paroissiens, et ensuite au public catholique en général, capable de l’apprécier ses impressions de voyage, de s’y intéresser, de s’en édifier. L’auteur du récit nous donne des descriptions fortes intéressantes, mêlées de réflexions pieuses qui nous prouvent que nous n’avons pas à faire avec un vulgaire touriste.
Nous laissons au lecteur le plaisir de feuilleter ce livre qui renferme tant de choses du plus haut intérêt et avec l’auteur, dans sa délicate à ses paroissiens, nous souhaitons que cette lecture leur inspire, et à beaucoup d’autres, le désir d’accomplir à leur tour ce pèlerinage’.
 H.T. Croix d’Avignon, 25 Juillet 1926

1 Volume in 8°. L’Exemplaire. 6 fr. – franco : 7 fr.
S’adresser à l’auteur à Cairanne(Vaucluse)
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Le Petit Caderoussier
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 Caderousse 10 Août 1926
Mes chers Paroissiens,
Je terminerai ma lettre chronique du 10 Juillet par ces mots :
‘Ce sont là des monstruosités, même au point de vue, vraiment scientifique, qui indiquent la haine féroce que, dans certains milieux, on éprouve pour la vérité et pour la doctrine catholique’. Il n’est pas de parents chrétiens, certes, qui ne protestent contre ces monstruosités  ; et cependant, en fait, la conduite du plus grand nombre, dans l’éducation de leurs enfants, n’est que la mise en pratique de ces monstruosités.
Parents chrétiens de Caderousse, écoutez votre Pasteur, à qui vous avez montré tant de cordiale sympathie dans sa grande fatigue de ces temps derniers  ; vous savez combien il vous aime et qu’il ne saurait-vous tromper  ! A l’encontre de certains dogmatiseurs, qui se disent savants, et qui ne sont que des Voltairiens aux petits pieds, votre Pasteur vous crie : ‘Vos enfants ont une âme qui ne tire pas son origine du corps  ; mais qui a été créée par la toute-puissance amoureuse de Dieu. Et puisque cette âme est la portion la plus belle, la plus noble, la seule immortelle de la personnalité de vos enfants, vos enfants sont à Dieu avant d’être à vous. Du reste, si vous êtes leur père et leur mère, vous le devez uniquement à la vertu féconde que Dieu avait déposée en vous’.
Ces vérités certaines, que nulle haine, doublée d’une fausse science, n’arrivera jamais à démolir malgré la grosse artillerie forgée par les loges ou les demi-loges de la Libre-Pensée, doivent présider à toute éducation d’enfant. Le père et la mère d’un enfant ne doivent pas perdre de vue, sans s’exposer à trahir leur devoir essentiel :
‘Que l’enfant a une âme qu’il faut instruire, édifier, redresser, former, en un mot, selon la volonté et l’image de Dieu qui a créé cette âme à sa ressemblance, et qui en la créant, la leur a confiée comme le plus précieux dépôt’.
Un jour, les parents auront à rendre compte de ce dépôt sacré  ; et ce jour-là, pas plus que Caïn coupable du meurtre de son frère, ils ne pourront s’excuser devant le Souverain Juge en disant : ‘Mais étions-nous les gardiens responsables des âmes de nos enfants  ?’ parce que le Juge inexorable ne manquerait pas de les confondre par cette parole foudroyante : ‘Pères, Mères, la perte de ces enfants crie vengeance contre vous  !’
Mes chers Paroissiens, dans ces lignes vous me retrouvez avec tout l’élan de mon zèle franc et dévoué. Je vous connais assez pour avoir confiance que vous ne me tiendrez pas rigueur de vous parler ainsi, à cœur ouvert et sans ménagement. Du reste, c’est uniquement votre bien et celui de vos chers enfants qui m’a inspiré cet article, et qui inspireront tous ceux qui le suivront dans l’avenir.
 Votre Curé : Henri BLANC
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P.S.– J’ai été très touché de l’empressement affectueux que vous avez mis, à vous enquérir de l’état de ma santé. En vous remerciant je tiens à vous rassurer. Grâces à Dieu, si cela a été grave, cela n’a pas été long. Mais je suis contraint de me ménager  ; et j’obéis volontiers à votre recommandation, entendue si souvent ces temps derniers : ‘M. le Curé, il faut vous reposer’. Mes Amis, je me reposerai, je vous le promets. Je commence en vous privant de la suite de l’Histoire de Caderousse. La fatigue m’a empêché de compulser, ce moi-ci, les documents nécessaires. Excusez-moi.
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LES REPARATIONS
Votre église, je vous l’ai dit, dimanche dernier ressemble à une vénérable et grande dame, si belle sous ses cheveux blancs et ses atours rajeunis. Malheureusement, elle a encore sa chaussure qui n’est pas digne d’elle, ce pavé qui date de 1808. Pour me reposer, j’ai donné congé aux ouvriers jusqu’au mois d’octobre. D’ici là, apportez-moi de quoi, pour acheter à notre grande et belle dame la chaussure, qui convient à sa fraiche parure.
 H. B.

STATISTIQUE PAROISSIALE
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Baptême. – Le 24 Juillet, Albert Roche, fils d’Abel Roche et de Rose Hersen, demeurant à Salarié. – Le 27 Juillet, Albert Roche, fils de Gabriel Roche et de Augusta Carrière, demeurant au pont d’Adam.
Mariages. – Le 31 Juillet, Marcel Berbiguier, demeurant à Sauveterre a épousé Mlle Augusta Paget. – Le 31 Juillet, M. Paul Rollet, ébéniste et membre de la jeunesse catholique, a épousé Mlle Louise Chaume, choriste et congréganiste de la Ste Vierge. La bénédiction nuptiale fut suivie de la messe, pendant laquelle les choristes exécutèrent de pieux cantiques. De nombreux Parents et amis se rendirent à la sacristie pour adresser aux nouveaux époux leurs meilleurs vœux. – Le 11 Août, Louis Chevalier a épousé Mlle Emilie Millet.
Décès. – Le 16 Juillet, Louise Dortindeguez, décédée à l’âge de 81 ans, munie des sacrements. – Marie Roche, décédée à l’âge de 70 ans. – Le 31 Juillet, Maria Millet décédée à l’âge de 87 ans. – Le 31 Juillet Rosa Roche, décédée à l’âge de 72 ans.
Nous adressons à leurs familles nos plus vives condoléances.
Mort d’il y a un an. – Le 14 Septembre, Gabrielle Gromelle  ; le 22 septembre, François Bernard  ; le 23 septembre, Léon de Valois.

Echos et nouvelles
- Le 31 Juillet, Jeannette Millet, tomba de bicyclette et se blessa au coude. Son état est sans gravité.
- M. André Boucher, marchand de bois est venu habiter dans notre ville.
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C H I C A G O
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(Ce récit existe déjà dans ‘Chicago’ du mois d’Août – 1926)
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ŒUVRE DE SAINT-PIERRE-APOTRE EN FRANCE
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L’Encyclique pontificale de S.S. Pie XI sur le développement des Missions catholiques a rappelé à attention du public chrétien, la souveraine importance de la formation des clergés indigènes, et par voie de conséquence, la nécessité de l’organisation de l’œuvre de Saint-Pierre Apôtre destinée à promouvoir l’établissement des Séminaires en pays païens.
Prêtres et fidèles commencent à connaître et à apprécier l’intérêt de cette Œuvre, nouvelle pour beaucoup, mais qui, dans la pensée de Rome, doit devenir une auxiliaire indispensable de la Propagation de la Foi.
Le Bulletin trimestriel de l’œuvre de Saint-Pierre-Apôtre vient de publier dans son dernier numéro le compte-rendu des recettes qui lui sont parvenues des différents diocèses de France au cours de l’exercice 1925. Le total de ces recettes se monte au chiffre impressionnant de près de 850.000 fr. Ce n’est cependant qu’un début, puisque l’œuvre ne fait que commencer, mais c’est un début du plus heureux augure.
Rappelons que l’œuvre de St-Pierre Apôtre fonctionne comme la Propagation de la Foi et la Ste-Enfance par le moyen de dizaines paroissiales assurées par des cotisations individuelles de un franc par an. Il est vivement à souhaiter que toutes les paroisses des diocèses s’associent à un mouvement si important et si hautement recommandé par le Souverain Pontife. Lorsqu’une paroisse ou un groupe de bienfaiteurs arrive à assurer la pension d’un séminariste (1.200 francs) le nom et la photographie de leur protégé leur sont immédiatement envoyés de Rome par l’intermédiaire de la Direction Nationale de l’œuvre de St-Pierre Apôtre, 19 Boulevard Bourdon, Paris IV.
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Trois Jésuites en mission du gouvernement
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Voici qui n’est pas banal : trois Jésuites, docteurs ès-sciences, ont été envoyés par le gouvernement de la République en mission scientifique officielle.
Les RR. PP. Teilhard de Chardin et Licent, mandatés par le ministère des Affaires étrangères et de l’instruction publique, ainsi que par le Muséum de Paris, ont entrepris cet audacieux voyage à travers la Chine, dans la Mongolie et le Tibet, pour une exploration géologique et paléontologique de ces contrées qui sont encore trop peu connues.
Ajoutons que le P. Teilhard de Chardin est président de la Société géologique de France et que pendant la guerre il a été, comme simple soldat, décoré de la médaille militaire et de la Légion d’honneur.
Pendant ce temps, le P. Lejay, se rend à l’Observatoire de Zicaweï pour y travailler à l’œuvre mondiale de réforme des longitudes.
Ces religieux vont donc servir la science et la France, et c’est le gouvernement de la République qui les envoie : c’est bien. On reconnait officiellement leur utilité.
Leur rendre à eux, ainsi qu’à leurs semblables le droit d’enseigner sur le sol même de leur patrie, droit dont les a privés une loi injuste, voilà qui serait mieux.
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UN DERNIER MOT
SUR LE CONGRES DE CHICAGO
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Il a été dit par S.E. le cardinal Charrost archevêque de Rennes. Devant de nombreux catholiques réunis dans sa ville archiépiscopale il s’est exprimé ainsi :
New-York est la plus grande ville du monde. On y compte de six à sept millions d’habitants. Eh  ! bien, son Maire est un catholique pratiquant et un pratiquant exemplaire  ! Le gouverneur de l’Etat de New-York qui, à lui seul, est plus peuplé que plusieurs royaumes, est catholique aussi. Catholique encore le Maire de Chicago. Etonnez-vous après cela que dans ces pays, les fêtes de l’Eucharistie aient pu atteindre à ce degré de splendeur inou  !...
Ah  ! ce n’est pas là que la religion est chassée au dehors de la cité. Lorsque le cortège des prélats passait, le peuple se massait parfois sur les grandes et larges avenues en deux haies interminables de treize rangs de profondeur. Il n’était pas une fenêtre des maisons qui n’eût sa grappe humaine. Et Dieu sait si les habitations en comptent des fenêtres en cette ville de New-York, où les étages atteignent un nombre prodigieux. J’en ai compté jusqu’à cinquante-deux à un gratte-ciel.
Jamais la majesté, la pureté, la magnificence de la religion ne purent s’affirmer avec plus éclat. La conscience religieuse de centaines de mille de catholiques a pu donner libre cours à son élan. Les protestants eux-mêmes ont marqué une courtoisie, une générosité, une déférence que je me plais à saluer, mais qui je l’avoue, parvenait mal à cacher une jalousie secrète que nous comprenons tous.
Un roi n’a jamais connu aux Etats-Unis de réceptions pareilles et de tels jours de gloire’ : Voilà les propres paroles qui ont été prononcées devant moi…
La circulation est intense dans les villes américaines, cependant, chose incroyable là-bas, lorsque notre cortège passait, toutes les autos s’arrêtaient pour nous céder la route. Cela n’amenait chez aucun individu le plus léger mouvement d’humeur. On observait au contraire, un plaisir très marqué de la foule pour l’occasion qui s’offrait à elle de nous voir, et d’honorer en nos personnes Celui dont nous étions les ministres.
Oui, ce furent là pour le Christ, des jours de triomphe indescriptible  !

UNE CONVERSION SENSATIONNELLE
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Le Directeur de l’Ecole des Hautes Etudes de Voss, l’un des hommes les plus éminents de la Suède, Lars Eskerand, vient de se convertir, en déclarant solennellement ceci :
‘Je ne pouvais plus rester dans une église qui discute Jésus Christ. Je veux avoir la paix dans l’église, et il n’y en a qu’une, au monde, où cette paix se trouve, et c’est dans celle qui a, maintenant, 1900 ans d’existence : Là, il n’y a pas de discussion. Une autre raison déterminante pour moi, c’est que je ne puis me passer du sacrement qui pardonne les péchés’.
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 L’Armana prouvençau
LI MELOUN
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Aquest mes d’avoust, moun vesin Bledo, qu’es de Mouiero, e que vèn de s’establi marchand d’ourtoulaio en Avignoun, un dissate, devèspre, avans de s’empaia, estremè pas sa banastado de meloun.
Vounge ouro sounavon quand me n’avisère, en me retirant.
Sarié pamens daumage, me soungère, que, deman de-matin, en se levant, lou paure Bledo atroubesse plus ni si meloun ni sa banasto.
E pan  ! pan  ! pan à la porto. – Ohè  ! ohè  ! Vesin Bledo  !
Ah  ! n’en faguère uno bello  !...
- Quau pico avau  ? crido de soun èstro, menèbre, noste Mouieren.
- Es pèr te dire qu’as oublida d’estrema ti meloun.
- Se se pou, me faguè, reviha gènt just à soun premié som  ! Coume se tout l’oustau èro en flamo  !... Anas, ai pres mi precaucioun, fuguès tranquile : sabe moun comte. Lis ai coumta, ni meloun.
E noste Mouieren barrè l’estro en renant.
E, coume de juste, de galapian prenguèron peréu si precaucioun, e i’aguèron lèu estrema si meloun e sa banasto.
 Lou CASCARELET 83.
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Dans ce mois de Septembre
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(Dates à remarquer)
- 2 Septembre, jeudi, St Agricol, évêque d’Avignon.
- 8 Septembre, mercredi, Nativité de la T.S. Vierge. Pèlerinages régionaux à N.D. de Lumière à Goult, à N.D. d’Aubune à Beaumes, à N.D. des Vignes à Vian, à N.D. de Rochefort dans le Gard, à N.D. de Beauregard dans les Bouches-du-Rhône, etc.
- 14 Septembre, mardi. L’Exaltation de la Sainte Croix. Quel beau pèlerinage on faisait ce jour-là à la Sainte Croix du Mont-Ventoux  ! Hélas  ! la chapelle est en ruines et l’on n’entend plus les pèlerins chanter comme jadis :
O Santo Crous, nosto espéranço,
Trelusènto dins lou cèu blu,
Dou Ventour en touto la Franço
Parlo de Dièu e dou salut  !
- 15 Septembre, mercredi : N.D. des 7 Douleurs. On sait que le mercredi qui suit l’Exaltation de la Ste Croix ouvre toujours la série des jeûnes et abstinences des 4 temps de septembre. Donc mercredi, vendredi et samedi de cette semaine : 4 temps.
- 29 Septembre, mercredi, St Michel Archange.
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SITIO  !’ J’AI SOIF  !
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Il y a de cela exactement 50 ans : l’abbé Peyramale, curé de Lourdes, était à la veille de sa mort. C’était le vendredi 7 Septembre 1877. Pendant la nuit, le pieux malade fut en proie à une soif très ardente.
- J’ai soif, dit-il.
Mais l’on craignait que, dans l’état des organes, l’eau n’aggravât encore le péril.
- Le médecin, lui répondit-on, vient de vous défendre de boire davantage.
- Oui, oui, ne buvons plus, fit-il.
Puis il regarda le crucifix, se contentant de dire, avec Jésus en croix :
- Sitio  !
L’accent de cette parole remua profondément ceux qui l’entendirent.
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JE CROIS EN DIEU
Le célèbre astronome Kircher avait un de ses amis qui doutait de l’existence de Dieu. Un jour que cet ami devait venir le voir, il plaça sur sa table un magnifique globe céleste. Notre incrédule était à peine entré que ce nouvel objet frappa ses yeux  ; il l’examina de près et demanda à Kircher s’il lui appartenait. ‘Non, répondit l’astronome, le globe que vous voyez n’appartient à personne, il n’a pas de possesseur. Il faut qu’il soit venu là par un pur effet du hasard, car je ne puis expliquer autrement sa présence’. Son ami prétendit qu’il plaisantait. Kircher continua de soutenir sérieusement ce qu’il avait dit, n’écoutant aucune des objections de l’incrédule, jusqu’au moment où celui-ci témoigna de la mauvais humeur. Il sourit alors et lui dit avec malice : ‘Vous trouvez qu’il serait absurde d’admettre que le hasard a placé là ce petit globe  ; comment donc voulez-vous qu’il soit l’auteur de ce grand et admirable globe que nous habitons  ?’ Le visiteur se tut, ne trouvant rien à répliquer à un argument aussi décisif.
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LA CREATION DU MONDE
(D’après la science et d’après la Bible)
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I. D’après la science. D’après le système communément admis par les savants, la matière a été créée tout d’abord et toute à la fois. Les belles découvertes, fondées sur l’analyse spectrale, et dues en partie au Père Jésuite Secchi, directeur de l’observatoire astronomique du Vatican, prouvent que la matière dont se composent les corps célestes (étoiles et planètes) est foncièrement la même que celle de notre globe terrestre.
Mais ensuite elle a été organisée lentement et, pour ainsi dire, par étapes successives.
Au commencement tout est à l’état cahotique. Les ténèbres sont complètes. Une rupture d’équilibre produit des centres d’attraction : le mouvement (un mouvement de rotation) se produit. Les atomes, se heurtant, s’échauffent de plus en plus  ; l’élévation croissant de la température produit la lumière. Des nébuleuses, semblables à des roues d’artifice d’une clarté laiteuse et à peine visible, se forment autour d’un noyau central plus dense et à peine plus lumineux.
Une de ces nébuleuses sera l’origine de notre Système solaire actuel, comprenant le soleil, la terre et les autres planètes. Mais alors ce n’était encore qu’un immense nuage de matière tournoyante.
A mesure que ce tourbillon se condense, la vitesse de rotation devient plus grande, à tel point que bientôt, par l’effet de la force centrifuge, il se disloque en plusieurs morceaux : un plus considérable qui sera un jour le soleil, et d’autres de moindre importance qui seront bientôt la terre et les autres planètes.
Ces divers morceaux, se condensant et s’échauffant de plus en plus, en arrivent à être des globes de feu  ; et, comme ils sont d’inégale taille, les plus petits passent à l’état de soleils plus vite que les plus grands. La terre a donc été un vrai soleil à une époque où la nébuleuse solaire n’était encore qu’une nébuleuse assez obscure.
D’autre part, ces globes de feu, se refroidissant d’autant plus vite qu’ils étaient plus petits, la terre (qui est environ un million de fois plus petite que le soleil), s’est refroidie au point qu’une croûte extérieure a pu se former à sa surface. Mais cette croûte était naturellement enveloppée de vapeurs surchauffées.
Un jour cependant est arrivé, le refroidissement devenant de plus en plus grand, une partie de ces vapeurs s’est condensée et séparée des nuages qui continuaient à flotter dans la partie supérieure de l’atmosphère.
Le feu intérieur de la terre se refroidissant toujours et, par conséquent, la matière embrasée se contractant de plus en plus, il s’est produit un vide au-dessous de la croûte terrestre. De là, des effondrements, des plissements de l’écorce terrestre  ; par conséquent, des dépressions, des différences de niveau, donc des abîmes, des plaines, des montagnes, et naturellement les eaux se sont écoulées sur les pentes pour se rejoindre dans les vastes bassins des mers, et les continents sont apparus.
Voilà, amis lecteur, ce que nous dit la science bien informée du XXe siècle.
Prenons maintenant la Bible à la main  ; lisons ensemble ce récit de la Création écrit par Moïse 1500 ans avant Jésus-Christ (il y a trente quatre siècles  !) et nous allons constater avec évidence que le récit de Moïse et celui de nos savants ultra-modernes s’emboîtent parfaitement et qu’on les dirait dictés l’un et l’autre par quelqu’un qui s’y entend parfaitement. Cette constatation sera, à la fois, très réconfortante pour nous catholiques et, sans doute aussi, très troublante pour ceux qui se prétendent incrédules.

IIRECIT DE LA BIBLE
Le chaos primitif
Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide. Les ténèbres couvraient l’abime, et l’esprit de Dieu se mouvait au dessus des eaux.
Explications. Voilà donc Moïse qui parle comme un vrai savant de notre époque. Sans doute il n’emploie pas les mots de nébuleuse, de chaos, par la raison bien simple qu’il s’exprimait dans une langue primitive et enfantine. (On sait que l’hébreu primitif comprenait à peine trois mille mots alors que notre français moderne, avec ses expressions savantes et techniques, en comprend à peu près cent mille  !) Pour exprimer que la terre était informe et vide, il est obligé d’inventer une onomatopée, c’est-à-dire une expression d’enfant qui exprimera le désordre : tohou vabohou, dont nous avons fait : tohu-bohu.
Remarquons de plus que Moïse résume largement les données scientifiques, car son but n’est pas de faire un traité scientifique, mais de dire l’essentiel au point de vue religieux sur la création du monde.
La science nous a dit, comme Moïse, que le monde avait commencé par les ténèbres.
Cette expression : l’esprit de Dieu peut s’entendre aussi d’un vent impétueux, car en hébreu le même mot signifie à la fois souffle et esprit. C’est ce souffle, ou cet esprit, qui allait tout mettre en mouvement, et produire cette réunion des atomes dispersés qui, en se heurtant, produiraient la chaleur et la lumière.

LA LUMIERE AVANT LE SOLEIL
Dieu dit : ‘Que la lumière soit  !’ et la lumière fut.
Et Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres.
Dieu nomma la lumière jour, et les ténèbres nuit.
Et il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour.
Explications. Nous l’avons vu, la science prouve que la lumière existait avant le soleil, chose qui de prime abord paraît invraisemblable. Comment Moïse a-t-il pu le savoir  ? L’impie Voltaire au nom de la science (ou plutôt de l’ignorance) de son temps, s’est beaucoup moqué de cette lumière avant le soleil. Aujourd’hui mieux informés, nous reconnaissons que Voltaire avait tort, et Moïse avait raison. Puisque Dieu est l’auteur de la Bible et aussi de la Nature, il ne peut pas y avoir entre ces deux termes de réelle contradiction.
Remarquons aussi que, les ténèbres ayant précédé la lumière, le soir précéda le matin. Ces expressions, d’ailleurs, sont prises dans un sens figuré (ou métaphorique, car ici le mot jour ne peut avoir la signification que nous lui donnons maintenant (espace de temps mesuré par le soleil) puisque le soleil n’était alors pas encore formé.
Le mot yom, en hébreu, signifie non seulement jour de 24 heures, mais encore époque, durée indéterminée, et rien ne s’oppose à ce que nous le prenions dans ce dernier sens. De fait, les savants sont d’accord aujourd’hui pour dire que les jours époques de l’organisation du monde ont pu durer chacun des centaines de siècles.
 (A suivre)

LA MORT CHOISISSANT SON PREMIER MINISTRE

La mort, reine du monde, assembla certain jour
 Dans les enfers toute sa cour.
Elle voulait choisir un bon premier ministre
Qui rendit ses Etats encor plus florissants
 Pour remplir cet emploi sinistre
Du fond du noir Tartare avancent à pas lents
 La Fièvre, la Goutte et la Guerre.
 C’étaient trois sujets excellents  ;
 Tout l’enfer et toute la terre
 Rendaient justice à leurs talents.
La mort leur fit accueil. La Peste vint ensuite.
On ne pouvait nier qu’elle n’eût du mérite  ;
 Nul n’osait rien lui disputer,
Lorsque de la Famine arriva la visite,
Et l’on ne sut alors qui devait l’emporter  ;
 La Mort même était en balance
 Mais les Vices étant venus,
Dès ce moment la Mort n’hésita plus :
 Elle choisit l’Intempérance.
 FLORIAN
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LE LANGAGE DES POULES
— : —
Rien n’est aussi varié que le caquetage des poules. Un observateur de nos amis, qui vient de passer quelques jours de vacances sur les pentes du Luberon, est arrivé à en fixer quelques éléments qu’il vous sera facile de contrôler quand vous voudrez. Il s’agit d’une mère poule parlant à ses poussins.
Clouc  !… Clouc  ?... Clouc  !... C’est l’appel ordinaire qui veut dire selon les cas : venez manger, venez sous mes ailes, ne vous éloignez pas.
Heeu  !... C’est comme un coup de clairon. La mère poule a vu l’épervier. Les poussins ne bougent plus et se mettent en boule. L’épervier, d’en haut ne reconnaitra plus les oiseaux.
Kedaak  ! Kedaak  !... Kedaak  ! Le vilain chien  ! Faisons-lui peur.
Gnrr  !... Gnrr  ! Ne touchez pas mes petits.
Krrr  !... Krrr  ! Endormez-vous, mes enfants, là, bien au chaud, sous mes ailes.
Pik…Allons, toi, rentre donc la tête, il faut dormir.
Tic-tic-tic. Venez, il y a du grain.
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Quant au cri qu’on lui entend pousser régulièrement au commencement de chaque mois : ‘Bul pat  ! bul pat  !’ il signifie :
- ‘Avez-vous lu le bulletin (bul) paroissial de ce mois-ci  ? il est réellement épatant (pat)  !
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UNE PARABOLE DE PAUL BOURGET

Une brave paysanne avait trois filles.
L’une épousa un homme riche, qui lui permit une existence tout entière consacrée aux plaisirs.
La seconde gagna un lot qui lui permit de vivre sans rien faire.
Chacun de s’écrier : ‘En a-t-elle de la chance  !’
La troisième resta dans son village à gagner sa vie en faisant des journées : ‘Celle-là, disait-on, est vraiment la moins fortunée des trois.
Il arriva que les trois sœurs ayant vieilli se trouvèrent au village à l’occasion du décès de leur mère.
La première disait : ‘J’ai l’estomac malade, les nerfs surexcités, tout ce que je mange me fait mal, je ne dors guère. Cette vie d’amusements perpétuel me détraque et me dégoûte  !...
La seconde disait : ‘Je n’ai rien à faire, je m’ennuie à mourir  !’
La troisième disait : ‘J’aime mon travail, je suis heureuse  !...’
Toutes trois moururent.
Dieu les jugea très différemment.
A la première il dit : ‘Ta vie a été dissipée, coupable même, je n’ai que faire de toi dans mon paradis’.
A la seconde : ‘Ton existence fut inutile, je ne te dois aucun salaire.
A la troisième : ‘Toute ta vie s’écoula avec ceux auxquels j’ai dit : ‘Venez à moi, vous tous qui travaillez’. Maintenant donc, pour l’éternité, je te répète : ‘Viens à moi  !’
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VEILLONS SUR NOS LECTURES

‘Le peuple le plus religieux du monde, le plus soumis à l’autorité qui ne lirait que de mauvais journaux, deviendrait, au bout de trente ans, un peuple d’impies et de révoltés’.
 Cardinal PIE.
‘Si les âmes perdues par de mauvaises lectures nous apparaissaient tout-à-coup, nous serions effrayés de leur nombre’.
 J. DE MAISTRE
‘Je ne regarde aucun de mes livres sans frémir  ; au lieu d’instruire, je corromps  ; au lieu de mourir, j’empoisonne’.
 J. J. ROUSSEAU
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Pèr la voto de Cadarousso
- Memèi, dono-me cinq sou, siéulpè.
- E de qu’as fa d’aqueli cinq que te baière aièr  ?
- Lis ai douna à n-uno vièio femo.
- Oh  ! Coume siés brave, mignot  ! lou bon Dieu te recoumpensara. E perqué i’as baia ti cinq soù  ?
Pèrço que vendié de berlingot à la pego, que lis ame tant  !
 Lou Barruloun
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LE MARIAGE CHRETIEN
D’APRES L’APOTRE SAINT PAUL

Que les femmes soient soumises à leurs maris – comme au Seigneur  ; car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Eglise.
Or, de même que l’Eglise est soumise au Christ, les femmes doivent être soumises à leurs maris en toutes choses.
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Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle.
C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes, comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même…
Que chacun de vous aime sa femme comme soi-même, et que la femme révère son mari.
 Lettre de Saint-Paul aux Ephésiens.
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Vous, femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur.
Vous, Maris, aimez vos femmes et ne vous aigrissez pas contre elles.
 Lettre de Saint-Paul aux Colossiens 
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PRIERE D’UN ENFANT
 
Le petit Paul avait reçu de sa maman un joli livre qu’elle avait acheté pour lui. Il aimait beaucoup à le lire, quoique ce lui fût un peu difficile.
Voulant en témoigner sa reconnaissance, il dit à sa mère : ‘Maman, que puis-je faire qui vous soit agréable  ? – Pour le moment, lui répondit-elle, je ne te demande que de lire avec attention le livre que je t’ai donné, et de dire avec piété les prières qu’il contient’.
Alors, Paul ouvrit son livre, et vit écrit en haut d’une page : Prière d’un enfant. Aussitôt il se mit à genoux auprès de sa mère, qui le regardait avec bonheur, et il lut ces paroles qui étaient placées au dessus du titre :
Notre Père des cieux, Père de tout le monde,
De vos petits enfants c’est vous qui prenez soin  ;
Mais à tant de bontés vous voulez qu’on réponde,
Et qu’on demande aussi, dans une foi profonde,
 Les choses dont on a besoin.
Vous m’avez tout donné : la vie et la lumière,
Le blé qui fait le pain, les fleurs qu’on aime à voir,
Et mon père et ma mère, et ma famille entière :
Moi, je n’ai rien pour vous, mon Dieu, que la prière
 Que je vous dis matin et soir.
Notre Père des cieux, bénissez ma jeunesse  !
Pour mes parents, pour moi, je vous prie à genoux  ;
Afin qu’ils soient heureux, donnez-moi la sagesse,
Et puisse leur enfant les contenter sans cesse
 Pour être aimé d’eux et de vous.
 Madame TASTU
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LEQUEL PREFERES-TU  ?
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Une jeune fille, modeste et pieuse est sur le point de se marier. Plusieurs prétendants se présentent.
Le premier, porte un bouquet de fleurs, c’est un jeune homme qui va de fêtes en fêtes. Les bals… il n’en rate pas un. C’est sa manière à lui de passer son dimanche  ; naturellement, il se repose le lundi… Il le faut bien, car on n’est pas en fer battu, que diable  ! Ce n’est pas un méchant garçon, volontiers il chante sa petite chanson et rit facilement. Et pourtant, le croiriez-vous  ? la demoiselle n’en a pas voulu.
L’autre est plus distingué. Sa mise est plus recherchée. Ses cheveux huilés, parfumés, ondulent sur son front… Il a une épingle d’or à sa cravate. Quand il marche, ses beaux souliers vernis ont un craquement significatif du meilleur effet. Il s’écoute parler, il roucoule ses phrases. Quand il dit Mademoiselle, sa parole est douce comme le miel  ! Chaque matin devant sa glace, il étudie et prépare les sourires qu’il distribuera dans la journée. Ses mains sont très blanches… Il ne sait pas encore quelle profession adopter. Cultiver la terre  ?... C’est trop vulgaire  ! Apprendre un métier  ?... Pourquoi se donne cette peine, quand on est né riche avec l’assurance de jouir un jour ‘des biens et des rentes de papa’  ? Il a certains talents : il fume la cigarette avec un chic consommé… et il n’a pas son pareil pour siffler les chiens, monter à cheval et conduire les autos… Pourtant, le croiriez-vous, lui aussi à été éconduit  !
Le troisième  ?... un robuste gaillard qui se présente en costume de travail. En venant, il est entré à l’église pour demander, dans une courte mais fervente prière, la future épouse que lui destine la divine Providence. So regard est droit, loyal, limpide… comme son âme  ! Il parle tout simplement sans chercher midi à quatorze heures  ! Tous les dimanches il assiste à la messe. Chaque année, il est fidèle à sa confession et à sa communion du temps de Pâques. ‘CELUI-CI ME PLAIT  !’ dit la jeune fille à marier… Elle a choisi judicieusement celui qui, seul, la rendra heureuse  !
 LA HIRE

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UN PETIT SERMON
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Un aumônier de prison disait à ses paroissiens : ‘Mes chers amis, vous avez souvent entendu dire du mal de la religion et des prêtres, vous en avez probablement mal parlé vous-même. Il est pourtant une chose dont aucun de vous ne doute, c’est que si vous aviez fait ce que la religion commande et si vous aviez évité ce qu’elle défend, vous ne seriez pas ici’.

LE COIN DES CHERCHEURS
I. Réponses aux devinettes d’Août.
N° 127 – Charade Corbeau (Cor-beau)
N° 128 – Enigme. Vol.
N° 129 – Calembour. La ressemblance entre un jardinier et une chaussure trop étroite  ? – C’est que l’un et l’autre font pousser les oignons
II. Nouveaux jeux d’esprit.
N° 130 – Suppression de lettre. (Par un cycliste de Laudun)
 Quoique bossu, je suis, sans vanité,
 D’une belle et noble prestance  ;
 Otez ma tête et, durant les vacances,
 J’y goûte la tranquillité.
N° 131 – Charade (envoi d’une Pertuisienne)
 Mon premier en hiver vous donne la chaleur :
 A son ombre en été, vous trouvez la fraicheur.
 Mon dernier constamment s’entend dans la nature  ;
 Puis, dans un autre sens, il sert de nourriture
 Mon tout est nécessaire à l’homme, à l’animal,
 Mais il peut par l’abus causer beaucoup de mal. 
N° 132 – Calembour. (par une pèlerine de Rome)
 Avec quels chiffres romains peut-on écrire un adjectif français synonyme de correct, poli  ? 

 
 FIN

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