le petit caderoussier avril 1927

15 juillet 2019

AVRIL 1927

LE PETIT CADEROUSSIER
 
Bulletin Mensuel

Lisez et faites lire Conservez chaque Numéro
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SOCIETE DE LA BONNE PRESS DU MIDI
à VAISON (Vaucluse)

M. H. Blanc, curé-doyen, Caderousse. Chèques Postaux-Marseille. CC. 18679
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Le Petit Caderoussier
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 Caderousse, 10 Mars 1927

 Mes chers Paroissiens,
Avant de prendre la plume pour vous adresser cette lettre, je me jette à genoux aux pieds de mon Crucifix, pour demander à Notre-Seigneur de m’inspirer, ce que je dois vous écrire, et la manière de vous l’écrire. Le sujet dont je commence à vous entretenir, est tellement important, que je compte peu sur moi-même, sur mes propre lumières et sur mon propre savoir-faire. J’ai recours à plus savant et à plus habile que moi, au bon Dieu, qui ne refuse jamais d’assister quiconque l’invoque en toute humilité, et l’implore dans sa miséricorde.
Quel est donc le sujet si important de cette chronique et de plusieurs autres qui la suivront ?
Il s’agit du deuxième devoir que la vie surnaturelle des enfants impose aux parents, du devoir de l’Exemple. Instruire par ses enseignements, c’est bien, mais instruire et édifier par ses exemples, c’est mieux encore, et les parents qui ont conscience, devant Dieu, de leurs responsabilités d’éducateurs religieux, ne sauraient se soustraire à ce devoir de l’exemple, qui leur incombe impérieusement vis-à-vis de leurs enfants.
Etablissons, d’abord, ce principe :
Les parents sont tenus de donner l’exemple à leurs enfants dans les trois genres de vie que ces derniers possèdent : la vie corporelle, la vie intellectuelle, la vie surnaturelle.
Vous n’avez pas de peine à accepter, mes chers Paroissiens que vous devez l’exemple à vos enfants dans les actes de la vie corporelle. Si vos enfants savent manger, marcher, se vêtir, se défendre de la maladie et de accidents, c’est que non-seulement vous leur avez appris, mais aussi vous leur avez montré en vous-même la manière de manger, de marcher, de se vêtir, de se défendre contre la maladie et contre les accidents. Vous aviez raison, et les quelques parents qui ne l’auraient pas fait, mériteraient un nom qu’on hésite à écrire : ce seraient des parents dénaturés.
Certain parents comprennent aussi le devoir qu’ils ont, de donner l’exemple de la vie intellectuelle à leurs enfants écoliers. Ils écrivent et font écrire leurs enfants sous leurs yeux ; ils font des calculs avec eux, ils leur apprennent à faire une lettre, ils leurs parlent histoire et géographie. S’ils apprécient les enseignements des maîtres ou des maîtresses, ils savent que rien ne remplacera les exemples qu’ils donneront eux-mêmes. Tous les parents devraient bien imiter ces instructeurs du foyer ; les cafés et les cinémas seraient moins fréquentés, le budget de famille s’en ressentirait heureusement, et nous aurions moins d’illettrés en France. Mais je passe, car cela est moins de mon ressort.
Les enfants, nous l’avons vu ont une troisième vie, la plus précieuse qu’on appelle vie surnaturelle. Pour cette troisième vie, surtout, les parents sont liés par l’obligation du bon exemple ; car cette vie est divine, et c’est d’elle que dépend l’avenir éternel des enfants : ce qui doit préoccuper les parents par-dessus tout. Les patents qui se refusent au devoir du bon exemple dans la vie surnaturelle, donnent le scandale, bien que par leurs paroles, leurs objurgations, leurs enseignements, ils essayent de réagir contre l’influence fatale de leur conduite. La lettre chronique du mois de mai entrera dans le détail.
 Votre curé : Henri BLANC.

STATISTIQUE PAROISSIALE
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Baptêmes. – Le 15 février, Gaston Martin, fils de Gaston Martin et de Madeleine Cappeau, demeurant au quartier de l’Espinet.
Le 18 février, Paulette Roche, fille de Julien Roche et de Paulia Perrin demeurant dans l’Ile du Colombier.

Mariages. – Le 16 février, M. Louis Laurent a épousé Mme Madeleine Lafont. Les nouveaux époux sont allés habiter Lyon.
Le 19 février, M. Marius Arnoux a épousé Mlle Augusta Roche, enfant de Marie. La bénédiction nuptiale leur fut donnée, suivie de la messe, dans la chapelle de la Sainte Vierge.
Le 22 février, M. Joseph Vidal a épousé Mme Eugénie Roche, Vve Fusat. Les nouveaux époux sont allés habiter Chateauneuf-du-Pape.
Nos meilleurs vœux à tous ces nouveaux époux.

Décès. – Le 18 février, Louise Revire décédée à l’Hôpital, à l’âge de 74 ans, munie des sacrements.
Le 24 février, Auguste Rieu, décédé à l’âge de 53 ans, après une longue et douloureuse maladie, muni des sacrements.
Le 24 février, Paulette Roche, décédée à l’âge de 10 jours, fille de M. et Mme Julien Roche, demeurant à l’Ile du Colombier.
Le 8 mars, Delphine Triat décédée à l’âge de 72 ans.
Le 9 mars, Jean Aubépart, décédé à l’âge de 78 ans.
Nos condoléances à leurs familles.

Morts d’il y a un an. –
Le 19 Avril, Marie Thérèse Roche 83 ans.
Le 27 Avril, Maria Millet 79 ans.
Le 3 Mai, Marie Bonnefoy, 73 ans.
Le 9 Mai, Marie Donnadieu, veuve Joguin 73 ans.

ECHOS ET NOUVELLES
Nous apprenons avec plaisir la naissance d’Hélène Marquion, fille de Madame et Monsieur Paul Marquion, s-Lieutenant à Aix.

 HISTOIRE DE CADEROUSSE
CHAPITRE VII
Les Châteaux
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Quel fut le résulta de la supplique de Gramont, et de la protestation si énergique des consuls et des habitants de Caderousse ? On peut le présumer. Le Saint Siège se garda bien de livrer des sujets qui lui étaient si dévoués ; ils restèrent sujets du Pape jusqu’à ce que la révolution qui commença bientôt à gronder, les eut arrachés violemment au gouvernement si paternel du Siège Apostolique. Nous verrons dans la troisième partie de l’Histoire de Caderousse, ce que devint le château ducal. Dans ce chapitre, pour ne pas sortir du cadre que mon plan m’impose, il me faut dire un mot de la chapelle de S. Claude, communément appelée Chapelle du Château, qui a été classée, comme monument historique par arrêté du 16 juin 1905. Les statues de Saint Pierre et de Saint Paul qui en faisaient le plus bel ornement et qui sont mutilées, furent classées par un arrêté du 27 décembre 1907.
L’abbé Berbiguier, qui écrivait son Mémoire historique en 1779 nous dit : ‘Cette chapelle était anciennement à peu près semblable aux chapelles latérales de l’église Saint-Michel. Il y a les traces et le millésime d’une inondation sur le jambage ancien du grand arceau, à droite, en entrant par la nef. Dans cet état primitif, messire Antoine d’Ancezune, seigneur en partie de Caderousse et grand écuyer de la reine de France, y fonda en 1486, une messe quotidienne à perpétuité, et institua un chapelain pour la célébrer. Mais en 1527 Guillaume, fils du dit Antoine, fit construire la chapelle dans le goût élégant et svelte, qui fait l’admiration des gens de l’art, quant à l’architecture, car pour la sculpture en bosse, elle y est traitée très maussadement. Il établit aussi quatre autres chapelains chargés, avec le premier, de célébrer tous les jours une grand’messe et une messe basse au maître-autel de la dite chapelle, assignant à chacun d’eux, pour leur prébende amovible, six salmées de blé, une terre de quatre eyminées et dix écus d’argent.
‘Ensuite demoiselle Françoise Bastide d’Avignon légua en 1630, la somme de 1000 écus, au moyen de laquelle, un sixième prêtre fut établi. Ils sont tous six à la nomination de M. le duc de Caderousse et amovibles ad nutum. Autrefois, pour chanter la messe, ils montaient à une tribune (qui existe encore), où ils arrivaient par un escalier à pleins corps, ménagé dans l’épaisseur du mur au fond de la chapelle face à l’autel ; mais, depuis 1721 ou 1722, cette tribune est à l’usage du seigneur Duc et de sa maison, au moyen d’un corridor de communication qui fut fait d’une des salles du château à la dite chapelle, et aux dépens d’une cinquième fenêtre, dans laquelle on a ouvert une porte. Cette facilité inappréciable, l’est surtout en hiver, lorsque, malgré la pluie et les frimas, on vient assister à couvert à tous les offices de la paroisse.
‘Les chapelains font le service matutinal du haut d’un banc à six places, auquel est attaché le lutrin. Ils peuvent se retirer, ensuite, à la faveur d’une petite porte qui conduit de la chapelle dans la rue, après avoir fermé leurs surplis et leurs livres qui leur sont respectivement affecté. Les mêmes chapelains ont aussi à desservir un petit oratoire dédié à N.D. de Lorettes qui fait partie de la chapelle, et dont les messes fondées, au nombre de quatre, ont été transférées au maître autel.
‘Les compartiments de la voûte, les traits à vive arête des arcs doubleaux, les filagrammes des vitraux, occupés anciennement par des verres peints dont il reste encore quelques vestiges, la propreté des joints de pierre, tant en dehors qu’en dedans, tout cela fait de ce monument un des plus beaux morceaux d’architecture qu’il y est dans le Comtat’.
C’était vrai en 1779, en l’année où écrivait M. l’abbé Berbiguier, et les deux cent cinquante années de son existence n’avaient fait qu’imprimer à ce bel édifice ce vénérable caractère de patine qui sied si bien aux œuvres d’art. Mais depuis il s’est écoulé cent quarante huit ans, et la Révolution a passé par là. Si l’ensemble du monument vous saisit, si ses voûtes en arêtes vous ravissent, vous ne voyez plus ces admirables pendentifs qui se détachaient comme des clochettes finement ciselées, ces consoles supportant les doubleaux sans doute, maussadement traitées, mais donnant un air de force à ces voûtes si légères. Les quatre grandes baies, du plus pur flamboyant, sont barrées dans le bas. Non seulement elles n’ont plus leurs vitraux, mais elles menacent ruine, car leurs meneaux coupés ça et là ne peuvent plus supporter les roses qui les couronnent. Les gargouilles elles-mêmes et la superbe balustrade qui entoure la plate-forme servant de toit, ont subi et le vandalisme des révolutionnaires et les ravages du temps. Et rien ou presque rien depuis 148 ans n’a été fait, pour préserver ou restaurer ce bijou, que les guides mentionnent, et que l’on a presque honte de montrer dans son délabrement. D’après quelques notes de M. l’abbé Michel, qui passa toute sa vie sacerdotale à Caderousse, soit comme vicaire, soit comme curé, primitivement la chapelle Saint Claude n’aurait été que la chapelle funéraire des d’Ancezune. Volontiers, j’abonde dans son sens, car eux, seigneurs du pays, n’auraient pas voulu être confondus dans le cimetière où reposaient leurs vassaux ; mais ils n’auraient pas voulut, non plus, se faire construire des tombeaux loin du champ commun. De là, la pensée d’élever cette chapelle, tenant à la fois et à l’église et au cimetière de la paroisse. Ils ne voulurent ni mausolée extérieur, ni même une tombe particulière : un seul caveau pour tous. La tradition mentionne les trois derniers des Gramont qui y ont été inhumés : Marie Philippe Guillaume, André Joseph Hippolyte, la femme de ce dernier Marie Gabrielle de Sinéty.
 H. B.
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NOTRE CHEF ET NOTRE PERE
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Au sommet de la hiérarchie catholique, plus haut que les dissensions politiques, les intérêts en lutte et les passions déchaînées, dans la région où les orages sont inconnus et où brille la permanente lumière, un homme est placé comme l’oracle des consciences, et le père des âmes. C’est le Pape.
Sa parole fait loi et ses conseils réclament l’obéissance. Il est dépositaire de la vérité. Celui qui le suit ne marche pas dans les ténèbres, et celui qui l’écoute ne saurait être trompé. Le dogme, la morale, la discipline ont en sa personne l’interprète le plus autorisé et le plus compétent, et hors de Lui, il n’y a pas de maître infaillible, de doctrine assurée ni d’école durable.
Quand il parle parmi le fracas des persécutions, sa voix console et affermit les fidèles, étonne et inquiète les bourreaux, rassure l’Eglise ; et quand il parle dans le calme, son enseignement éclaire et affermit pour les luttes prochaines.
C’est contre cet homme que toutes les puissances du Mal se sont liguées. L’histoire est pleine à déborder des injures, des contradictions, des révoltes qu’on lui a jetées à la face ou qu’on a soulevées contre lui. C’est dans l’ordre ; et le disciple ne peut pas être moins outragé que ne le fut son Maître.
S’il prêche la paix, on l’accusera d’énerver le patriotisme et de dérouter les légitimes revanches.
S’il recommande la déférence aux pouvoirs établis on le suspectera de faire le jeu des persécuteurs.
S’il ordonne la résistance aux lois injustes il sera convaincu de fomenter la révolte.
S’il se tait, il sera traité de pusillanime, et s’il parle on lui dira qu’il aurait mieux fait de se taire.
Etrange fortune parmi les hommes de cet homme divin !
Encore sa disgrâce serait-elle tolérable si les mépris ne lui venaient que des infidèles et des traîtres, des adorateurs du veau d’or et des simulacres honteux. Mais ils lui viennent parfois de ceux qui se proclamèrent et furent les fils de l’Eglise jusqu’au jour où elle leur signifia que leur voie était mauvaise, et, qu’à la suivre, ils couraient d’invisibles mais trop réels dangers.
Pour Lui ce sont-là les plus cruelles blessures, parce qu’elles étaient les moins attendues. Pour nous tous ce sont les plus déconcertantes parce qu’elles sont les plus injustifiées.
Car il est Père toujours. A côté de son magistère solennel et infaillible demeure et rayonne son magistère ordinaire. S’il condamne au nom de ce dernier, on lui doit tout de même respect et obéissance : et de ce qu’il ne brandit pas la foudre, on ne saurait s’autoriser pour traiter par d’injurieuses prétéritions ses leçons et sa sentence. Supposer d’autres motifs à ses jugements que le souci de ses responsabilités et voir la main des hommes dans des mesures que seule son âme paternelle, douce et forte, a cru devoir prendre c’est ruiner son autorité chez les faibles, et exalter chez les forts (ou qui se croient tels) un coupable orgueil. Et cette tâche n’est pas une tâche catholique : c’est le labeur des impies de tous les temps…
Pour nous, nous ne voulons rien savoir en dehors de ce que le Papa enseigne. A nul homme de génie n’a été dite la parole divine. Nul philosophe, nul conquérant, n’a été proclamé la Pierre…Au Pape seul a été dit ‘Tu es Petrus’. – Et cela nous suffit !
 J. M.
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LES DROITS DE L’HOMME… RELIGIEUX
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Veux-tu voir un Jésuite ? – Oui. – Eh bien, campe-toi sur cette route et note bien ceci : Lorsque tu verras passer un homme avec deux cornes sur la tête et un grand œil, un seul, au milieu du front, tu pourras dire ça y est. – Dis donc, René, fit Prosper qui tout de même se méfiait un peu, - non sans motif – tu te paies ma tête. – C’est ta faute, répliqua René : pourquoi, depuis 1 heure, me racontes-tu un tas d’histoires à dormir debout au sujet des Religieux ? On t’en a tellement fait avaler sur leur compte qu’une de plus !... – Méchant, va, mais pourquoi ne s’habillent-ils pas comme les autres ? – Pourquoi y a-t-il des femmes qui ont les cheveux coupés et d’autres non ? Pourquoi les unes ont-elles des robes longues et les autres des toiles d’araignées sur d’horribles jambes ? Pourquoi y a-t-il des hommes en blouse, d’autres en veston, d’autres en gibus ? Pourquoi des souliers aux uns, aux autres des pantoufles ou des sabots ? Tant que l’Etat n’aura pas décrété le port obligatoire d’un costume national et gratuit, chacun est libre de s’habiller à sa fantaisie. Ce serait raide que seuls les Religieux n’aient pas cette liberté du costume reconnu à tous les citoyens et toutes les citoyennes et jusqu’aux enfants en nourrice… - Soit, mais ils forment des Congrégations. C’est dangereux, ça pour l’Etat ! – En quoi ? Congrégation veut dire Association. Toutes les fois que 3 citoyens et plus se réunissent pour faire du commerce, du sport, de la chasse, de la pêche, de la banque, de l’élevage, tu peux aussi bien les accuser de faire une Congrégation. Ils édictent les statuts, choisissent un supérieur, observent des règles, mangent ensemble, couchent sous le même toit, si ça leur plaît, mettent en commun dépenses et bénéfices, etc. etc…Il est injuste que la même liberté ne soit pas accordée aux Religieux. – Vraiment ! – Je t’assure. La loi de 1905 autorise toutes les associations aux buts les plus hétéroclites, mais elle interdit à 3 hommes de s’associer pour prier et travailler ensemble s’ils sont religieux. – Inouï. – C’est ainsi et c’est une honte pour la France… Nul ne doit être inquiété pour ses opinions religieuses dit la Déclaration des droits de l’homme Libre donc chacun d’être catholique comme musulman ou incroyant. L’Etat n’a pas à violenter la conscience des individus et chacun ayant le droit de s’habiller à son gré et de s’associer avec autrui, les catholiques, fussent-ils religieux, doivent avoir ce même droit. – Qui le leur refuse ? – Les Loges maçonniques, congrégations secrètes et malfaisantes, et l’Etat, esclave des Loges. – Eh bien ! Ils n’ont qu’à le prendre. – C’est, j’espère ce qu’ils vont faire. – Ils feront bien.
 François REGIS.
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METIER DIABOLIQUE

C’est la perpétuelle occupation du diable de déchirer par le mensonge les serviteurs de Dieu, de baver par la calomnie sur l’honorabilité de leur nom, de faire en sorte que ceux qui resplendissent de l’éclat de leur vertu soient salis par des racontars malveillants.
 Saint CYPRIEN

LE CULTE CATHOLIQUE

LES ARTICLES ORGANIQUES
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Le Concordat avait toute la valeur d’un contrat bilatéral entre deux puissances. Mais en même temps que s’en discutaient les articles, le Gouvernement de Paris élaborait perfidement des dispositions unilatérales qui avaient la prétention, elles aussi d’avoir force de Loi et qui, si elles avaient été appliquées à la lettre auraient fait à l’Eglise de France une situation draconienne. On les a appelés les Articles organiques.
L’Article 1er du Concordat disait : ‘Le Culte (catholique) sera public, en se conformant aux règlements de police que le Gouvernement jugera nécessaires pour la tranquilité publique’.
C’est ce texte qui a fourni le fallacieux prétexte à une série de dispositions dont tous les Combes et sous-Combes (avant le nom) se sont servis périodiment pour exercer leurs tracasseries contre le clergé et entraver l’action de l’Eglise.
Le Pape Pie VII protesta, mais en vain, contre cet abus de pouvoir. Les articles organiques sont restés dans la pratique de tous les gouvernements, comme le code de leurs rapports avec l’Eglise, bien plus que le texte même du Concordat.
Ils étaient cependant une usurpation du pouvoir civil sur le pouvoir spirituel. Puis, dans plusieurs articles, ils enlevaient à l’Eglise catholique la liberté que proclamait le premier article du Concordat. Au fond, l’Etat prétendait tenir le clergé dans sa main. Il voilait faire enseigner l’hérésie et établissait espèce de schisme.
Voici, avant d’en souligner toute l’hypocrisie et la rigueur, le texte même de certains articles organiques :
Art. 1° Aucun bulle, bref, rescrit, décret, mandat, provision, signature servant de provision, ni autres expéditions de la Cour de Rome, même ne concernant que les particuliers, ne pourront être reçu, publiés, imprimés, ni autrement mis à exécution sans l’autorisation du Gouvernement.
Art. VI° Il y aura recours au Conseil d’Etat dans tous les cas d’abus de la part des supérieurs et autres personnes ecclésiastiques.
Art. XXIV° Ceux qui seront choisis pour l’enseignement dans les séminaires, souscriront la déclaration faite par le clergé de France, en 1682 et publiée par un édit de la même année. Ils se soumettront à y enseigner la doctrine qui y est contenue.
Art. XXXIX° Il n’y aura qu’une liturgie et un catéchisme pour toutes les églises de France.
Art. XLV° Aucune cérémonie religieuse n’aura lieu des édifices consacrés au culte catholique, dans les villes où il y a des temples destinés à différents cultes.
Art. LIV° (les Curés) ne donneront la bénédiction nuptiale qu’à ceux qui justifieront, en bonne et due forme, avoir contracté mariage devant l’officier civil’.
Comme nous voilà loin et du texte du Concordat et même d’un simple règlement de police !
 P. Le BRUN, c.d.
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L’Armana Prouvençau
LOU CANTOUNIE
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I’a’ pèr aqui uno vinteno d’an, accampave, m’ensouvène, d’amouro de bouissoun long dou camin que meno à la campagno dòu grand semenàri avignounen.
De tres en tres, li abatoun que i’anavon pèr prendre lou fres e se destraire venien de passa, quand veguère lou viei Bono-Palo, cantounié que, despièi trento an emai mai, atapo encaro emé de pichot caiau li roudan dou grand camin, lacha sa palo pèr se dèsboutouna lou vèntre, e rire coume un ascla. E rise que riras !...
- Eh ! que risès aqui, Mèste Bono Palo ? Ié faguère en risènt.
- Quau voulès pas que rigue ? En risènt me diguè. Avès pas rescountra lis a batoun dou semenàri ?
- Si. Em’aco, avès pas remarca lou pu vièi de touti, long, maigre, avani, emé li péu touti blanc ?...
- S ! Em’acò ?
- Em’acò dirés pas coume iéu ? que dèu avé la tèsto bougramen duro ? Despièi lou tèms qu’estùdio ! I’a lou grand mens vint-e-cinq an que lou vese passa !
M’encourreguère en crebant dou rire, plantant aqui Meste Bono-Palo, que belèu ris encaro…
L’abatoun lou pu vièi, long, maigre, avani, emé li pèu blanc, èro lou vertuous e venerable supériour qu’a tant bèn mena, e mena tant long-tèms la barco e lis arange dou grand semenàri d’Avignoun.
 Lou CASCARELET 80.
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UN AU REVOIR PEU BANAL
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M. X… vient de perdre sa femme ; il commande une magnifique couronne d’immortelles avec cette épigraphe : ‘Au revoir !’.
Rentrant chez lui, il pense que la chère disparue si croyante méritait mieux ; il prend le téléphone :
- Allo ! C’est M. X… qui vous parle :
- Très bien, Monsieur, qu’y a-t-il pour votre service ?
- Ajoutez donc à l’épigraphe de la couronne que je vous ai commandée, ces quelques mots : ‘Au paradis…’ s’il y a encore de la place.
- Parfaitement, Monsieur, vous pouvez y compter.
Et c’est ainsi que le lendemain, aux obsèques, tout le monde pu lire…non pas sans une certaine émotion, ce touchant adieu d’un époux : ‘Au revoir, au paradis, s’il y a encore de la place’.

DANS CE MOIS D’AVRIL
(Dates à remarquer)
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3 avril.- Dimanche de Passion. A partir de ce dimanche jusqu’au vendredi saint, l’Eglise attire plus particulièrement l’attention des fidèles sur le mystère de la Passion du divin Sauveur. En signe de deuil et de tristesse, les croix et les images des saints sont voilées de violet.
8 avril. – Notre-Dame des 7 Douleurs. Cette fête nous rappelle la grande part que la Sainte Vierge prit aux souffrances de son divin Fils. Elle a mérité par là le beau titre de co-rédemptrice du genre humain ! Comme Marie, nous devons, nous aussi, unir nos souffrances à celles de Jésus, car la souffrance est à l’âme comme un marteau qui la frappe, et, en la frappant, la fourbit et la dérouille.
10 Avril. – Dimanche des Rameaux. La bénédiction des Rameaux et la procession qui suit, rappellent le cortège triomphal qui accompagna Jésus à son entrée à Jérusalem. La foule coupait des branches de palmiers et d’oliviers pour joncher la route où devait passer le divin Maître. Hélas ! Cette foule qui chantait l’Hosanna ce jour-là, devait cinq jours plus tard pousser le cri sauvage : Crucifiez-le ! Les familles chrétiennes placent, dans leurs maisons, une branche de rameau bénit à côté du cierge bénit de la Chandeleur.
Ce dimanche des Rameaux ouvre la Semaine Sainte, ainsi appelée à cause des grands évènements qu’elle rappelle :
Le Jeudi-Saint : l’institution de la sainte Eucharistie dans le cénacle.
Le Vendredi-saint, la mort du divin Sauveur sur la Croix.
Le Samedi-saint : le repos de Jésus dans le sépulcre.
17 Avril. – Dimanche de Pâques. Les Juifs triomphaient. Jésus était mort et bien mort ! Nous le tenons enfin, disaient-ils. Non, insensés, vous ne le teniez pas, car il est le Maître de la vie et de la mort !
Ce dimanche matin, à l’aube, un ange resplendissant vient soulever la pierre du sépulcre et Jésus, plein de vie, est sorti glorieux du tombeau. Les gardes, qui surveillaient le tombeau, sont épouvantés et tombent à la renverse.
Jésus réalise ce qu’il avait prédit : ‘De même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, ainsi le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le cœur de la terre’.
Les Œufs de Pâques : D’où vient cette coutume de donner des œufs le jour de Pâques ? Comme nos aïeux avaient plus de foi et d’amour de Dieu que nos molles populations actuelles, les pénitences de Carême étaient plus sévères. Du dimanche de Passion au saint jour de Pâques, l’usage des œufs mêmes était défendu. Aussi, lorsque les cloches avaient sonné le triomphal Alleluia, les chrétiens s’offraient des œufs les uns aux autres en signe de joue d’abord, et ensuite pour marquer par ce geste que le carême avait pris fin.
L’usage est resté d’offrir des œufs pour Pâques, mais ils sont en chocolat !!!
30 Avril. – Sainte Catherine de Sienne. Cette sainte est venue plusieurs fois dans la cité d’Avignon. Entre autres, elle vint un jour pour rendre service aux habitants de la ville de Florence. Les Florentins s’étaient soulevés contre l’Eglise Romaine. Le Pape Grégoire XI, qui résidait à Avignon, les excommunia. Catherine était déjà fort connue par sa sainteté et ils crurent que personne ne serait plus propre à négocier leur réconciliation avec le pape. Catherine accepta cette mission. Elle vint donc à Avignon, dans le château des Papes, intercéder pour Florence auprès de Grégoire XI. Le Saint Père la reçut avec honneur ; il l’écouta avec bienveillance et le chargea de porter elle-même la paix aux Florentins.

UN SONGE
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Le laboureur m’a dit en songe : ‘Fais ton pain,
Je ne te nourris plus, gratte la terre et sème’.
Le tisserand m’a dit : ‘Fais tes habits toi-même’.
Et le maçon m’a dit : ‘Prends la truelle en main’.

Et seul, abandonné de tout le genre humain
Dont je trainais partout l’implacable anathème,
Quand j’implorais du ciel une pitié suprême,
Je trouvais des lions debout sur mon chemin.

J’ouvris les yeux, doutant si l’aube était réelle :
De hardis compagnons sifflaient sur leur échelle,
Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés.

Je connus mon bonheur et qu’au siècle où nous sommes,
Nul ne peut se vanter de se passer des hommes ;
Et depuis ce jour-là, je les ai tous aimés.
 SULLY-PRUDHOMME.

NOSTI VIEI DITOUN
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- Fòu quau se fiso à l’aigo morto.
- Ounte i’a de paio, i’a de gran ; ounte i’a de gran, i’a de gàrri ; ounte i’a de gàrri, i’a de cat ; ounte i’a de femo, i’a lou diable !
- Fau èstre dou mestié pèr faire li guèto.
- De cènt facha, n’i’a pas un de countènt.
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 Fleur des Saints
SAINT-MARC, EVANGELISTE
(Fête le 25 Avril)
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I. Disciple de Saint Pierre
Marc fut converti à la foi de Jésus-Christ par saint Pierre, après la Pentecôte. C’est pour cela que le grand apôtre l’appelle son fils, parce qu’il l’avait engendré à la foi. Marc s’attacha filialement à Pierre et le suivit dans ses voyages apostoliques.
Nous lisons dans les actes des apôtres, que Saint Pierre fut arrêté à Jérusalem, par ordre du roi Hérode, et jeté en prison. Pendant la nuit, un ange éblouissant apparut dans la prison, brisa les chaînes de Pierre et l’emmena miraculeusement hors du cachot. Puis l’ange disparut soudain et laissa Pierre dans une rue de la ville. Tout de suite, l’apôtre pense à son ami Marc et ‘il vint à la maison de Marie, mère de Jean, sur surnommé Marc, où beaucoup de chrétiens étaient assemblés et priaient’.
Ces paroles des Actes des apôtres nous font connaître la piété et la ferveur qui régnaient dans la famille de Mars, bel exemple pour les familles chrétiennes.

II. Evangéliste.
Mars vint à Rome avec Saint Pierre. Il accompagnait l’apôtre dans toutes ses prédications. Les fidèles de cette grande ville, embrasés d’amour de Dieu par les discours de Pierre, demandèrent à Marc d’écrire la vie de Jésus-Christ, telle que Pierre la leur prêchait. Marc accepta et écrivit son Evangile. Saint Pierre le lut, l’approuva et permit qu’on en fasse la lecture dans la réunion des chrétiens. Le caractère de l’évangile de Saint Marc consiste dans la concision et la brièveté. Il est aussi plein de vie. En le disant, on croirait voir Jésus lui-même, dont les regards, les gestes même sont miraculeusement décrits.

III. Evêque.
L’Empereur romain Claude chassa tous les Juifs de Rome. Pierre alors, envoya Marc à Alexandrie en Egypte, comme évêque. Il convertit beaucoup de païens et fit de nombreux miracles.
Un jour, un ouvrier, en accomplissant un travail que Marc lui avait demandé, se blessa grièvement la main. Touché de compassion, Marc se mit en prière. Puis il prit à terre un peu de boue, comme Jésus avait fait pour rendre la vue à l’aveugle-né ; il fit le signe de la croix sur la main blessé et la blessure fut guérie à l’instant. Cet ouvrier, qui s’appelait Anien, demanda alors à Marc de lui faire connaître ce grand Dieu qui opérait ainsi des miracles par ses apôtres. Marc l’instruisit, le baptisa et plus tard le consacra évêque d’Alexandrie pour être son successeur.

IV. Martyr
Les païens endurcis d’Alexandrie furent jaloux des conversions et des miracles que Marc opérait, comme les Pharisiens étaient jaloux de la puissance de Jésus. Ils résolurent de le faire mourir.
Un jour, ils cherchèrent Marc, ils le trouvèrent à l’autel, célébrant la sainte Messe. Ils le saisirent, lui mirent une corde au cou et le trainèrent ainsi par les rues de la ville, jusqu’à ce qu’il rendît son âme à Dieu. C’était le 25 mars, jour auquel l’Eglise célèbre sa fête.

La procession de Saint Marc
Dans les paroisses, qui jouissent encore de la liberté, on fait le jour de Saint Marc, la procession pour bénir les fruits de la terre et pour demander à Dieu d’écarter les fléaux de son peuple. C’est le pape Saint Grégoire le Grand, en l’an 590, qui a institué cette procession.
En cette année, la peste remplissait de deuil la ville de Rome. Saint Grégoire ordonna alors une grande procession dans la ville. On y chantait les litanies des Saints, afin que tous ces grands bienheureux implorassent la clémence de Dieu sur la ville. La confiance du grand pape ne fut pas vaine. Le fléau cessa instantanément. C’était le 25 Avril. Cette pieuse coutume a continué jusqu’à nos jours.
Cette procession se fait chaque année à cette date pour demander à Dieu de détourner les fléaux que mériteraient nos péchés et pour attirer ses bénédictions sur les fruits de la terre.

 Pages d’Evangile

APPARITION DE JESUS RESSUCITE
AUX APÔTRES
— : —
Le soir était venu, et les portes de la salle où les Disciples se trouvaient assemblés étaient fermées, par la crainte des Juifs ; lorsque Jésus apparut tout à coup et se tint au milieu d’eux en leur disant : ‘La paix soit avec vous ! C’est moi ! Ne craignez rien’.
Saisis de frayeur et d’épouvante, ils croyaient voir un esprit. Mais il leur dit : Pourquoi êtes-vous troublés ? Voyez mes mains et mes pieds c’est moi-même, touchez et voyez : un esprit n’a ni chair, ni os, comme vous voyez que j’en ai.
Il leur montra ses mains, ses pieds et son côté. Les Disciples furent donc remplis de joie en revoyant le Seigneur !
Comme ils ne pouvaient en croire leurs yeux, Jésus leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ? Ils lui présentèrent un morceau de poisson rôti et un rayon de miel. Lorsqu’il eut mangé devant eux, prenant les restes il les leur donna…
…Or Thomas, l’un des Douze, n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres Disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur ! Mais il leur répondit : Si je ne vois dans ses mains le trou des clous, si je n’enfonce mon doigt dans cette ouverture, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.
Huit jours après, les Disciples étaient encore réunis, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes fermées, et il dit à Thomas : Mets ton doigt là, et vois mes mains ; approche ta main et mets-là dans mon côté. Ne sois plus incrédule, mais fidèle.
Thomas répondit : O mon Dieu et mon Seigneur ! Jésus lui dit : Parce que tu as vu, Thomas, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru.
1.- Quel étaient les sentiments des Apôtres au moment ou Jésus leur apparut ?
- Les apôtres déconcertés par la mort de leur divin Maître, ne pouvaient croire à sa Résurrection. Ils étaient encore lâches et peureux et craignant ceux de leurs compatriotes qui venaient de tuer Jésus, ils se tenaient cachés derrière des portes verrouillées.
Le corps glorieux du Christ, ne pouvant être arrêté par un obstacle ordinaire, pénétra dans le cénacle, bien que les portes en fussent fermées. Mais les apôtres alors ‘saisis de frayeur et d’épouvante, crurent voir un esprit’.
2.- Comment Jésus prouve-t-il la réalité de sa Résurrection ?
- En faisant bien constater aux disciples qu’ils ne sont pas l’ob et d’une vision imaginaire, mais qu’ils ont devant eux véritable corps, celui du Christ portant encore les stigmates de la Passion.
Maintenant Jésus apparait non plus à un personnage, en particulier, mais à tous les Apôtres réunis. Certains détails précis donnent au récit le caractère d’une constatation médicale, et forment ainsi un argument invincible en faveur de la réalité du fait de la Résurrection.
Ainsi ‘Jésus se tint au milieu d’eux’. Tous purent donc le voir de près. Jésus leur démontre que c’est bien lui en personne qui est au milieu d’eux. ‘Voyez mes mains et mes pieds. Touchez et voyez. Un esprit n’a ni chair, ni os comme vous voyez que j’en ai’.
Enfin pour achever de les convaincre, Jésus leur demanda à manger. Il mangea donc du poisson rôti et du miel.
3. – Pourquoi Jésus n’a-t-il point voulu que les plaies de sa passion disparussent dans son corps de ressuscité ?
- Parce que sa Passion est son premier titre de gloire. De plus ces plaies rappellent sans cesse à Dieu dans le ciel que Jésus a racheté les hommes.
4. – Le récit de l’incrédulité de Saint Thomas a-t-il une grande importance ?
- Oui car il vient ajouter de nouvelles preuves à la certitude de la Résurrection. En effet, comme Thomas ne veut point croire que Jésus est ressuscité, avant de le voir et de le toucher, Jésus, huit jours après sa première apparition aux apôtres, revient dans le cénacle où se trouvent tous les apôtres y compris Thomas ; il se laisse voir et se laisse entendre et demande à Thomas de toucher, pour mieux se convaincre, ses glorieuses cicatrices, en disant : ‘Ne sois plus incrédule, mais fidèle’.
5. – Après le récit des apôtres, Thomas avait-il raison de douter encore ?
- Il n’avait pas tort de demander des preuves, avant de croire, car notre foi ne doit pas être aveugle, mais raisonnée et raisonnable ; il a seulement mérité les reproches pour s’être montré trop exigeant. Il n’est pas nécessaire de voir soi-même, et nous pouvons nous contenter du témoignage de personnes sérieuses qui ont vu et entendu.
D’où cette parole de Jésus : ‘Parce que tu as vu, Thomas, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru’.
6.- Saint Thomas s’obstine-t-il à demeurer incrédule ?
- Non, vaincu par l’apparition subite de Jésus et par la vue de ses plaies, Thomas laisse ce simple cri d’adoration s’échapper de son cœur : ‘Dominus meus et Deus meus – Mon Seigneur et mon Dieu’.
L’Eglise nous invite à exprimer souvent notre foi par des invocations semblables.
Pie X a enrichi d’une indulgence cette prière : ‘Mon Seigneur et mon Dieu’ prononcée en regardant l’hostie consacrée au moment ou le prêtre l’élève, pendant la messe, pour la présenter à l’adoration des fidèles.

LE LINOT
— : —
 Une linotte avait un fils
 Qu’elle adorait, suivant l’usage ;
C’était l’unique fruit du plus doux mariage,
Et le plus beau linot qui fût dans le pays.
Que peuvent inventer la tendresse et l’amour.
Etaient pour cet enfant épuisé chaque jour.
Notre jeune linot fier de ces avantages,
Se croyait un phénix, prenait l’air suffisant,
 Tranchait du petit important
 Avec les oiseaux de son âge :
Persiflait la mésange ou bien le roitelet,
 Donnait à chacun son paquet,
Et se faisait haïr de tout le voisinage
Sa mère lui disait : ‘Mon cher fils, sois plus sage,
Plus modeste surtout. Hélas ! Je conçois bien
Les dons, les qualités qui furent ton partage ;
Mais feignons de n’en savoir rien,
Pour qu’on les aime davantage’.
A tout cela notre linot
Répondait par quelque bon mot.
 La mère en gémissait dans le fond de son âme.
Un vieux merle, ami de la dame,
 Lui dit : ‘Laissez aller votre fils au grand bois,
Je vous réponds qu’avant un mois,
Il sera sans défauts’. Vous jugez des alarmes
De la mère, qui pleure et frémit du danger ;
Mais le jeune linot brûlait de voyager.
Il partit donc malgré ses larmes.
A peine est-il dans la forêt,
Que notre petit personnage
Du pivert entend le ramage,
Et se moque de son fausset,
Le pivert, qui prit mal cette plaisanterie,
Vient à bons coups de bec plumer le persifleur,
 Et, deux jours après, une pie
Le dégoûte à jamais du métier de railleur.
Il lui restait encor la vanité secrète
De se croire excellent chanteur ;
Le rossignol et la fauvette
Le guérirent de son erreur.
Bref, il retourna chez sa mère
Doux, poli, modeste et charmant.

Ainsi l’adversité fit, dans un seul moment,
Ce que tant de leçons n’avaient jamais pu faire.
 FLORIAN.
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LE COIN DES CHERCHEURS

I. Réponses aux devinettes de Mars
N° 147. - Charade (Précieux) ; N° 148. Changement d’initiale (Toilette, voilette) ; N° 149. Devinaio ! Qu’ès acô : touti li pas, laisso un moucèu de sa co ? – Eis uno aguiado de fiéu.

II. Nouveaux jeux d’esprit.
N° 150 - Enigme (par le sphynx de Monteux)
 Je vais éprouver ton savoir
 A midi tu ne peux me voir,
 Tu me vois quand tu n’y vois goutte
 Et qu’on te plonge dans mon sein ;
 Tu ne m’entends qu’au Jeudi saint
 Dans ce chaos trouve ta route !
N° 151. Charade (envoi d’un jeune cycliste de Rognonas).
 Mon second bien souvent se met dans mon premier,
 Aux bifurcations consultez mon entier.
N° 152. Changement de lettres (Par une Joncquiéroise)
 Je suis poisson de l’océan,
 Mon cercueil est boite en fer blanc,
 Changez mon cœur, aussi ma tête
 Et, bien beurrée, on me fait fête.
 FIN 
 
 Impr. Bonne-Presse du Midi – Vaison Le Gérant N. MACABET