le petit caderoussier juin 1927

15 juillet 2019

JUIN 1927

LE PETIT CADEROUSSIER
 
Bulletin Mensuel

Lisez et faites lire Conservez chaque Numéro
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SOCIETE DE LA BONNE PRESS DU MIDI
à VAISON (Vaucluse)

 
Le Petit Caderoussier
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 Caderousse, 10 Mai 1927
 Mes chers Paroissiens,
Vous n’êtes pas les seuls à lire Le Petit Caderoussier. Tous les mois il en part bon nombre de numéros, soit pour Paris, soit pour ailleurs. Parmi ces abonnés du dehors, il s’en trouve qui se sont dévoués, de longues années, à l’éducation de l’enfance et de la jeunesse. Voici ce que m’écrivait un agrégé de l’Université :
« Vous traitez le chapitre bien important et bien délicat de l’Education. L’Exemple donné par les parents aux enfants : tout l’enseignement pratique est là, car l’enfant n’écoute guère et oublie vite. Mais la leçon des yeux, répétée en toutes circonstances et dans le courant habituel de la vie, n’a pas besoin d’explication : l’enfant est l’imitateur de ses parents, même dans ce qu’il ne comprend pas ; il les copie instinctivement. Certains qui veulent que nous descendions du singe, doivent voir en cela un cas d’atavisme : je crois plus volontiers à une preuve d’amour filial même inconscient. On veut ressembler à ceux que l’on aime et que l’on admire : c’est le secret et la force de l’Exemple. Mais les parents n’ont pas toujours assez de courage pour ne donner que de bons exemples ».
Cette lettre, dans sa brièveté, contient passablement de philosophie vraie. Oui ! L’enfant est l’imitateur de ses parents, même dans ce qu’il ne comprend pas ; et il les copie instinctivement. L’enfant fait et fera, fatalement, ce que son papa et sa maman font et feront.
Par conséquent, vous, papas, vous, mamans, acharnez-vous, tant qu’il vous plaira, à instruire et à faire instruire vos enfants des vérités de la Religion chrétienne ; acharnez-vous à leur recommander la pratique assidue des devoirs religieux ; réprimandez, punissez ces enfants s’ils ne veulent pas se soumettre à vos enseignements et à vos recommandations ! Vous n’aboutirez à rien, du moment que vous refuserez de joindre l’exemple au précepte. Vos enfants auront tôt oublié ce que vous leur aurez dit, ils feront ce que vous faites ; ils vous imiteront. Ils ne chercheront même pas à raisonner la contradiction flagrante qui existe entre vos enseignements et votre propre conduite ; ils n’iront pas, sûrement, jusqu’à vous accuser d’hypocrisie et de charlatanisme, mais ils auront sous les yeux votre abstention des pratiques religieuses ; et cette abstention aura sur eux une influence fatale que vos leçons théoriques n’arriveront pas à détruire. Vos enfants finiront par s’abstenir, parce que le papa et la maman se seront abstenus les premiers. J’ai dit : Influence fatale ; je ne retire pas le mot. Cela arrivera aussi fatalement que deux et deux font quatre, que le soleil, que le feu brûle, qu’un corps lourd gravite vers son centre.
Et cette nécessité impérieuse que subissent vos enfants, du fait de l’exemple que vous leur donnez, d’où leur vient-elle ? De leur amour filial : on veut ressembler ceux que l’on aime et que l’on admire, c’est le secret de la force de l’exemple. Vos enfants vous aiment de tout leur petit cœur, ils vous admirent, aussi, sans restriction, parce que leur amour vous fait, à leurs yeux, des êtres vraiment parfaits ; c’est là une loi de nature, et cette loi de nature n’est que l’expression de la volonté de Dieu, vous êtes donc les modèles que vos enfants devront copier, qu’ils seront heureux de copier ; vous êtes les modèles les plus parfaits qui ne seront jamais soumis à discussion dans la conscience de vos enfants.
Faites bien, vos enfants vous copieront ; faites mal, vos enfants vous copieront encore, croyant sincèrement que leur père et mère font bien. Niez, blasphémez Dieu, vos enfants nieront et blasphèmeront Dieu, parce qu’il ne leur paraîtra pas possible que leur père et mère, puissent nier et blasphémer Dieu, si Dieu existait véritablement. Allez à la messe, confessez-vous, communiez ; vos enfants n’auront aucune peine à aller à la messe, à se confesser et à communier, puisque leurs père et mère font tout cela. Au contraire, cessez toute pratique religieuse, vos enfants ne pratiqueront pas, malgré toutes vos objurgations. C’est la loi : On veut ressembler à ceux que l’on aime et que l’on admire ; c’est le secret de la force de l’exemple.
 Votre Curé : Henri BLANC.

P. S. – La 1re Communion solennelle est fixée au Dimanche 26 Juin. Que les parents, surtout, travaillent à préparer leurs petits communiants !

Statistique Paroissiale
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Baptêmes.- Le 10 Avril, Louisette Versino, fille de Félix Versino et de Séraphine Bovis, demeurant rue Pied-Gaillard.
Le 17 Avril, Robert Armand, fils de Victorin Armand et de Marie Carbonnel, demeurant à la Bonamourde.
Le 18 Avril, Amélia Loudin, fille de Marcel Loudin et de Aurore revire, demeurant au fond du sac ; Paulette Chevalier, fille de Louis Chevalier et de Emilie Millet, demeurant à Fazende.
Le 24 Avril, Alberte Rigaud, fille de Edouard Rigaud et de Madeleine Soumille, demeurant au quartier de Saint Trophine.
Le 4 Mai, Augusta Michel, fille de Auguste Michel et de Adrienne Moulet, demeurant grande rue.
Le 8 Mai, Paulette Gromelle, fille de Joseph Gromelle et de Antoinette Lazard, demeurant route d’Orange.
Mariages. – Le 19 Avril, Albert Tacheboeuf, a épousé Mme Marie Louise Borras institutrice à Caderousse.
Le 19 Avril, François Pavier a épousé Mlle Gilberte Millet. Les nouveaux époux vont habiter à la Grand’Cairanne.
Le 26 Avril, Léon Cabias a épousé Mlle Juliette Vache, congréganiste de la Ste-Vierge.
Nous adressons aux nouveaux époux nos meilleurs vœux de bonheur.
Décès. – Le 7 avril, a eu lieu le transfert à Caderousse de M. André du Chaffaut âgé de 20 ans, demeurant à Orange, tué dans un accident de motocyclette à Aix.
Le 10 avril, Mme Rosalie Hostins, décédée à l’âge de 64 ans au château de la Piboulette, munie des saccrements.
Le 27 avril, Lucien Roux, décédé à l’âge de 12 mois, fils de Paul Roux et de Augusta Bouchier, demeurant au Pélori.
Morts d’il y a un an. – Le 6 juillet Hubert Roumette, 2 ans.
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 HISTOIRE DE CADEROUSSE
CHAPITRE VIII
L’Abbaye de Saint Benoît
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L’enclos du monastère s’agrandit par des acquisitions successives ; et arriva à former une sorte de quadrilatère. Il engloba toute l’île comprise entre la Grande Rue, la rue Saint-Michel, la rue Puis-des-Voûtes, la rue de Courtine. L’entrée de l’abbaye s’ouvrait sur un grand portail, du plus pur Louis XIV ; et l’entrée de la chapelle était sur la rue Saint-Michel. La chapelle sert, hélas ! maintenant d’épicerie ; la porte est encore surmontée d’une imposte au monogramme de J.M.J.
La dame du Mazel gouverna le monastère vingt-deux ans ; mais la communauté était plus que restreinte. Le 29 septembre 1690, elle remettait sa démission d’abbesse entre les mains de Mgr d’Obeille, évêque d’Orange de 1672 à 1717, pour se consoler dans la prière de ses tribulations, et pour se préparer à rendre ses comptes à Dieu. Sa mort survint deux ans après, le 30 mars 1692.
La seconde abbesse qui la remplaça, se nommait Maseleine de Forbin la Barbein. Mgr d’Obeille l’avait fait venir du monastère de Saint Césaire d’Arles. Elle tint la crosse abbatiale jusqu’au 24 Avril 1715, jour de son décès. C’est sous son gouvernement, que le 28 mars 1701, les enfants de France, les ducs de Bourgogne et de Berri, durant la Semaine-Sainte, assistèrent à la messe dans la chapelle de l’abbaye, et chargèrent M. de Noailles de faire au couvent l’offrande de Quinze louis.
La troisième abbesse fut tirée du monastère des Hayes, de l’Ordre de Citeaux, dans le diocèse de Grenoble. Elle s’appelait Marie de Sautereau. Elle prit possession le 12 Août 1716. Durant les 37 ans de son administration, elle ne reçu aucun sujet. A sa mort, survenue le 14 novembre 1753, il ne restait dans l’abbaye que deux anciennes religieuses, la sœur Lanteaume, et la sœur de la Rouvière. L’abbé Berbiguier écrit dans son mémoire :
« A l’époque de son décès, il ne restait que deux religieuses, et, pendant son gouvernement, le monastère essuya tant de contestations et de procès, que les ressources, qui ne consistaient qu’en contrats de constitution de rente, se réduisirent à huit cent soixante-treize francs cinq sous quatre denier, (21 novembre 1752),sur lesquels il y avait à prendre deux cents francs pour les honoraire, du chapelain, ou pour l’entretien de la sacristie. Il y avait aussi à préserver les noveuniums dus aux seigneurs directs, et l’imposition faite par la communauté, sous le nom de département en1585 ».
A vrai dire, cette première période n’est pas brillante. Si la Providence n’avait pas eu les vues de bénédiction sur cette abbaye, qui devait lui préparer une martyre, la bienheureuse Marie-Rose, elle aurait laissé s’écrouler dans l’oubli un établissement, qui semble n’avoir pas répondu à la fin pour laquelle il avait été fondé. Mais à la tête du diocèse d’Orange, il y avait depuis 1731, un grand et saint évêque, Mgr François de Roussel de Tilly. Se souvenant que ses prédécesseurs a avaient aimé Caderousse d’un amour de prédilection, parce que, durant la tourmente ils y avaient trouvé un asile sûr à l’abri de ses murs, et dans la fidélité de ses habitants à la Religion catholique ; d’autre part, comptant deux de ses sœurs, Marie et Geneviève de Tilly parmi les filles de Saint Benoît, il voulut, comme dit son épitaphe : « Consoler Sion et relever ses ruines, faire de son désert un lieu de délices, et de sa solitude le jardin du Seigneur : Qui consolatus est Sion omnesque ruinasejus ; qui posuit desertum ejus quasi delicias et solitudinem ejus quasi hortum Domini ». Il pressentit donc ses deux sœurs qui appartenaient à la congrégation bénédictine de Saint Maur, dans le monastère d’Iseure, près Moulin. L’aînée Marie, à cause de ses infirmités, se récusa ; la cadette Geneviève accepta généreusement. Son frère lui expédia le 5 février 1754 son titre d’abesse du monastère de l’Assomption de Notre-Dame de Caderousse. Treize jours après, c’est-à-dire le 18 février, elle prenait possession de son abbaye, par procuration. Le diable entre-voyait-ici le bien que ferait l’abbaye complètement réformée, sous le gouvernement d’une abesse vraiment digne de ce nom ? C’est à croire. Le vice-égat d’Avignon, Mgr Pasca Aquaviva, s’imaginant être ésé dans ses droits, ne voulut pas ratifier la nomination de Geneviève de Tilly, et expédia des bulles d’abbesse, le 5 mars 1754, à une dame Marie-Margueritte-Thérèse de Javente de Sénas, religieuse professe du monastère des Bénédictines de Saint-Laurent de la ville d’Avignon. La dame de Javente prit possession réelle et civile de l’Abbaye le 7 mars suivant. Comme on le voit, elle ne perdit pas le temps. Mgr de Tilly en référa directement au pape Benoît XIV, en s’appuyant sur la clause de la bulle de fondation « que ce monastère serait à perpétuité sous l’obéissance de l’évêque d’Orange ». Benoît XIV se réserva à lui-même l’affaire et donna des ordres, le 27 juillet 1754, à Mgr Passioner, qui avait remplacé Mgr Aquaviva, dans la vice-légature d’Avignon, d’avoir à surseoir dans le procès en question. En conséquence de ces ordres, Mgr Passioner, par un décret du 25 septembre, nomma pro interim, abbesse de Caderousse, la sœur Lanteaume, la plus ancienne des deux religieuses qui restaient dans le monastère. Il enjoignit à la dame de Javente de remettre à la sœur Lanteaume tous les papiers et tous les titres de propriété de cette abbaye. Ce qui fut fait, écrit Berbiguier. Le 29 du mois de septembre de cette année 1754, la dame de Javente sortit du monastère et tout le monde fut en paix par son départ ».
Benoît XIV ayant examiné l’affaire à fond par lui-même, reconnut les droits de l’évêque d’Orange, et agréa le choix que Mgr de Tilly avait fait de sa sœur Geneviève. Le Cardinal-Ministre notifia à l’évêque d’Orange la décision de Sa Sainteté, de sa propre main, le 8 janvier 1755, répondit par une lettre pleine de louange, à la lettre par laquelle l’évêque d’Orange le remerciait d’avoir bien voulu faire droit à sa requête.
Sœur Geneviève partit de son monastère d’Iseure au mois de février, pour arriver à Orange le 20 du même mois. Le 25, elle faisait son entrée dans son abbaye. Hélas ! Elle n’y trouva que la sœur de la Rouvière, la sœur Lanteaume étant décédée le 1er décembre précédent. Son premier soin fut de terminer les procès, de relever les bâtiments qui tombaient en ruine, et de recruter des sujets. Aidée de Monseigneur l’évêque son frère, elle réussit dans cette triple entreprise. On peut bien dire que c’est Geneviève de Tilly, qui fut la véritable fondatrice de l’abbaye de N. D. de Caderousse.
 H. B.
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LES JESUITES ET LA CHINE
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Le bolcheviste célèbre, l’intellectuel Radeck, s’accorde avec le cartelliste A. Milhaud pour faire l’éloge du rôle des Jésuites français en Chine.
M.J. Sauerwein, envoyé du Matin, fait en ce moment une enquête en Chine, après un assez long séjour en Russie. A Moscou, il a visité l’Université chinoise créée par les Soviets, en vue de la formation des futurs propagandistes des doctrines communistes parmi les peuples de race jaune.
Dans la relation qu’il envoie à son journal, notre confrère rapporte notamment le fait suivant :
Radek, bolchevik influent et recteur de l’Université chinoise, l’introduit dans la bibliothèque.
80.000 volumes dans toutes les langues et de tous les genres, sont dit M. Sauerwein, rangés dans un ordre parfait, sous la surveillance de trois ou quatre dames qui, présentement groupées autour d’une table, rédigent des fiches pour un catalogue, tout en dégustant leur verre de thé et en fumant de nombreuses cigarettes. Radek m’indique une rangée où il n’y a que de très vieux livres avec de superbes reliures de maroquin brun.
« - Ce sont, me dit-il, les œuvres sur la Chine de vos Jésuites du XVII° siècle. Supérieurs de cent coudées à tout ce que les savants modernes ont écrit… Une compréhension de l’âme chinoise qui n’a jamais été égalée ».
Témoignage d’autant plus précieux qu’il sort de la bouche d’un athée !
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SUJET DE CONCOURS
Il y a quelque temps, un journal avait mis au concours la réponse à la question suivante :
Pourquoi, dans les prisons, y a-t-il plus d’hommes que de femmes ?
Parmi les différentes réponses envoyées, celle qui fut jugée digne du prix fut la suivante :
- Dans les prisons, il y a plus d’hommes que de femmes, parce que, dans les églises, il y a plus de femmes que d’hommes.
Dans cette apparente boutade, il y a beaucoup de psychologie et de vérité…
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UN PERE HEROIQUE
Le 26 septembre 1922 mourait au Canada le P. Joseph Gras, qui fut longtemps missionnaire chez les Iroquois.
Nous lisons dans la notice que lui a consacrée le Messager canadien ces détails sur son départ pour les missions :
« C’est à la fin de sa rhétorique que Joseph décida de partir pour Canada.
« Le père voulut accompagner son fils jusqu’au Puy, mais, en cours de route, il s’arrêta tout à coup et se tourna vers son enfant : ‘Joseph, lui dit-il, je vais te faire mes adieu ici, car, vois-tu, je sens l’émotion qui me gagne. J’ai donné huit de mes enfants au bon Dieu sans verser une larme, je ne veux pas commencer à pleurer en donnant le neuvième : c’est un trop grand honneur que Dieu nous fait’.
Alors, il embrassa son enfant une dernière fois, le bénit et fit volte-face, de peur d’éclater en sanglots. Puis il s’en retourna à la maison ».
Où le père avait-il puisé cette force ? Dans une vie chrétienne exemplaire.
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ECHOS DE L’ACTUALITE

DEUX PETITS EMULES DU BON SAINT MARTIN
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L’autre jour, un pauvre gosse déguenillé se présente sur la cour, au 276 de la rue des Pyrénées. Il n’en est accueilli qu’avec plus de bienveillance par le P. Dhuit. On verra à le renipper au plus tôt.
Cependant son apparition a fait sensation dans ce petit monde qui pourtant n’a pas universellement ses culottes en bon état. Le nouveau venu, qui sent tous les regards braqués sur sa misère, s’en effarouche un brin. Il est tellement habitué à cette misère-là qu’il s’étonne qu’elle puisse être un objet de curiosité.
D’un peu loin, sans attirer l’attention, je suis l’affaire et je vois mon pauvre nouveau pâlir un peu devant deux Anciens, humbles gosses de sa taille, s’approcher de lui, il avait bien tort d’avoir peur. On ne voulait que le mettre à l’aise et l’entraîner dans un jeu.
Puis des phrases m’arrivent :
« Tu viendras chez nous ce soir, disait l’un ; je demanderai à maman de te donner un de mes costumes que je ne mets plus ; il est trop étroit ».
« Et moi, dit l’autre, je te donnerai un béret et une paire de godillots encore bons ; maman ne dira pas non ».
Et ce qui fut dit fut fait. Mon trio sortit à quatre heures, et je fis semblant de ne rien voir. Un peu plus tard, mon petit pauvre rentrait transformé et il n’y avait plus de honteux que les deux anciens qui craignaient des questions indiscrètes.
Et ceci se passe à Ménilmontant !
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LA PASSION DE N.S. JESUS-CHRIST A MONTMARTRE
Au cours des semaines de Carême, on donne un peu partout, avec un inégal succès, des représentations de la Passion. C’est de l’art dramatique en esprit de foi, et chacun de ces efforts mérite l’attention et la sympathie encourageantes des catholiques.
Nous voudrions signaler ici l’une de ces évocations évangéliques, imitée des anciens ‘mystères’ du Moyen-Age.
Elle se joue depuis quelques dimanches dans la salle des fêtes du Cercle du Sacré-Cœur, au chevet de la basilique.
Les spectateurs sont de toute mentalité. La première séance fut réservée, dans une pensée bien évangélique, aux miséreux, aux sans-abri qui sont catéchisés chaque dimanche dans la crypte de Montmartre. On y fit venir aussi les pauvres des conférences Saint-Vincent-de-Paul et les enfants de plusieurs orphelinats. Mais d’ordinaire, la salle se remplit d’une assistance moins homogène dans son recrutement et dont les âmes sont bien diverses. N’importe ! Chacun se laisse gagner par cet appel au surnaturel qui réaccoutume les plus oublieux aux magnifiques réalités du christianisme.

 Fleur des Saints
SAINTE MONIQUE
MERE DE SAINT-AUGUSTIN

I. – Comment la petite Monique, encore enfant, fut corrigée par sa gouvernante d’un bien vilain défaut.
Monique était née en Afrique d’une famille chrétienne. Ses pieux parents ne manquèrent pas de lui donner une éducation qui répondit à leur foi. Pour cela, ils la confièrent à une vénérable gouvernante, d’une sagesse et d’une probité parfaite. Cette femme s’acquitta avec soin et succès de cette tâche délicate.
Elle n’hésita pas d’user même de rigueur lorsque les circonstances le demandaient et elle corrigea Monique d’un défaut, qui aurait pu devenir un vice. (Tant il est vrai, qu’avec la volonté, on peut corriger un enfant pendant qu’il est jeune, comme on peut redresser un arbuste encore flexible : Tandis que plus tard tous les tuteurs n’arrivent pas à remettre droit un tronc incline).
Il s’était glissé en effet dans le cœur de Monique une inclination à boire du vin. Sa pieuse gouvernante la reprit d’abord avec douceur. Mais, voyant que ses douces réprimandes ne produisaient aucun effet, elle prit un ton plus sévère et ne craignit pas d’humilier devant une servante en l’appelant ‘ivrognesse !’. Monique comprit alors combien le défaut qu’on lui reprochait était honteux et se corrigea pour toujours.
Que de mères s’éviteraient des douleurs bien cruelles, si elles avaient le courage de corriger leurs enfants dès l’âge le plus tendre !

II. – Par quels moyens Sainte Monique convertit son mari à la vraie religion.
De bonne heure ses parents la marièrent à un riche bourgeois, nommé Patrice, qui était encore païen. Monique comprit parfaitement les obligations et les peines de son nouvel état. Elle s’étudia d’abord à connaître le caractère et l’humeur de son mari. La colère était son vice dominant. Or, quelque violent, quelque emporté que fût Patrice, Monique prit la résolution de ne lui résister jamais et de ne pas lui répondre.
Et comme quelques jeunes femmes de ses amies se plaignaient à elle de quelques mauvais traitements qu’elles soufraient de leurs maris, elle leur fit cette admirable réponse (que devaient méditer toutes les épouses chrétiennes) : ‘Prenez garde que vous ne vous attiriez ces désagréments par votre faute. Rien n’est plus propre, pour éteindre le feu de la colère et pour adoucir l’humeur la plus bizarre d’un époux, que le silence respectueux, l’air humble et serein, la patience douce et persévérante d’une femme. Le contrat de mariage est toujours un contrat onéreux : il nous impose l’obligation de supporter les défauts de l’époux avec patience. Si nous savions nous taire, nous nous épargnerions bien des chagrins’.
Sa conduite répondait à ses sages avis. Quelque brutal que fût Patrice, elle le désarmait par sa patience et le gagnait par sa douceur.
Mais sa grande pensée était la conversion de son mari. Elle suppliait Dieu, par l’intercession de la Sainte-Vierge, de faire ce miracle : elle l’obtint.
Patrice, charmé de la douceur et de la grande vertu de son épouse, ne put plus douter qu’elle ne fût dans la vraie religion. Il reconnut ses erreurs, les détesta et reçut le baptême. Quelle joie pour Monique lorsqu’elle vit Patrice devenir peu à peu doux, humble, chaste et craignant Dieu.
Quel admirable exemple pour les épouses qui gémissent de voir leurs maris loin de Dieu. Ne pourraient-elles pas ce que Monique a pu, si elles employaient les mêmes moyens ?

III.- Elle ramène à Dieu son fils Augustin.
Monique eut trois enfants : deux fils et une fille. L’aîné fut Augustin, dont la conduite lui coûta d’abord tant d’inquiétudes et tant de larmes, mais dont la conversion lui causa tant de bonheur.
Tout d’abord ses remontrances, à la fois douces et fermes, n’eurent pas le pouvoir de retenir l’impétuosité du naturel d’Augustin, ni de modérer son penchant pour le plaisir. Elle eut la douleur de le voir délaisser la vraie foi et tomber dans la débauche.
C’est alors que Monique ajouta à ses prières, la puissance de ses larmes. Monique pleurait souvent, en priant Dieu pour la conversion de son enfant. Un jour Saint Ambroise lui dit : ‘Courage, ma fille, il n’est pas possible que le fils de tant de larmes périsse !’
Dieu, en effet, par un admirable dessein de sa Providence, avait conduit Augustin à Milan, où Saint Ambroise était évêque. Ambroise allait avec grâce divine, accomplir la plus belle de ses œuvres : convertir celui qui devait devenir dans l’Eglise le grand docteur Saint Augustin.
Augustin entendit d’abord les sermons d’Ambroise dans la cathédrale de Milan ; il eut ensuite des entretiens particuliers avec le grand évêque et peu à peu, non certes sans le grandes luttes contre lui-même et ses passions, il rejeta toutes ses erreurs, il dompta tous ses vices et revint pleinement au Dieu de sa mère.
Monique, dès qu’elle avait appris que son fils était à Milan, s’était empressée de venir le rejoindre, pour le soutenir toujours par ses prières et ses conseils. Elle n’avait pas craint de traverser la mer pour se rendre d’Afrique en Italie. Pendant le trajet, une furieuse tempête jeta tout l’équipage dans une grande terreur. Mais Monique, pleine de confiance en Dieu, encourageait les matelots et l’on ne douta point que ce ne fût par ses prières qu’on avait évité le naufrage.
En arrivant à Milan, elle eut la consolation d’assister à la conversion de son fils. Quelle joie pour elle ! Après avoir ramené son époux à Dieu, elle lui ramenait aussi son fils !

III. – Derniers jours de Sainte Monique.
Résolus l’un et l’autre de retourner en Afrique, ils quittèrent Milan et se rendirent au port d’Ostie, près de Rome, pour attendre une occasion de s’embarquer.
C’est là qu’un jour, se trouvant seuls ils eurent ce long entretien sur le bonheur du ciel, qui les ravit en extase. La peinture a immortalisé cette scène.
Qui n’a vu en effet quelque reproduction de ce tableau si touchant. Monique au visage vénérable ; Augustin, dans tout l’éclat de sa jeunesse, assis à côté d’elle. Une de ses mains repose entre les mains de sa mère, de l’autre, il soutient sa tête, remplie maintenant de graves pensées. Tous deux ont le regard pour ainsi dire plongé dans le ciel.
C’est là aussi que Monique devait mourir. Peu après, en effet, elle tomba malade et dit à Augustin : « Mon fils, c’est ici que vous ensevelirez votre mère ». Et comme Augustin semblait peiné que le corps de sa mère ne reposât pas dans leur terre d’Afrique, Monique lui fit cette belle réponse : « Il importe peu en quel pays sera mon corps après ma mort. La seule chose que je vous demande, c’est qu’en quelque lieu que vous soyez, vous vous souveniez de moi à l’autel du Seigneur ».
C’est Saint Augustin lui-même qui nous donne tous ces détails dans l’admirable ivre de ses Confessions, et il ajoute : « Ainsi cette âme, si pleine de religion et si sainte, fut séparée de son corps le neuvième jour de sa maladie, dans la cinquante-sixième année de son âge et la trente-troisième du mien ».
Quelle plus sainte patronne, quel plus admirable exemple pourrait- on proposer aux épouses et aux mères chrétiennes !

 Page d’Evangile
PARABOLE DU GRAND FESTIN
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TEXTE DE L’EVANGILE
(Les chiffres renvoient aux questions portant le même numéro d’ordre)
En ce temps-là, Jésus dit aux Pharisiens (1) cette parabole : un homme (2) fit un grand festin (3) et invita beaucoup de convives. A l’heure du festin, il envoya son serviteur dire aux invités (4) de venir, parce que tout était prêt.
Mais tous ensembles ils commencèrent à s’excuser (5)
Le premier dit : J’ai acheté une maison de campagne et j’ai besoin d’aller la voir ; je t’en prie, excuse-moi.
Le second dit : J’ai acheté cinq paires de bœufs, je vais les essayer, je t’en prie, excuse-moi.
Et un autre dit : Je viens de me marier, je ne puis donc venir.
Le serviteur (10) revint et rapporta ces choses à son maître. Alors le père de famille irrité (6) dit à son serviteur : Va vite dans les places et les rues de la ville et fais entrer ici (7) les pauvres et les infirmes et les aveugles (8) et les boiteux.
Et le serviteur dit : Seigneur, il a été fait comme vous avez commandé et il y a encore de la place.
Et le maître dit au serviteur : Va dans les chemins et le long des haies (9) et force (12) les gens à entrer, afin que ma maison soit remplie. Car, je te le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon souper (15).

EXPLICATION DE LA PARABOLE
I – Les invitations au Festin
1. – A qui s’adresse cette parabole ?
- Elle s’adresse aux orgueilleux Pharisiens qui croient que le ciel leur est réservé. Or Jésus veut, par cette parabole, leur faire comprendre que le ciel est pour ceux qui font la volonté de Dieu et répondent ainsi à ses appels.
2. – Que représente cet homme qui invite ?
 - Cet homme appelé aussi : Père de famille, représente Dieu le Père dont tous hommes sont les enfants.
3. – Que signifie ce grand festin ?
 - Il signifie d’abord le festin évangélique. Dieu a préparé, depuis de longs siècles, ce banquet spirituel. Maintenant, les prédictions des prophètes se réalisent ; le Christ, Fils de Dieu est venu pour racheter et sauver le monde. Tout est prêt. L’Evangile offre aux âmes de bonne volonté tout ce qui les nourrit : la vérité, la grâce ou secours divin que nous donnent spécialement les sacrements institués par Jésus, enfin le pain eucharistique.
Et combien cette comparaison d’un splendide banquet est encore imparfaite pour faire comprendre la grandeur et le prix du banquet eucharistique !
Ici, Jésus-Christ Lui-même se donne comme nourriture. Et tandis que le pain matériel entretient et augmente les forces du corps, mais ne lui assure pas l’immortalité, le pain eucharistique entretient et augmente la vie de l’âme qui sera digne de la gloire et du bonheur céleste, et de plus il est pour le corps lui-même un gage de résurrection glorieuse, selon cette parole de Jésus que nous lisons à l’Evangile de la messe des morts : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour ».
De cette manière, le festin eucharistique de la terre ne fait que préparer le festin éternel auquel participeront, dans le ciel, l’âme et le corps ressuscité des élus.
 - C’est là le troisième festin qui est figuré par le banquet de la parabole.
Ici, surtout, la comparaison devient insuffisante, car, au festin du ciel, Dieu lui-même, l’infinie beauté, Dieu éternellement possédé et vu face-à-face, fera le bonheur des élus toujours rassasiés et toujours affamés.
II.- Les trois catégories d’invités.
4. - Quels furent les premiers invités ?
- Cet homme riche qui fit un grandiose festin, dut certainement y inviter des personnes de son rang ou de la haute société.
De même les premiers invités au festin évangélique, ce furent parmi les Juifs, les plus instruits, les chefs, les docteurs et les pharisiens.
Car leur situation, leur mission les désignaient pour cet honneur.
Ils auraient du, les premiers, comprendre et accepter l’enseignement du Sauveur.
5. – Quelles furent la cause et les prétextes de leur refus ?
Les invités dont parle la parabole, dédaignèrent le festin qui leur était offert, parce que ce festin n’avait aucun attrait pour eux. Dès lors, ils préférèrent s’occuper de leurs propres affaires ou de leurs plaisirs, et donnèrent de vains prétextes pour s’excuser.
Le premier dit : « J’ai acheté une maison de campagne et j’ai besoin d’aller la voir ». Sans doute il ne l’avait pas achetée sans l’avoir vue, mais il avait hâte d’y pénétrer en maître, de la contempler avec orgueil.
Le second dit : « J’ai acheté cinq paires de bœufs, je vais les essayer ».
Il s’agit bien d’aller au festin ! Cet invité est trop préoccupé par le désir d’essayer ses bœufs et de retirer de leur travail un gros profit (avarice).
Cependant comme le premier invité, le second est assez poli pour dire « Je t’en prie excuse-moi ».
Quand au troisième, la passion qui le possède, la luxure, lui fait oublier même ce devoir élémentaire de politesse.
Il dit simplement : « Je viens de me marier. Je ne puis donc venir ».
6. – Dieu peut-il se mettre en colère ?
Oui, Dieu peut se mettre en colère contre les hommes ingrats, qui sans raison oublient leurs engagements à son égard, qui ne veulent pas penser au ciel mais seulement à la terre, dédaignent les nombreuses grâces et faveurs qu’il leur offre sans cesse comme les mets délicats d’un magnifique festin.
La juste colère de Dieu est figurée, dans la parabole, par l’irritation du père de famille qui après avoir si bien préparé son repas et avoir fait des invitations si pressantes, ne voit arriver aucun convive !
7. – Quels furent les deuxièmes invités ?
Ce furent les pauvres gens de la ville. En effet, après avoir ressenti vivement l’ingratitude dont il était l’objet, le père de famille ne perd pas le temps en récriminations inutiles. Le repas somptueux est prêt, il faut le manger. Les « gens comme il faut » se sont exclus eux-mêmes, qu’ils viennent donc les meurt-de-faim ; la maison est vaste, les tables sont larges et les mets abondants. Le bon et généreux père de famille envoie son serviteur dont le regard devra fouiller avec soin les coins écartés des places publiques et le dédale des rues où les miséreux et les impotents ont coutume de se réfugier. Il amènera à la salle de festin, « les pauvres, les infirmes, les aveugles et les boiteux ».
Ces deuxièmes invités représentent les publicains et les pécheurs et tous ceux qui appartenaient à la classe moyenne ou pauvre du peuple Juif
8. – Pourquoi l’Evangile parle-t-il si souvent des aveugles ?
Parce que de fait, en Orient, les aveugles étaient et sont encore nombreux à cause des ardeurs du soleil qui brille sur un sol calcaire. Les pluies y sont rares et le ciel très pur. En conséquence les rayons solaires sont dangereux comme ils le sont chez nous au mois de Mars.
On a signalé, il y a 50 ans, qu’il y avait à Jaffa 500 aveugles sur 5000 habitants.
9. – Que représentent les derniers invités pris hors de la ville ?
 Ils représentent les païens, tous les hommes de bonne volonté qui en dehors du peuple Juif, voudront accepter l’invitation au festin évangélique, car Jésus venu pour prêcher d’abord aux Juifs, est aussi venu pour sauver tous les hommes.
La place ne manque pas au festin du Père céleste, la parabole nous l’enseigne.
En effet, pour combler les vides, le maître de maison envoie maintenant son serviteur hors de la ville, sur les chemins et même dans les modestes sentiers qui longent les haies de la campagne et lui dit d’amener bon gré mal gré tous ceux qu’il rencontrera.
Et tout ce monde en guenilles, un peu stupéfait, hésite à franchir le seuil de la salle du festin, qu’on use d’une douce violence pour le persuader d’entrer : « force les d’entrer ». Qu’on presse les convives d’avancer, car le père de famille veut faire beaucoup d’heureux, il faut que sa maison soit remplie.
III. - Le serviteur
10. – Que remarque-t-on dans la conduite du serviteur ?
On remarque l’On remarque l’intelligence et le zèle avec lesquels ce serviteur exécute les ordres et devine même les désirs de son Maître.
Après le refus des premiers invités, le temps presse car le repas est prêt, il faut vite partir à la recherche de nouveaux convives, le serviteur part, amène les misérables de la ville, mais il pense que sa tâche n’est pas finie car, dit-il à son maître il y a encore de la place.
Et il repart pour aller chercher les derniers convives jusque dans la campagne.
11. – Quel est ce serviteur ?
Ce serviteur représente Jésus Christ envoyé par Dieu le Père pour racheter les hommes et les amener au banquet spirituel.
Jésus a toujours fait parfaitement, avec amour et zèle, la volonté de son Père. Lui qui s’est fait « obéissant jusqu’à la mort ». Il est donc le modèle de tous les serviteurs de l’Evangile. Or dans une certaine mesure, tous les chrétiens, particulièrement les catholiques engagés dans les œuvres, doivent être à la suite de Jésus, des serviteurs de l’Evangile, des apôtres.
Le festin spirituel est toujours prêt. La salle est vaste, les mets abondants et exquis, il y a beaucoup de places.
Mais trop souvent les serviteurs zélés et soucieux des intérêts de la religion, font défaut pour attirer à l’Eglise et dans nos œuvres tant d’âmes misérables et affamées.
IV. – Questions secondaires
12. – Peut-on contraindre quelqu’un à pratiquer la religion ?
Non, il s’agit seulement, dans cette parabole, d’insister avec de bonnes raisons pour persuader les invités et les faire entrer.
Insister est un devoir quand le salut des âmes est en jeu ; mais tandis que les disciples de Mahomet devaient dire : « Crois ou meurs », les chrétiens ne doivent pas verser le sang des autres. C’est au contraire leur propre sang versé en haine de la foi, le sang des martyrs qui sera une semence de chrétiens. Jésus envoie ses disciples comme « des brebis au milieu des loups ».
Donc la contrainte et la violence ne sont pas autorisées par l’Eglise, et nous lisons dans les statuts du diocèse d’Avignon : « Quiconque exercera une contrainte sur une personne pour lui faire embrasser l’état clérical, ou la faire entrer en religion » sera excommunié.
13. – Combien d’invitations Dieu nous fait-il dans notre vie ?
D’une manière générale Dieu nous invite tous à nous sauver et nous en fournit les moyens. Spécialement il nous invite aussi dans le bonheur. Cette parabole des invités et tant d’autres enseignements de l’Evangile, nous rappellent alors que nous devons ne pas nous attacher aux choses de la terre qui nous feraient oublier le festin du ciel auquel nous sommes appelés.
Il nous invite dans le malheur car le malheur chrétiennement supporté peut être une grâce extérieure puissante pour nous détacher des passions et nous élever vers Dieu. Voici alors l’invitation de Jésus :
« Venez à moi vous qui travaillez et souffrez et je vous réconforterai ».
 Il nous invite quand nous sommes égarés dans les voies du péché, comme les derniers convives de la parabole dans les sentiers de la campagne. Alors Jésus est toujours disposé à aider notre retour et notre conversion, comme un Bon Pasteur qui va chercher la brebis perdue et la met sur ses épaules.
Dieu nous invite au bien, au festin spirituel de mille manières, tous les jours par les inspirations de sa grâce mais aussi par une prédication qui nous est donnée, par un bon conseil d’un ami, par le son des cloches qui nous appellent à une cérémonie de l’église, par une convocation qui nous rappelle tel ou tel exercice de piété, telle ou telle réunion d’œuvre… etc.
14. – Peut-on appliquer cette parabole à d’autres sujets, par exemple : Aux Anges, à la France ?...
- Oui on peut l’appliquer aux Anges, car ils furent invités par Dieu à se rendre dignes du bonheur céleste.
- Or plusieurs, même parmi les plus grands et les plus beaux d’entre eux, comme Lucifer, par orgueil se révoltèrent contre Dieu disant « Je ne servirai pas ».
- Oui on peut l’appliquer à la France.
De même qu’autrefois le peuple Juif fut le peuple de Dieu, la France, sous l’ère chrétienne, parce qu’elle a été la Fille Aînée de l’Eglise, a paru, jusqu’ici, invitée par Dieu à accomplir « ses geste » dans le monde.
Mais déjà trop paralysée par un « Laïcisme de mort » la France aujourd’hui parait se désintéresser de cette invitation et de cette mission, car le laïcisme est cette erreur qui prétend que l’homme peut se passer de Dieu et des règles de la Foi.
15. – Que signifie cette parole « Aucun des hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon souper » ?
Elle signifie que les premiers invités, après avoir refusé l’invitation de Dieu seront dans la disette complète, privés de toute nourriture spirituelle, car les biens et les plaisirs de la terre ne rassasient pas les âmes.
Au contraire les âmes de bonne volonté invitées, en deuxième et troisième lieu, seront satisfaites, selon cette parole du Magnificat : il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches, les mains vides.
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LE COIN DES CHERCHEURS

I. Réponses aux devinettes de Mai.
N° 153 - Suppression de lettre (Dame, Ame) ; N° 154. Le meunier ; N° 155. Charade (A-mi, Ami).

II. Nouveaux jeux d’esprit.
N° 156 - Enigme (par un jeune chasseur Vauclusien)
 Je suis un mot léger formé de cinq voyelles ;
 Une S est le seul nœud qui les unit entre elles.
N° 157. Charade (envoi d’une Barbentanaise).
 La chose extraordinaire !
 Je suis plante potagère,
 Et mon premier, mon dernier
 Le sont comme mon entier.
N° 158. Suppression de lettre (La Fermière du petit hameau)
 Ami, sur mes sept pieds tu reposes souvent ;
 Arrache-moi le cœur, tu deviens mon parent !
N° 159. Charade (par J.G. de Carpentras)
 Quoique je porte un nom vulgaire,
 Chacun m’estime et me chérit ;
 Voici pourquoi : mon entier désaltère,
 Mon premier chauffe, et mon second nourrit.

 FIN 
 
 Impr. Bonne-Presse du Midi – Vaison Le Gérant N. MACABET