Le petit Caderoussier janvier 1927

7 janvier 2019

JANVIER 1927

LE PETIT CADEROUSSIER
 
Bulletin Mensuel

Lisez et faites lire Conservez chaque Numéro
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SOCIETE DE LA BONNE PRESS DU MIDI
A VAISON (Vaucluse)

M. H. Blanc, curé-doyen, Caderousse. Chèques Postaux-Marseille
Compte-Courant 18679
Le Petit Caderoussier
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 Caderousse 10 Octobre 1926
Mes chers Paroissiens,
Pour ce mois-ci, ma lettre-chronique ne vous parlera pas du sujet qui vous intéresse au plus haut point, de l’Education de vos enfants. Fin-novembre, Caderousse aura la grande grâce du Jubilé. Il est bien juste que notre Bulletin paroissial vous y prépare, en vous disant en quelques mots ce qu’est un Jubilé, et en vous indiquant les conditions qui vous sont imposées pour le gagner. Monseigneur le Coadjuteur nous disait dans son mandement de Carême que je vous relirai le dimanche même où vous recevrez cette lettre : ‘Parmi les indulgences que l’Eglise dispense à ses fidèles, celle du Jubilé est parmi les plus vénérables, les plus populaires, les plus recherchées. Sa périodicité, assez espacée pour qu’on ne puisse espérer la gagner plus de deux fois au cours de l’existence, la recommande à la dévotion des fidèles. Sur le chemin de la vie, c’est comme une halte qui appelle la réflexion sur la carrière parcourue déjà, méditation qu’accompagnent la pénitence et le recours à la divine miséricorde d’où peut nous venir la parfaite purification du cœur’.
C’est donc une indulgence plénière bien précieuse, puisqu’elle est si rare. Aussi l’Eglise l’entoure d’une grande solennité. Profitons, mes chers Paroissiens, de cette halte qui nous est ménagée, cette année-ci, dans le courant de notre existence, pour réfléchir sérieusement sur ce que nous avons fait jusqu’ici pour plaire à Dieu et assurer notre éternité. Hélas  ! Nous découvrions, malheureusement, que le service de Dieu n’a pas tenu dans notre vie la place qu’il devait tenir  ; et que, absorbés par les préoccupations des choses de la terre et du temps présent, nous avons plus ou moins oublié les choses du ciel et de l’éternité. De là, pour nous l’obligation impérieuse de faire pénitence et de faire un pressant appel à la miséricorde de notre Père céleste. J’espère que le programme du Jubilé, tel que l’Autorité diocésaine a bien voulu l’approuver vous aidera à remplir cette double obligation.
Le Jubilé ouvrira le dimanche 21 novembre en la fête de la Présentation de la Sainte Vierge au Temple. Pouvions-nous mieux choisir pour le recommander à la Sainte Vierge de toutes grâces. Il se terminera le lundi 29, en la fête de notre Adoration perpétuelle. Par Marie, nous irons donc à Jésus, notre aimable Rédempteur et Roi. Tous les jours, il y aura prédication, le matin à la messe de sept heures  ; et le soir à 7h1/2 après la Récitation du chapelet. A 11h réunion à l’église des enfants des écoles. L’assistance aux prédications matin et soir est
 (Manqué 2 pages, page 5 n’a pas le titre, on omet)

LE CULTE CATHOLIQUE
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Les négociations du Concordat (suite). – Le législateur de 1905 a donc fait, par la de séparation, acte de malhonnête débiteur envers l’Eglise, en reniant officiellement la dette sacrée que les auteurs du Concordat avaient solennellement reconnue. Ça été la séparation violente de deux époux dont l’un, le plus fort, met l’autre à la porte et garde à son compte personnel les deux dots avec le patrimoine réalisé par l’industrie et le travail communs.
L’Allemagne en 1914, à traité insolemment comme un chiffon de papier, les garanties de la Belgique. Le scandale en a été souligné, avec les plus violentes indignations, par la presse de tous les partis. Les radicaux seuls feignaient d’ignorer que moins de 10 ans auparavant, le Parlement français avait, lui aussi, traité en chiffon de papier, le pacte solennel du Concordat.
Aussi restons-nous sceptiques en face des affirmations d’honnêteté gouvernementales formulées par M. Poincaré au récent Congrès de Versailles. Pour rassurer nos craintes sur le sort de notre argent, qu’attendris, nous pourrions offrir à l’Etat en détresse, notre nouveau grand financier disait donc récemment : ‘…Que la Rance renie de telles dettes ou des dettes quelconques, c’est une hypothèse qui défie le bon sens. Le gouvernement a toujours pris à cet égard une position très nette. Il n’y a pas deux morales, l’une pour les particuliers, l’autre pour l’Etat doit se conduire en honnête homme  !’ Or, l’Etat ne l’a pas toujours fait, nous venons de le voir. C’est cyniquement passer l’éponge sur un passé tout récent et une situation permanente.
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Le nouvel Episcopat. La seconde difficulté à résoudre, et certainement la plus épineuse, dans l’élaboration du Concordat, était la création d’un nouvel épiscopat. Les titulaires des anciens évêchés étaient : les uns morts sur l’échafaud, les autres sur la terre d’exil. Ceux-ci, en vertu de la constitution de l’église étaient bien restés les vrais pasteurs de leur diocèse dont, par violence, ils avaient été momentanément séparés. Cette séparation de fait ne pouvait rompre le lien du sacerdoce et de la juridiction qui les unissait à leur ouailles. – D’autre part, les évêques constitutionnels avaient été institués selon les lois civiles d’organisation du culte. Ils avaient pris possession des nouveaux évêchés, et, si le vide des fidèles s’était fait autour d’eux, ils avaient du moins à leurs services, pour se maintenir, le prestige de la loi et la force de l’autorité publique. Bonaparte lui-même avait des tendresses pour un certain nombre d’entre eux  ; sa puissante protection leur était sûrement acquise. C’est donc sur ce point que les négociateurs allaient s’affronter de nouveau, et tout faisait prévoir que l’engagement serait serré.
 P. Le BRUN, c. d.
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CANARD VOLE
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Plus on les tue, plus ils revivent…
- Qui donc, fit Prosper à cette fantaisie de René  ?
- Mais certains canards, c’est-à-dire certaines bourdes dont des esprits en apparence intelligents devraient pourtant se méfier… Telle, par exemple la prétendue opposition entre la science et la religion…
Or justement le Figaro vient de faire une enquête sur ce sujet : la science est-elle opposée au sentiment religieux  ? Ont été interrogés tous les membres actuels de l’Académie des Sciences : Géomètres, astronomes, géologues, biologistes, physiologistes, chimistes, physiciens, botanistes ou zoologistes, de vrais savants ceux-là – les Etudes, le bulletin de la F. N. C.(Août-Septembre) donnent le détail des réponses trop longues à citer ici en entier mais d’un mot, les membres de l’Académie des Sciences sont unanimes à affirmer qu’ils ne voient aucun antagonisme entre la science et le sentiment religieux. C’est extraordinairement clair – Voici d’ailleurs quelques réponses : L’antagonisme entre la science et la religion n’existe que dans l’esprit de ceux qui le veulent bien : H. Lecomte, botaniste, professeur au Muséum d’Histoire Naturelle. – ‘A-t-il existé, existe-t-il de grands savant ayant l’esprit religieux  ? Oui. Cette constatation a la brutale insolence d’un fait. Donc la question posée… ne se pose pas. A. d’Arsonval, médecin, physicien, professeur au Collège de France de France. – La science est-elle opposée au sentiment religieux  ? Je ne saurais le comprendre et je crois bien plutôt que l’esprit scientifique entraîne l’esprit religieux’. A Andoyer, astronome membre du bureau des Longitudes, professeur à la Sorbonne… - Il est impossible d’admettre une opposition quelconque entre la vérité scientifique et le sentiment religieux’ L. Lecornu, mathématicien, inspecteur général des mines – ‘J’estime qu’il est déraisonnable d’opposer la religion et la science. Les dresser l’une contre l’autre ne peut avoir aucune utilité… et c’est surtout le fait de gens mal instruits dans l’une et dans l’autre’. P. Sabatier, chimiste, lauréat du prix Nobel… ‘Pour ma part, je crois l’idée religieuse plutôt propre à favoriser le progrès scientifique’. L. Bouvier, zoologiste, professeur au Muséum d’histoire naturelle, ‘La science est étrangère à la religion et à la morale. A. Branly – ‘La science et le sentiment religieux ne doivent pas entrer en conflit parce qu’il s’agit de domaines distincts’. J. Hadamard, mathématicien, professeur au Collège de France… - ‘Il n’J. Hadamard, mathématicien, professeur au Collège de France… - ‘Il n’y a aucune incompatibilité entre la science et la religion : C’est un fait démontré par l’expérience. Pascal Ampère, Cauchy ont été à la fois des hommes profondément religieux et de très grands savants, il n’en est pas moins vrai que l’on voit affirmer dans la littérature moderne l’incompatibilité de la religion et de la science. Ces déclarations n’émanent pas de véritables savants tout au plus de demi-savants le plus souvent même d’écrivains étrangers à toute connaissance scientifique’. J. Le Chatelier chimiste et métallurgiste, professeur à la Sorbonne…
- C’est tout à fait net…
- N’empêche qu’au café et peut-être dans certains écoles primaires tu entendras encore raconter que la Science a fait reculer la Foi, que la science crée la morale, mais comment empêcher un homme de dire des sottises  ?
 François REGIS.

LA PRESSE, TOUJOURS LA PRESSE

Une des raisons qui empêchent souvent les lecteurs de s’abonner au journal catholique de leur région, c’est qu’ils n’y trouvent pas l’expression de leur doctrine politique. ‘Il y a là, fait remarquer M. l’abbé Bergey, qui a demandé la parole, un problème insoluble, si l’on n’y apporte pas de solutions patriotiques et religieuses. Si nous cherchons une presse qui corresponde en tous points à nos préférences, nous sommes perdus. Je peux vous assurer de source sûre, qu’il y a une sorte de consortium de journaux qui tente de s’installer en France pour acheter nos journaux valétudinaires. Et nombre de nos journaux de province, le sont plus ou moins avec les prix du papier, de la main-d’œuvre, qui viennent de s’accroître, et tous les aléas que comporte la variation des changes. Si bien que ceux qui ont pris la direction de journaux se demandent avec angoisse s’ils pourront la conserver. Dès lors, si nous ne pouvons pas faire abstraction d’une préférence que je dirai secondaire, si nous ne voulons pas nos journaux catholiques, qu’elle que soit leur nuance politique, je vous déclare que nous sommes perdus…
‘J’apporte ici la plainte unanime de tous les journalistes français : venez à la presse catholique, même si elle est défectueuse  ; quand elle aura une clientèle, de l’argent, des sympathies, elle obtiendra la supériorité et la valeur que vous désirez trouver en elle’.
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MESDAMESPAYEZ VOS DETTES
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‘Mesdames, payez vos dettes’, c’est Thérèse Martin, la future petite sainte de Lisieux qui va vous le dire. Elle est en colloque avec son père :
- Pourquoi donc, papa, dis-tu à Marie de payer vite les marchands  ?
- C’est que, ma petite reine, il ne faut point vivre aux dépens des autres  ; c’est une injustice de faire travailler son prochain sans s’inquiéter de la rétribution qui lui est due.
Ecoute une histoire vraie mais bien triste :
‘Une pauvre veuve chargée de quatre enfants, dont le plus jeune avait deux ans à peine, travaillait jour et nuit à son métier de modiste pour gagner le pain de sa famille.
‘Mais les grandes dames payaient mal, il y en avait même plusieurs qui ne payaient pas du tout. Elle retournait deux fois, trois fois dans la même maison, et toujours on l’évinçait.
Comme elle était consciencieuse et voulait acquitter les notes de ses propres fournisseurs, il arriva un jour qu’il n’y eut plus rien à manger dans la maison et les petits durent se coucher sans souper. Pendant plusieurs mois, ce fut la misère noire. Enfin la malheureuse succomba sa tâche, laissant à la merci de la Providence les quatre petits orphelins’.
Pendant ce récit, Thérèse avait baissé la tête, elle pleurait.
- Papa, dit-elle d’un ton angoissé, qu’est-ce qu’il faudra faire pour que jamais cela n’arrive plus  ?
- Ce qu’il faudrait, c’est se rappeler les paroles de Tobie à son fils  ; elles m’ont frappé dans ma jeunesse : ‘Souviens-toi que l’ouvrier mérite son salaire, ne t’endors pas sans l’avoir payé’.
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 Conte de l’Armana
LI CAT, LI CHIN E LI GARRI
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Quant li cat an acassa’n gàrri – avans de lou manja, n’en jogon, entre sis arpo…Comme vai  ? Vous lou vau dire.
Li cat emé li chin soun enemi de longo toco, perqué se di d’aquéli que soun en malamagno : ‘Vivon coume chin e cat’.
Un jour pamens, las de se faire la guerro, li chin emé li cat passèron un tratat de pas e escoundeguèron l’ate din un trau de muraio. Mai, li gàrri, en furnant, troubèron lou papié e lou mangèron. Em’aco, zou mai la guerro entre la chinassarié e la catuegno  !
Es que li cat soun pas proun fort  ; e desempièi, de la maliço, fan la casso au ratun pertout ounte lou senton. Mai toutes fes e quanto que podon arrapa quauque miserable rat, avans de l’esquicha ié renon à l’auriho :
- Ounte es lou papié, marrias  ?
- L’ai manja, respond lou gàrri. E’ m’aco lou cataras trigousso e fai dansa lou paure marridoun… pér ié faire raca lou papié.
 Lou Cascarelet 78

Dans ce mois de Novembre
(Dates à remarquer)

- 1 Novembre, lundi : La Toussaint, fête d’obligation.
‘Nous honorons les saints, dit saint Bernard, non pour leur être utiles, mais pour qu’ils nous soient utiles à nous-mêmes. Je ne pense jamais à eux, sans que je ne sente naître en moi un ardent désir de devenir un jour leur compagnon.
‘Penser aux saints, c’est en quelque sorte les voir, c’est jouir par avance du bonheur que nous aurons plus tard de vivre avec eux.
Le souvenir de chacun d’eux est, pour ainsi dire, un nouvel aiguillon, ou plutôt un flambeau qui augmente le feu qui brûle nos âmes  ! Ah  ! Quand serons-nous avec les Saints au Paradis  !’
- 2 Novembre, mardi : Les morts. Ne nous contentons pas de porter des fleurs sur leurs tombes, mais surtout offrons à Dieu pour le repos de leur âme nos prières et nos bonnes œuvres.
‘Ce n’est pas en vain, dit Saint Jean Chrysostome, que les Apôtres ont ordonné de prier pour les morts en célébrant le Saint Sacrifice. Ils savaient quels avantages résultaient de cette pratique. Quand l’assemblée étend les mains avec les prêtres, en présence de la victime sainte (allusion à un usage aujourd’hui disparu), quelle force n’ont pas nos prières pour apaiser le Seigneur  ! Mais ceci n’est que pour ceux qui sont morts en état de grâce et qui sont encore captifs dans le Purgatoire’.
Prions pour les morts, surtout pour nos parents défunts. La reconnaissance nous en fait un devoir.
De plus, si nous prions pour les autres, Dieu permettra qu’un jour on prie pour nous : ‘On se servira pour vous de la même mesure dont vous vous serez servis pour les autres’, dit l’Evangile.
Un évêque provençal, le fameux saint Césaire d’Arles ajoutait à ce propos :
‘Quelqu’un dira peut-être : Je me soucie peu du temps que je passerai en Purgatoire, pourvu que je parvienne à la vie éternelle. Mais à Dieu ne plaise que l’on raisonne de la sorte  ! Tous les tourments de cette vie ne peuvent être comparés avec le feu du Purgatoire. Et qui sait d’ailleurs combien il y restera de jours, de mois, d’années  ?’
Peut-être y a-t-il dans le Purgatoire des âmes condamnées à y rester jusqu’à la fin du monde, jusqu’au jugement dernier, à moins que des chrétiens compatissants n’intercèdent pour elles. Ne manquons pas d’offrir pour ces âmes en particulier nos prières, nos sacrifices et nos Communions.
- 11 novembre, jeudi, Saint Martin évêque. Anniversaire de l’armistice. N’oublions-nous pas ceux qui durant la guerre ont versé leur sang pour nous  ?
- 13 novembre, St Véran, évêque de Cavaillon.
- 14 novembre, dimanche, Saint Ruf, 1e évêque d’Avignon.
- 21 novembre, dimanche, Présentation de la Sainte Vierge au temple de Jérusalem. La petite vierge Marie avait trois ans quand son père et sa mère saint Joachim et Sainte Anne, vinrent l’offrir à Dieu. Bel exemple pour les parents chrétiens.
- 27 novembre, samedi, Saint Siffrein évêque de Carpentras.
- 28 novembre, Premier dimanche de l’Avent.
- 30 novembre, Saint André apôtre.
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LE PAYSAN MORT
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 Tel naguère, à midi, pour prendre du repos,
 A l’ombre d’un pommier il se couchait dans l’herbe
 Les yeux paisiblement sous sa paupière clos,
 Et couvrant de ses bras sa poitrine superbe  ;

 Tel, pour mourir, le vieux paysan s’est couché  ;
 Tel, à l’ombre du toit de sa vieille demeure,
 Sur son lit vénérable il dort, endimanché,
 Ayant l’air de vouloir se lever tout à l’heure.

 Mais non, car son sillon ici-bas est fini.
 Ses enfants ont des fils et sa moisson est belle  ;
 Tout ce qu’il a semé, le bon Dieu l’a béni,
 Et son grenier est plein pour la vie éternelle.

 D’ailleurs, comme le bœuf à la fin des labours,
 Fatigué de marcher par la glèbe profonde,
 Voici qu’il commençait à trouver un peu lourds,
 A trouver un peu lourds les labeurs de ce monde…

 Pour ne s’éveiller plus il dort donc cette fois,
 Ses enfants l’ont vêtu de ses habits de fête,
 Et, les doigts enlacés d’un chapelet de bois,
 Il dort dans la fierté de sa tâche bien faite,
 Louis MERCIER
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 Page d’Evangile
LA FIN DU MONDE
En deux articles précédents nous avons expliqué à nos lecteurs le grand œuvre de la création du monde. Or dans l’Evangile du 1er dimanche de l’Avent (qui tombe cette année le 28 Novembre) il est question, non plus du commencement, mais de la fin du monde.
Voici comment l’Evangéliste Saint Luc dans son chapitre XXIe nous raconte par avance cet évènement formidable qui nous intéresse tous à un si haut degré :

I. TEXTE DE L’EVANGILE

En ce temps là Jésus dit à ses disciples : il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles : et sur la terre les nations seront dans un grand accablement à cause du bruit confus de la mer et des flots.
Les hommes sècheront de frayeur dans l’attente de ce qui doit arriver à tout l’univers car les vertus des cieux seront ébranlées.
Et alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec une grande puissance et une grande majesté.
Et quand toutes ces choses commenceront à accomplir, regardez et levez la tête, parce que votre rédemption est prochaine.
Et il leur fit cette comparaison :
Voyez le figuier, et tous les arbres. Lorsque déjà ils montrent leurs pousses, vous savez que l’été est proche.
Ainsi quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche.
En vérité je vous dis que cette génération ne passera pas jusqu’à ce que toutes ces choses n’adviennent.
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.
II – Explications

1 – Que signifient ces mots : ‘Il y aura des ‘signes’ dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles  ?’
- Ils signifient qu’à la fin du monde il y aura des bouleversements étranges dans la nature physique. Toute une catégorie de phénomènes effroyables apparaîtra au firmament.
2 – Que faut-il entendre par les vertus des Cieux  ?
- Il faut entendre ces lois puissantes, harmonieuses et régulières qui, par la volonté du Créateur, régissent le monde depuis le commencement. Nous les appelons : la pesanteur, la chaleur, l’électricité, le son, la lumière, etc.
Toutes ces lois sont en ce moment dans un équilibre merveilleux qui excite l’admiration sans borne de tout homme qui réfléchit. Mais à la fin du monde, au moment marqué par la Providence, cet équilibre sera rompu, les astres se précipiteront les uns sur les autres  ; la lune, disent les savants, pourra tomber sur la terre causant par son rapprochement progressif des raz de marées formidables et un bruit confus de la mer et des flots’.
Rien d’étonnant que les hommes vivants à ce moment-là ne ‘sèchent de frayeur’, expression toute orientale pour exprimer la grande épouvante qui s’emparera des pauvres humains.
3 – Qui est le ‘Fils de l’Homme’.
- C’est Jésus-Christ. Il est Fils de Dieu par sa nature divine et Fils de l’homme par sa nature humaine.
Rappelons-nous la scène de la Passion.
Caïphe posa encore à Jésus cette question :
- Es-tu le Christ  ? Le fils du Dieu béni  ? Dis-le nous  ! Je t’en adjure par le Dieu vivant  !
- Tu l’as dit, je le suis, répondit Jésus, et je vous le déclare, vous verrez un jour le Fils de l’homme assis à la droite de la Puissance divine et venant sur les nuées du Ciel.
Alors le grand prêtre déchira ses vêtements et s’écria :
- Il a blasphémé  ! Que vous en semble  ?
Et tous de répondre :
- Il mérite la mort  !
A la fin des temps, Jésus viendra juger les juges de ce monde et réformer toutes leurs sentences iniques. Le désordre de la nature sera suivi du rétablissement de l’ordre moral que dans ce bas monde nous voyons, hélas, souvent foulé aux pieds.
Ce sera le grand jour du jugement universel.
4 – Quand arrivera la fin du monde  ?
- Elle arrivera quand Dieu voudra, au moment qu’il a fixé de toute éternité. ‘Veillez, nous dit-il, car vous ne connaissez ni le jour, ni l’heure. Tenez-vous toujours prêts’. Ces paroles sont vraies de la fin du monde en général  ; mais elles doivent s’entendre aussi de la mort de chacun de nous, car ainsi que le dit le bon sens populaire ‘C’est tous les jours la fin du monde pour quelqu’un’.
Et Jésus nous a dit relativement à cette petite fin du monde particulière à chacun de nous : ‘Je viendrai comme un voleur, au moment où vous m’attendrez le moins’.
5 – Les savants ne disent-ils pas que le monde peut durer encore des milliers de siècles.
- Les savants disent comme les médecins : ‘Cet homme peut vivre encore longtemps, s’il n’arrive aucun accident ou aucune complication’.
De Même pour la fin du monde. Le monde est si bien organisé qu’il peut durer indéfiniment. Mais… si Dieu a décidé de détruire le monde bientôt, nul ne pourra l’en empêcher. Et l’Eternité sera là pour chacun de nous.
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 A propos du centenaire de St François d’Assise

LA PRIERE DES PETITS OISEAUX
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Scène 1re
 Personnage :
Un lapin, au seuil de son terrier.
Chœur invisible des oiseaux.
Un lapin
C’est l’heure où lentement deux fauvettes dont l’une
Est à capuchon noir et l’autre à mante brune,
Car l’une est des jardins, et l’autre des roseaux,
Vont dire l’oraison du soir.
Une voix, dans les branches
 Dieu des oiseaux  !
Une autre
Ou plutôt – car il sied avant tout de s’entendre,
Et le vautour n’a pas le Dieu de la calandre  ! –
Dieu des petits oiseaux  !...
Mille voix, dans les feuilles
 Dieu des petits oiseaux  !...
La première voix
Qui pour nous alléger mis de l’air dans nos os
Et pour nous embellir mis du ciel sur nos plumes
Merci de ce beau jour, de la source où nous bûmes,
Des grains qu’ont épluchés nos becs minutieux,
De nous avoir donné d’excellents petits yeux
Qui voient les ennemis invisibles des hommes,
De nous avoir munis, jardiniers que nous sommes,
De bons petits outils de corne, blonds ou noirs,
Qui sont des sécateurs et des échenilloirs…

La deuxième voix
Demain, nous combattrons les chardons et les nielles :
Pardonnez-nous ce soir nos fautes vénielles
Et d’avoir dégarni deux ou trois groseillers.

La première voix
Pour que nous dormions bien, il faut que nous ayons
Soufflé sur nos yeux ronds que ferment trois paupières.
Seigneur, si l’homme injuste, en nous jetant des pierres,
Nous paye de l’avoir entouré de chansons
Et d’avoir disputé son pain aux charançons,
Si dans quelque filet notre famille est prise,
Faites-nous souvenir de Saint François d’Assise
Et qu’il faut pardonner à l’homme ses réseaux
Parce qu’un homme a dit : ‘Mes frères les oiseaux  !’

La deuxième voix, sur un ton de litanie
Et vous, François, grand saint, bénisseur de nos ailes…

Des milliers de voix, dans les feuilles.
Priez pour nous  !

La voix
Prédicateur des hirondelles,
Confesseur des pinsons…

Toutes les voix
 Priez pour nous  !

La voix
 Rêveur
Qui crûtes à notre âme avec tant de ferveur,
Que notre â me, depuis, se forme et se précise  !...

Toutes les voix
Priez pour nous  !

La première voix
Obtenez-nous, François d’Assise,
Le grain d’orge…

La deuxième
Le grain de blé…

Une autre
 Le grain de mil  !

La première voix
Ainsi soit-il  !
Toutes, dans un susurrement qui court jusqu’au bout de la forêt.
Ainsi soit-il  !
Chantecler, sorti depuis un moment de l’arbre creux,
Ainsi soit-il  !
 E. ROSTAND.
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TARIFS DOUANIERS

La question des tarifs est à l’ordre du jour. Mais quelle que soit la réglementation adoptée, certaines marchandises sont exposées à être oubliées. On conte celle-ci :
L’illustre égyptologue Maspero avait reçu en don du sultan un lot, très considérable, très précieux, de momies, authentiques celles-là découvertes dans un hypogée exploré par lui. Il les avait expédiées en France, pour le Louvre et quelques autres musées. A la douane de Marseille, les gabelous dés empaquetaient un des funèbres colis.
- Qu’es aco  ?
- Une momie, explique le savant.
- Une momie… Qu’est-ce que c’est qu’une momie  ?...
Et comme Maspero ne savait que répondre, le douanier casse un petit bout du cadavre noir comme de l’ébène, le porte à ses lèvres, le déguste.
- Poisson salé, fit-il avec dédain, c’est tarif d’entrée.
L’égyptologue manqua s’évanouir en voyant la désinvolture avec laquelle l’humble fonctionnaire du fisc traitait les restes du grand Ramsès, qu’avaient pourtant respectés des légions de siècles.
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LE ‘SORT

Un marinier malade envoyait un jour chercher l’abbé Passenaud, et le suppliait de ne pas le laisser mourir sans l’avoir ‘exorcisé’… L’abbé tranquillisait alors le pauvre homme, lui assurait qu’il n’était pas possédé, n’avait pas de peine à reconnaître qu’il se croyait à la mort en raison d’un maléfice, et lui demandait simplement :
- Désirez-vous vous confesser  ?
- Oui, monsieur le curé, mais je voudrais bien aussi être exorcisé  !
- Ecoutez, mon ami, lui répondait l’abbé Passenaud, les ‘sorts’ n’existent pas, mais si vous vous croyez victime d’un ‘sort’, c’est que vous pensez être au pouvoir du démon, et nous y sommes tous, en effet, dès que nous ne sommes plus en état de grâce… Confessez-vous donc, repentez-vous, et le ‘sort’, s’il existe, aura de lui-même disparu.
Puis il lui ordonnait de préparer sa confession, lui recommandait le calme, causait avec lui, et fixait l’heure à laquelle il reviendrait le jour suivant. Le lendemain, seulement, il trouvait son malade en compagnie d’un autre homme, et apprenait bientôt que c’était un sorcier. Le pauvre batelier voulait bien se confesser, mais tenait toujours aussi à être exorcisé. Ayant cru comprendre que le prêtre n’exorcisait pas, il avait pensé que l’exorcisation devait en ce cas regarder le sorcier, comme la confession regardait le prêtre, et dans son ingénuité, il avait convié les deux, afin d’être plus sûr de bien se garantir des deux côtés.
- Monsieur, disait alors l’abbé Passenaud au sorcier, je vais avoir à m’entretenir sérieusement avec le malade… Puis-je vous prier de nous laisser seuls  ?
Le sorcier s’inclinait avec politesse, se retirait sans la moindre difficulté, et l’abbé Passenaud, après avoir confessé le malade, lui disait en s’en allant :
- Maintenant, ne croyez plus aux ‘sort’… Je reviendrai… Mais ne soyez pas inquiet… Votre état n’est peut-être pas aussi grave que vous le pensez…
Le lendemain, en effet, il le trouvait déjà moins bas, et apprenait bientôt qu’il était complètement guéri.
 Maurice TALMEYR

LE COIN DES CHERCHEURS

I. Réponses aux devinettes d’Octobre
N° 133. – Suppression de lettre : Foie, oie, foi.
II. Nouveaux jeux d’esprit.
N° 134 – Charade (Envoi de Chouchou)
 La gamme contient l’un, et l’autre est toujours vert :
 Le tout guette, craint, fuit et dans un trou se perd.
N° 135 – Problème (par France-Hette de La Palud)
 Trois ivrognes boivent un vin exquis à minuit dans un pré. – Dire la contenance de ce pré en hectares et en ares, et le prix de l’are.
N° 136 – Enigme (Communiqué par Taté)
 Quand je suis sous tes pieds, je marche sur ma tête. Qui suis-je  ? 
 FIN
 
 Impr. Bonne-Presse du Midi – Vaison Le Gérant N. MACABET