le petit caderoussier septembre 1927

15 juillet 2019

SEPTEMBRE 1927

LE PETIT CADEROUSSIER
 
Bulletin Mensuel

Lisez et faites lire Conservez chaque Numéro
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SOCIETE DE LA BONNE PRESS DU MIDI
à VAISON (Vaucluse)

 
Le Petit Caderoussier
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 Caderousse, 10 Août 1927
 Mes chers Paroissiens,
Je laisse de côté la si importante de l’Education des enfants, pour vous entretenir de l’immense faveur que le Ciel vous prépare au mois d’octobre prochain. Tout en travaillant à la restauration de l’église, je n’ai certes, pas négligé la restauration spirituelle de la paroisse. Vous en savez quelque chose, mes chers Paroissiens, car beaucoup d’entre vous m’ont aimablement reproché de me dépenser au-dessus de mes forces. Mais je n’ai pas voulu me contenter de mes propres efforts ; j’ai fait appel à l’aide de deux hommes de Dieu, de deux pères Lazaristes, qui, du 16 octobre au soir du jour des Morts, seront tout à vous, et vous prêcheront une grande Mission. Le mois prochain, vous en recevrez le programme, que Monseigneur notre Archevêque a bien voulu approuver entièrement. Pour aujourd’hui je vous dis :
Préparez-vous à cette visite de la grâce divine par la prière. Dès le 1er septembre nous réciterons, tous les soirs, à 8h. dans l’église paroissiale le chapelet à cette intention. C’est par Marie que passent toutes les faveurs célestes. – Nulla gratia venit de coelo in terram, nisi transeat per manus Marioe. – C’est Saint Bernard qui le dit, et il n’est que l’écho de la croyance catholique.
Préparez-vous en vous imposant chaque jour quelque sacrifice pour la réussite de la Mission. Jésus nous a rachetés par l’effusion de son sang ; notre prière ne peut guère être efficace qu’autant qu’elle est un peu empourprée du sang de notre mortification.
Préparez-vous en parlant entre vous et autour de vous de cet évènement mémorable pour une paroisse : qu’il n’y ait pas un seul foyer qui puisse l’ignorer !
Je mets la Mission sous la protection de la B. Marie-Rose. Elle voudra payer, je l’espère, le triomphe que nous lui réservons le 23 octobre. Ce sera son jour à elle, puisque Monseigneur bénira la belle statue qui rendra désormais la Bienheureuse présente parmi nous.
 Votre curé :
 Henri BLANC 

Statistique Paroissiale
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Baptêmes.- Le 13 Juillet, André Vatton, fils de Philine Rigaud, et de Samuel Vatton, demeurant à la Simonasse. – Le 17 Juillet : André Pavier, fils de Julie Peillet et de Pierre Pavier, demeurant rue de Lamourier. – Le 20 Juillet : Fernande Maurin, fille de Paula Simon et de Fernande Maurin, au quartier de l’Espinet. – Le 22 Juillet : René Dupeyre, fils de Marie Jeanne Albanetto et de Olivier Dupeyre, demeurant sur le Cours.
Mariage. – Le 23 Juillet, M. Régis Chauvet a épousé Mlle Yvonne Ruat. Les nouveaux époux vont habiter dans la grande rue à la maison économique « Casino ». Nos vœux de bonheur aux nouveaux époux.
Décès. – Le 16 Juillet, Ferdinand Guérin, décédé à l’âge de 76 ans, muni des sacrements. – Le 22 Juillet : René Dupeyre né et mort le même jour.
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Accident. – M. Abel Ferragut, de la Jeunesse catholique a eu un assez grave accident à la main. Nous souhaitons sa prompte guérison.

 HISTOIRE DE CADEROUSSE

CHAPITRE VIII

LA BIENHEUREUSE MARIE-ROSE
Sérignan, autrefois baronnie, a son histoire ; mais il est surtout célèbre par la résistance que ses habitants opposèrent aux huguenots en 1563. Sa garnison, afin de seconder les efforts que Sainte-Jalle, commandant les forces catholiques accourues d’Orange, tentait pour en faire lever le siège par les protestants sous les ordres du baron de Crussol, plus tard duc d’Uzès, opéra une vigoureuse sortie qui réussit ; car non seulement elle tua bon nombre d’ennemis, mais encore elle leur enleva deux canons et quantité de munitions de guerre. Cependant le résultat ne fut pas décisif, Sainte-Jalle, craignant d’être enveloppé par les huguenots ne profita pas de la victoire de la garnison, et reprit le chemin d’Orange. Sérignan fut, dès lors, abandonné à ses propre moyens ; or que pouvait-il contre deux mille fantassins, six cents cavaliers, six canons, sans compter les secours en hommes, en munitions de guerre et en provisions de bouche que les huguenots recevaient chaque jour de Roquemaure et de ses environs ? « La garnison, quoique sans espérance de secours, fit une très belle défense, et repoussa plusieurs fois les ennemis qui étaient montés à l’assaut ; mais ne pouvant plus tenir dans une aussi mauvaise place, elle fut forcée de capituler. Les articles de la capitulation furent dressés et jurés le 22 Mars ; mais les huguenots, au mépris de leur parole et des lois de la guerre, passèrent au fil de l’épée la plus grande partie des soldats de la garnison et des habitants (Fornéry, t. 2, P. 65) ».
Quelques trente ans avant cette époque le nom de Loye apparaît à Sérignan. En effet, un Jean de Loye est mentionné sur un acte de 1535. Ce Jean de Loye était-il fixé à demeure dans le pays ? Peut-être ? néanmoins nous croyons qu’il avait émigré de Beaumes-de-Transit, du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux ; car un Vidal de Loye, son père probablement, est cité parmi les prud’hommes de Transit qui en 1498 surveillent la plantation des bornes qui limiteront désormais le territoire de Visan et les domaines de Pierre-Albert, seigneur de Richerenches. S’il faut en croire l’Armorial Dauphinois, les de Loye pourraient revendiquer encore une plus haute antiquité. « Leur blason est sur fond d’or, privilège réservé aux familles nobles très anciennes ; à deux faces de gueules, accompagné de trois têtes de loups arrachés ».
L’Armorial cite un Pierre de Loye, bailli de Grésivaudan châtelain delphinal de Grenoble en 1338, et nommé ambassadeur du Dauphiné auprès du roi de Sicile ; - Un Imbert de Loye, appelé aussi de Laye, qui fut protonotaire administrateur de l’évêché de Saint-Paul-Trois-Châteaux en 1470, dauphinois, appartenant à l’une des plus nobles familles du Royaume. Mais au seizième siècle, la famille avait perdu de sa fortune et de sa splendeur ; et Jean de Loye qui figure, à Sérignan, sur l’acte de 1535, n’était tout au plus qu’un petit bourgeois, vivant assez péniblement des bénéfices de son commerce, plutôt que des revenus de ses terres. Il eut un fils, à qui il donna son nom de Jean ; et c’est ce dernier, qui à notre avis, peut-être considéré comme la souche des de Loye de Sérignan. Il s’y maria, en 1545, à une demoiselle de ce pays, Claudia Bernard. De ce mariage naquirent un fils Guillaume, et trois filles Anne, Madeleine, Catherine. – Guillaume épousa, le 7 juin 1579, Marcelline Sourd, qui le rendit père d’un fils Georges, et de deux filles Suzanne, Catherine. – Georges se maria deux fois. De son premier mariage avec Françoise Ayme, il eut deux filles, Françoise et Louise ; deux fils, Antoine et Pierre de Loye, dit le vieux. Pierre et Vieux, né le 12 Mai 1620, prit pour femme Marguerite Lambert, qui lui donna huit enfants, cinq garçons et trois filles. Le dernier des garçons s’appelait Pierre-Alexis de Loye. – Comme son père, il devint le chef d’une famille patriarcale. Marié le 28 avril 1735 à Suzanne Jean-Clerc, le 16 avril 1736, il faisait joyeux accueil à son premier-né qu’il baptisa de son nom Pierre-Alexis. Successivement, ensuite, vinrent au monde, Marie-Madeleine le 15 mars 1758 ; Antoine le 7 mers 1740 ; Suzanne-Agathe le 4 février 1741 ; Marie-Françoise le 18 mai 1743 ; Denis le 6 juillet 1744 ; Marie-Anne le 4 mars 1747 ; Thérèse-Marguerite le 2à août 1750.
Antoine et Marie-Françoise moururent en bas âge, car leurs noms ne figurent pas sur le testament que Pierre-Alexis, leur père, fit le 13 août 1754, par devant Jean-Marie Escoffier, bachelier aux droits, notaire apostolique de Sérignan. Cet acte commence par un considérant qui indique un caractère et un chrétien : « Considérant la fragilité de la vie humaine, la certitude de la mort, et l’incertitude du jour et de l’heure d’icelle, et voulant avant que d’en être prévenu, disposer de mes biens pour éviter après mon décès tous différents parmi ma famille… etc. etc » La mort ne vint que trois ans après, le 18 janvier 1757, non pas le surprendre, mais terminer une existence longue et bien remplie. Il fut enterré dans la chapelle des Pénitents de Sérignan. Sa femme ne lui survécut que six ans. Elle mourut le 8 septembre 1763, et fut inhumée dans la chapelle Saint-Joseph. Que devinrent les enfants de Pierre-Alexis et de Suzanne Jean-Clerc, frères et sœurs de Suzanne-Agathe, la future Marie-Rose, notre bienheureuse martyre ? Nous l’avons déjà dit, Antoine et Marie-Françoise ne vécurent pas longtemps, quatre autres n’ont laissé aucune trace de leur passage ici-bas ; seuls Pierre Alexis l’aîné, et Suzanne Agathe ont survécu à l’oubli, mais de manière différente.
Pierre nous apparaît dans le lointain, d’après les souvenirs de famille, sous un jour assez réjouissant. Trapu, gros mangeur, nageur intrépide et tant soit peu fanfaron, volontiers il fait parade de sa force et de son habileté dans l’art de la natation. Le pont d’Aigues le vit bien des fois faire les plongeons, lorsque la rivière coulait des flots abondants. Malgré ses défauts, il est un chrétien qui a de qui tenir. Durant le carême, il jeûne ; et malgré son travail et son gros appétit, il ne mange que de la morue. Il élève ses enfants, comme il a été élevé lui-même dans la pure croyance catholique et dans la pratique la plus fidèle des commandements. Deux de ses filles se feront religieuses à l’hôpital Sainte-Marthe d’Avignon et y mourront au service des pauvres malades. Sa femme est pour lui une digne compagne : c’est une chrétienne de caractère. On conte d’elle ce trait : Pendant la Révolution, un prêtre non assermenté, poursuivi par les sans-culottes vient lui demander asile. Le mari n’est pas là, que faire ? Elle n’hésite pas ; elle fait cacher le prêtre dans son grenier, derrière des sacs de blé. Les sans-culottes rencontrent le mari et l’apostrophent : « Pierre, tu vas nous livrer le prêtre réfractaire que tu caches chez toi ? – Un prêtre chez moi ? Repartit vivement Pierre, allons donc ? Si vous ne voulez pas me croire, tenez voilà mes clefs et fouillez ». Devant cette réponse énergique et cette offre si spontanée, les sans-culottes n’insistèrent pas et se retirèrent : le prêtre fut sauvé.
Tous les détails qui précèdent paraîtront, peut-être, à certains hors de propos. Ce n’est pas notre avis ; il convenait de faire connaître la tige et le milieu où germa et s’épanouit, Celle qui devait devenir une rose empourprée, digne d’être cueillie pour être offerte à l’Epoux des Vierge et au Roi de Martyrs, par la main de la Reine des Vierges : la bienheureuse Marie-Rose. Elle vint au monde au début de février de l’année 1741 Son père, s’il avait pu entrevoir l’avenir, aurait pu s’écrier à sa naissance, comme le père de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus : « Celle-ci, c’est le bouquet ! » Dès le 4 février, elle fut portée au baptême dans la vieille église de Saint Etienne de Sérignan. Le registre des baptêmes de cette paroisse conservera précieusement l’inscription suivante qui en fait foi : « En l’année 1741, le quatrième jour de février, j’ai baptisé Suzanne-Agathe de Loye, filles des époux Pierre-Alexis de Loye et de Suzanne Jean-Clerc. Les parrain et marraine furent Pierre Barthellier et Agathe Fébrier, épouse de Jacques Arnaud. Signé : Escoffier, curé ».
Madame de Loye avait un trop grand sentiment de son devoir, pour qu’elle consentit à abandonner à une nourrice étrangère cette enfant de prédilection. Suzanne-Agathe ne savoura que les délices du lait maternel. – Consolationes lactis materni ; c’est l’expression de Saint Auguste. Cette mère admirable aurait trop craint qu’un lait étranger ne fut impur, et qu’en le suçant, sa fille ne suçat en même temps quelque vice, tandis que se nourrissant du lait de sa mère qui faisait ses délices, elle buvait amoureusement l’amour de Jésus-Christ. Suzanne-Agathe grandit sur les genoux et sous les regards de sa mère ; c’est elle qui fut sa première maîtresse. Les premiers sourires intelligents de la petite, ses premières paroles, les premières lueurs de sa conscience seront le reflet de l’âme maternelle. N’est-ce pas à ce contact de l’âme maternelle que Suzanne-Agathe s’éprit de ses premiers attraits pour la vie religieuse ? Nous sommes dans l’ignorance la plus complète sur les années qui suivirent : quelle fut l’école qu’elle fréquenta ? Dans quelles dispositions elle s’approcha de l’Eucharistie le jour de sa Première Communion ? Quel fut le directeur qui l’achemina vers l’abbaye des Bénédictines de Caderousse ? Elle s’y présenta en janvier 1761 ; elle y prit habit sous le nom de Marie-Rose ; et après un an de noviciat, elle fut admise le 14 janvier 1762 à prononcer ses vœux, comme sœur de chœur. Voici son acte de profession qu’elle signa de sa main :
« L’an de l’Incarnation mil sept cent soixante deux et le quatorzième du mois de janvier, je, sœur Marie-Rose de Loye, native de Sérignan, diocèse d’Orange, promets ma stabilité, conversion de mes mœurs et obéissance selon la règle de notre bienheureux père Saint Benoît dans ce monastère de Caderousse, fondé sous l’invocation de l’Assomption de Notre-Dame, soumis à la juridiction de Mgr l’illustrissime et le révérendissime François de Roussel de Tilly, évêque du susdit ; et de révérende dame Geneviève Roussel de Tilly, sa sœur, abbesse du dit monastère. En foi de quoi j’ai signé la présente de ma propre main les an et jour que dessus.
 S. Marie-Rose de Loye ».
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ECHOS DE L’ACTUALITE

UN BAPTÊME EN KABYLIE
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Mgr l’Archevêque d’Alger s’arrêtait dernièrement au village d’Isserville, en Kabylie, au cours de ses visites pastorales.
Les réceptions d’usage avaient eu lieu quand une jeune fille de 17 ans s’en vint tout simplement demander le baptême. Elle raconta comment, son travail du jour terminé, elle avait étudié chaque nuit son catéchisme. Etonné à l’idée qu’elle ait pu suffisamment s’instruire par elle-même, Mgr Leynaud l’interrogea : elle répondit fort bien. Aussi fut-elle admise sans délai à recevoir le Baptême, la Communion et la Confirmation.
Y a-t-il en France beaucoup de chrétiens qui cherchent aussi avidement à s’instruire de leur religion que cette jeune fille de Kabylie ?
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L’OEVRE DES BALLERINES

Pie XI, lorsqu’il était préfet de la bibliothèque Ambrosienne, avait organisé chez les religieuses du Cénacle de Milan un foyer d’œuvres. L’une d’elles s’adressait aux jeunes ballerines de l’école de danse de la Scala, auxquelles l’abbé Ratti désirait apporter le secours de son ministère. Il fonda à leur intention une petite réunion du jeudi, au cours de laquelle le grave bibliothécaire se faisait le patient catéchiste et éducateur des petites danseuses.
Au départ de l’abbé Ratti, cette tradition fut interrompue. Elle vient d’être reprise sur l’initiative du cardinal Tosi, Archevêque de Milan.
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UNE FETE DE JUMEAUX

Un philanthrope de Liverpool, M. Kelly, eut récemment l’aimable fantaisie d’inviter à une fête organisée en leur honneur, au théâtre Shakespeare de la ville, tous les jumeaux de la région. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que, le jour dit, le nombre de ses hôtes atteignait 513 couples jumeaux ! La fête n’en fut que plus gaie, et l’on put voir, partageant les mêmes ébats, des jumeaux de tout âge, depuis le bambin souriant et heureux jusqu’à l’octogénaire à la tête blanchie et aux membres perclus.
M. Kelly aurait éprouvé moins de surprise s’il avait été plus familier avec les statistiques officielles. Il aurait découvert que le nombre moyen de jumeaux que donne chaque année la Grande-Bretagne atteint 20.000. Enfin, il aurait appris que, l’an dernier, l’Angleterre et le pays de Galles, à eux seuls, avaient donné naissance à près de 9.000 couples de jumeaux.

UNE BELLE FAMILLE
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La province franciscaine de Fulda fut réjouie récemment par l’ordination d’ « un » de ses jeunes religieux, le R.P. Zénon Fleck, qui célébra sa première Messe entouré de ses « quatre » frères aînés, comme lui Franciscains et prêtres dans la même province. Ses « deux » sœurs, religieuses, assistaient à cette Messe. Le Rme Père général avait envoyé la bénédiction séraphique au nouveau prêtre et sollicitait pour lui, ses frères et sœurs, la bénédiction apostolique. Cérémonie touchante ! Daigne Dieu, ajoute la Revue, à qui nous empruntons ce fait, donner à son Eglise beaucoup de familles semblables !
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POUR FAIRE « VOULOIR » SON MARI

C’est chez les « Wabemba » du Nyassa, à la mission de Chilubula, chez les Sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique.
Ecoutez plutôt : un jour, une sœur, pour faire plaisir à une femme, lui offre une prise de tabac.
- Non, mama, merci, je ne prise pas.
Etonnement de la sœur ; a-t-on jamais vu une « Mubemba » qui ne prise pas ?
Elle questionne.
- Quand Martino (c’est le nom de son mari) fut admis au baptême, il fumait le chanvre et moi je prisais beaucoup ; je lui dis : « Ecoute, mon ami, tu es admis au baptême parce que le Père ignore que tu fumes le chanvre ; s’il le savait, il ne t’admettrait pas : eh bien ! il ne faut pas le tromper : il faut toi, renoncer à fumer le chanvre et moi je renoncerai à priser ». Et ainsi avons, nous fait ; depuis ce jour, Martino n’a plus touché à sa pipe, et moi je n’ai plus prisé.
Il faut connaître les nègres et les voir de près pour apprécier ce qu’une telle résolution si bien tenue suppose d’énergie.
Dieu tranche tout ce qui nous retient à la terre pour que nous puissions monter vers lui, et nous donner à lui sans partage.
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SCRUPULES DE BULOZ

Revenons sur ce pauvre Ferdinand Fabre, qui, dans un siècle très anticlérical, s’obstinait à écrire surtout des romans sur les prêtres. On n’en eût point voulu, s’ils eussent été trop édifiants !
Parfois aussi, c’est la crainte de sacrilège qui gênait l’éditeur. Champsaur nous a raconté jadis comment Buloz s’effaroucha d’un roman où Ferdinand Fabre avait placé quelques souvenirs d’enfance. L’oncle Fulcran faisait des hosties ; et son neveu, dans les brisures, se découpait des pains à cacheter.
- Ne croyez-vous pas que ce soit un peu léger, demandait Buloz, un peu profane ? L’hostie, c’est sacré…
- Oui, répondait Fabre, mais seulement après la consécration ; avant, ce n’est que du pain azime.
- Sans doute… tout de même, cela me trouble, concluait en grommelant le directeur de la Revue des deux-mondes.
Hélas, l’inventeur du bleu bulozien, comme disait Veuillot, en laissa passer bien d’autres.

 Page d’Evangile

NE PAS EXAGERER NOS SOUCIS MATERIELS.
SE CONFIER A LA PROVIDENCE
(St-Mathieu, chap. VI)
(Cet Evangile sera lu à la messe du 14e dimanche après la Pentecôte 11 septembre).
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Cette page d’Evangile nous offre un sujet d’actualité. Car, à cette époque où le progrès des machines permet un travail plus rapide, plus intense et plus fructueux, trop de cultivateurs, d’artisans ou d’ouvriers éprouvent un désir de plus en plus vif de produire et d’amasser de grandes richesses. Leur avidité excessive les rend inquiets, les jette dans une vie de surmenage qui les détourne des pensées du salut et de la foi.
On ne peut, en effet, servir Dieu et l’argent. Telle est la belle leçon que Jésus donne aux âmes matérialisées.

I. NUL NE PEUT SERVIR DEUX MAITRES

24. Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent.
25. C’est pourquoi je vous dis : Ne soyez point inquiets pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps comment vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement ?

EXPLICATIONS

Jésus a d’abord énoncé un grand principe : Nul ne peut servir deux maîtres à la fois, surtout si ces deux maîtres sont ennemis et sont perpétuellement en guerre l’un contre l’autre.
Donc, on ne peut servir Dieu et le démon ; on ne peut suivre les principes de l’Evangile et ceux du monde, les principes de la modestie chrétienne et ceux de la mode actuelle. Et cependant que de pauvres gens s’illusionnent sur ce point ! Ils oublient que Dieu a dénoncé cette monstrueuse alliance et que le premier et le plus grand des commandements est celui-ci :
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et tu ne serviras que lui seul.
L’Evangile ne condamne pas celui qui possède des richesses, mais celui qui place son cœur dans les richesses et s’en fait l’esclave.
Ne soyez point inquiets pour votre vie de ce que voue mangerez.
Et quoi ? Est-ce que Jésus nous défendrait d’accomplir le grand commandement du travail que Dieu donna à nos premiers parents dans le Paradis terrestre, Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ?
Certes, non, le divin Maître ne nous défend pas de suer mais de nous troubler. Il faut bien comprendre ce mot s’inquiéter, mot un peu faible en français mais qui, en latin, signifie une sollicitude excessive parce qu’elle trouble notre esprit et lui enlève cette paix que le sage et surtout le chrétien doit avoir toujours en lui.
Si j’osais je traduirais ainsi : Ne vous faites pas de mauvais sang, ne vous brûlez pas le foie pour savoir ce que vous mangerez.
Faites ce qui est raisonnable et puis comptez sur la Providence selon le proverbe populaire : Aide-toi, le ciel t’aidera !
Dieu vous a donné la vie, il vous a donné votre corps, il saura vous donner la nourriture et le vêtement. Celui qui a donné le plus, saura bien vous donner le moins. Notre-Seigneur va expliquer sa pensée par deux jolies comparaisons.

II. REGARDEZ LES OISEAUX

26. Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment pas et ne moissonnent pas et n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Est-ce que vous ne valez pas plus qu’eux ?
27. Qui de vous, par l’effort de son esprit, peut ajouter à sa vie une coudée ?
Les oiseaux du ciel sont insouciants. Ils ne s’inquiètent pas de leur nourriture. Les trois grands et pénibles travaux des champs, semailles, moissons et engrangement ne leur donnent aucun souci, ils chantent et vivent joyeux, au jour le jour. Et cependant : Votre Père céleste les nourrit. Remarquez ce mot Votre Père ; Dieu est Votre Père plus encore qu’il n’est celui des oiseaux, et cependant il les nourrit. Ne lui êtes-vous pas plus chers, vous, hommes qu’il a créés à son image, vous chrétiens à qui il a donné son Fils unique, vous qu’il a créés immortels et qu’il destine à sa gloire céleste ? Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Par conséquent se pourrait-il qu’il vous laissât manquer de ce qui est nécessaire à votre subsistance ?
D’ailleurs vous ne pouvez rien ajouter à votre taille (quelques manuscrits portent : à la longueur de votre vie) pas seulement la longueur d’une coudée. Vos soins seront donc superflus si Dieu ne vous continue son secours par sa Providence. Confiez-vous donc en lui.
(La coudée antique était une mesure de longueur qui se mesurait du coude à l’extrémité de la main étendue et se terminait par conséquent au bout du doigt du milieu).

III. CONSIDEREZ LES LIS…

28. Et quant au vêtement, pourquoi êtes-vous inquiets ? Considérez les lis des champs, comme ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent
29. Or je vous dis que Salomon dans toute sa gloire n’était pas vêtu comme l’un d’eux.
30. Mais si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui est aujourd’hui et demain sera jetée dans le four, combien plus vous, hommes de peu de foi ?
Tout ce passage est d’une poésie ravissante. J’sus a parlé spécialement de la nourriture et s’est adressé plus particulièrement aux cultivateurs par l’aimable comparaison des oiseaux du ciel qui ne sèment ni ne moissonnent, ni n’accumulent dans des greniers. Ici le propos du vêtement, à ses frères de travail, les ouvriers des villes, et va leur montrer en exemple de nouveaux personnages plus amis du luxe, splendidement vêtus.
Mais, ô créatures immortelles, si Dieu revêt ainsi un peu de foin qui est aujourd’hui et qui demain sera jeté au four, ne le fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de foi ?
Au témoignage des voyageurs et des pèlerins de Palestine, rien n’est beau comme ce vivant tapis de fleurs qui s’ouvrent dans un frais matin d’avril. Mais bientôt les rayons brûlants du soleil dessèchent et flétrissent ces belles fleurs, comme nous le voyons ici pour nos charmants volubilis, et le nomade (le trimard oriental) passe avec son four portatif, sorte de marmite en terre cuite, et pour faire sa cuisine de cheminot, il a vite fait une botte ou deux de ce qui, la veille, était la fraicheur du coteau et la splendeur du matin.

IV. CONCLUSION

31. Ne soyez donc point inquiets, disant : Que mangerons-nous ? ou : que boirons-nous ? ou : de quoi nous vêtirons-nous ?
32. Car le païens s’enquièrent de toutes ces choses mais votre Père sait que vous en avez besoin.
33. Cherchez donc premièrement le royaume de Dieu et sa justice et toutes ces choses vous seront données par surcroit.
Nous, disciples du Christ, chrétiens de tous les âges, n’agissons pas comme les païens qui nous entourent.
Eux ne pensent qu’à la vie présente. Selon l’énergique expression de St Paul, ils se sont fait un Dieu de leur ventre. Ils se sont fait les esclaves de tous ses caprices et de ses instincts les plus bas.
En vain le progrès des machines a rendu de nos jours le travail plus aisé. Si nous avions conservé la simplicité de nos pères, deux heures de travail par jour seraient plus que suffisantes pour nous faire vivre. Mais le Dieu-ventre demande plus et souvent l’homme s’escrime et se tue… il n’est pas heureux.
Qu’il se rappelle l’enseignement de Jésus et que de plus en plus il se rapproche de ce bel idéal :
Regardez les oiseaux du ciel, considérez les lis des champs.

V. QUESTION ET REPONSE

- Est-ce que Jésus ne parlait pas spécialement aux apôtres ?
- Oui, et les apôtres mieux que les autres doivent ne pas s’inquiéter pour leur nourriture et leur vêtement, mais s’occuper surtout de prêcher l’Evangile. C’est pourquoi, d’après la doctrine de St Paul, les prêtres doivent vivre de l’autel et de nos jours, c’est l’œuvre du Denier du Culte qui leur assure le nécessaire.
- Cependant l’enseignement du Sauveur s’adresse aussi aux gens du monde, à tous les chrétiens.
Le père de famille doit, sans doute, travailler et subvenir avec sollicitude aux besoins matériels de ses enfants, mais cette sollicitude ne doit jamais être excessive, car il faut chercher premièrement le royaume de Dieu. Le reste nous sera donné par surcroit.
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LES RAISINS
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Les ceps pendent aux coteaux fleuris et leurs grappes améliorent leur suc à chaque soleil.
Les raisins ont une force surhumaine : ils peuvent braver les hommes dont ils ont vaincu jadis l’ancêtre.
Les raisins recèlent une joie intime. Ils l’ont transfusée aux générations qui nous ont précédés.
Or, l’heure est venue où cette force et cette joie demandent impérieusement à s’épancher.
C’est pourquoi, avec la nuit, les raisins vont descendre aujourd’hui vers les vallées. Ils vont quitter les coteaux qu’ils aimaient. Les vendangeurs vont les cueillir, les presser, et leur vin s’en ira bientôt, au premier matin d’hiver, reposer dans un calice d’or, où, par divine mutation, il sera le sang du Christ, joie et force de nos âmes.
Vendangeurs, jamais mon travail humain à moi n’aura un si beau sort !
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 L’Armana Prouvençau

LI PASTISSOUN
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I’ a Paiasso, lou pastrihoun dou mas de Bouchaud, dins la Camargo, que farié sabe pas de que pèr manja de pastissoun.
Pèr la fiero dou mes de mai, en Arle, soun Moussu lou capitè pèr carriero que badavo coume un agassoun davans la boutigo d’un counfisèire.
- Hoi ! siés aqui, Paiasso ! té, pèr un cop, fau que te regale. Sabe que siès groumand, intro e manjo n’en tant que pourras, de pastissoun emé de buscatello.
Vaqui dounc noste Paiasso asseta davans lou coumtadou dou pastissié carga de patissoun, de bescue, de torco, de fougasso e lipetige de touto meno.
E torse que toursiras, avalo qu’avalaras, toumbavon coume dins un pous, d’avis.
Au bout d’uno passado, lou pastrihoun coumençavo de n’en plus poudé : estiravo lou còu coume uno auco à l’engrais, e à chasco boucado, se passavo li det long de la gargamello pèr faire esquiha. Mai disié pas sebo pèr acò e, après l’un l’autre.
- Anen, ié venguè à la fin soun Moussu, vese que siés tibla. Aqueste cop te n’en saras leva l’envejo.
- Hoi ! m’avès pas dit de n’en manja tant que poudriéu ?
- Si, mai mounte lis ensacaras, lis autre ?
- Esperas un pau que m’auboure, qu’ansin aquéli que soun dedins davalaran !
 Lou CASCARELET 05
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 Fleurs de Saints

ST MAURICE ET CESAR
(Fête le 22 Septembre)
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Notre Seigneur prononça un jour cette parole célèbre : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Ce qui peut s’expliquer de la sorte : Obéissez aux chefs de l’Etat en tout ce qui concerne le bien de la nation, mais ne craignez pas de leur résister, s’ils osent entreprendre quelque chose contre les lois divines.
Il n’est pas toujours facile, surtout lorsqu’on est revêtu d’une dignité conférée par le chef de l’Etat d’obéir à ce précepte du Divin Maître. L’amour propre et l’orgueil s’y opposent. Résister en effet à un chef, qui commande quelque chose contre la loi divine, c’est s’exposer presque infailliblement à être destitué.
Regardons vers le passé, à cette époque néfaste des inventaires des églises et du crochetage des couvents. Que de nobles officiers ont vu briser leur épée, pour avoir osé résister à l’ordre inique d’inventorier les biens de Dieu ou de chasser de leurs couvents des religieux et des religieuses qui ne faisaient que le bien.

I. NOBLE REFUS DE SAINT-MAURICE

Ces admirables soldats ont eu un précurseur dans la personne du vaillant capitaine Maurice, qui n’hésita pas lui aussi à accomplir à lettre le précepte de Jésus : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Certes, il rendit à César ce qui était à César. César était alors Maximilien Hercule, homme cruel et ennemi mortel des chrétiens. Maurice était capitaine d’une légion de six mille six cent soixante hommes.
Dans toute l’armée de l’empereur il n’y avait pas de soldats plus dévoués à la cause de l’empire que les soldats de Maurice qui étaient chrétiens.
César leur ordonne de le suivre pour aller soumettre quelques peuplades révoltées des Gaules. Maurice et ses soldats partent à l’instant, traversent les Alpes avec l’empereur et viennent camper dans une grande plaine dans le Valais, pays situé dans la vallée du Rhône.
Mais, avant de livrer bataille, le César aussi superstitieux que cruel, ordonna que toute l’armée fit des sacrifices aux dieux païens, pour implorer leur secours contre les ennemis de l’empire.
C’était le moment d’obéir à la seconde partie du précepte de Notre-Seigneur : « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ».
Maurice n’hésite pas une minute. Il rassemble ses soldats et, avec eux, va camper à trois lieues plus loin, pour ne pas approuver, même par sa seule présence, cet acte d’idolâtrie.

II. COLERE DE L’EMPEREUR

Maximilien, furieux, ordonne qu’on passe par les armes un sur dix de ces valeureux soldats. On tire au sort et tous ces dixièmes furent massacrés. Il eut été aisé à la légion de défendre leurs compagnons. Ils ne le firent pas, car ils allaient au martyre !
L’exécution terminée, Maurice rassembla ses soldats et leur dit :
« Jusqu’ici nous nous sommes contentés de lire dans les Actes, Jusqu’où est allée l’intrépidité des premiers martyrs ; aujourd’hui nous avons vu de nos yeux ces grands exemples.
Il me semble voir nos chers compagnons triomphants dans le ciel, qui nous invitent à la même couronne. Allons, mes chers compagnons, offrons-nous après et généreusement au martyre, plutôt que d’avoir jamais part à de sacrilèges sacrifices !
Et tous de répondre d’une seule voix :
« Nous sommes chrétiens et nous donnerons jusqu’à la dernière goutte de notre sang plutôt que de rien faire qui soit contraire à la loi divine ! »
Maximien, ayant entendu le récit de cette scène, ordonne aussitôt de décimer une seconde fois cette courageuse légion. On tire de nouveau au sort et tous les dixièmes sont encore massacrés.
Maurice alors prit une seconde fois la parole :
« Nos frères, s’écria-t-il, ont donné leur sang pour Jésus-Christ, j’espère que ce divin Sauveur ne dédaignera par le nôtre. Prions les bourreaux de nos frères de présenter à l’empereur, au nom de toute cette très humble remontrance :
« Seigneur, nous sommes vos soldats, mais nous sommes aussi les serviteurs du vrai Dieu. Tant que l’on ne demandera rien de nous qui puisse lui déplaire, nous vous serons aussi soumis que nous l’avons toujours été ; mais dès que vous exigerez de nous ce qui est défendu par sa loi, jugez vous-même, Seigneur, s’il nous est permis de lui être infidèles ! »
Les bourreaux portèrent cette protestation à l’empereur. Maximien, désespérant de pouvoir jamais vaincre ces héros, résolut de faire périr la légion toute entière.

III. – MASSACRE GENERAL

Ces généreux martyrs voulurent imiter leur Sauveur qui, comme un agneau, se laissa tuer sans se plaindre. Ils jetaient leurs armes sur le sol. Maurice, comme le chef de cette glorieuse légion, fut le premier immolé. Bientôt la terre fut recouverte du sang de tous ces martyrs.
A ce moment, un vénérable vieillard nommé Victor qui passait, demanda la cause de cette horrible boucherie. Dès qu’il la connut :
« Hélas ! s’écria-t-il, que ne suis-je arrivé plus tôt, j’aurais eu part à leur triomphe ! »
Ces paroles firent connaître qu’il était chrétien ; il l’avoua sans hésiter et sur le champ, il fut immolé comme les autres.
Ce fut le 22 septembre de l’an 286, que ces six mille six cent soixante et un soldats de Jésus-Christ remportèrent la palme du martyre.

LE LIS
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Un jeune lis, de robuste croissance,
Promettait une fleur d’une rare élégance.
 L’homme heureux qui l’avait planté
Se demandait, palpitant d’espérance,
S’il l’enverrait chercher le prix de la beauté
A l’exposition des fleurs de la cité,
Ou mieux s’il l’offrirait à ‘autel de Marie.
Déjà le blanc bouton s’ouvrait, timide encor,
Et la jeune étamine, avec son marteau d’or,
L’écartait doucement… Soudain la fleur chérie,
Sous l’œil du jardinier, ô surprise, ô douleur !
 S’incline et s’affaisse flétrie…
On cherche ; dans son bulbe on trouve un ver rongeur.

Jeunes gens, prenez garde au vice ;
Lorsque dans une âme il se glisse,
Beauté, santé, tout se corrompt
Et les hontes du cœur s’impriment sur le front.
 VILLEFRANCHE

« Le savant, si loin qu’il puisse jamais pousser ses investigations, trouvera toujours un mur et ne saura rien si LA FOI n’est pas là pour l’élever et lui faire voir par-dessus ».
 PASTEUR
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UN PRIX DE MEMOIRE

Jean est un petit garçon bien gentil, mais assez paresseux.
Enfin, ses professeurs ont eu pitié de lui et lui ont donné deux prix…de consolation.
La veille de la distribution, les parents du garçonnet l’interrogèrent pour savoir s’ils pouvaient se déranger et s’ils ne subiraient pas l’affront de ne voir décerner aucune distinction à leur rejeton.
- J’aurai deux prix, répondit fièrement l’enfant.
Etonnement des parents.
- Et quels sont-ils ces deux prix ? demanda le père.
- Le prix de mémoire.
- Et l’autre ?
- L’autre ? … Je ne m’en souviens plus.
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NOSTI VIEI DITOUN

- S’en manjant l’apetis vèn, s’en vai la set en bevènt.
- Tau a pensamen de farino qu’a proun de pan cué.
- Quand lou paire donno au fiéu, ris lou paire, ris lou fiéu ;
Quand lou fiéu douno au paire, plouro lou fiéu, plouro lou paire.
- La vigno de Moussu Seguin ! Belle ramo, pau rasin.
 

LE COIN DES CHERCHEURS

I. Réponses aux devinettes d’Août
N° 163 - Suppression d’initiale : Crampe, rampe ; N° 164. Charade : vin-aigre ; N° 165. – Enigme : soufflet ; N° N° 166 : Devinaio : lou mirau.

II. Nouveaux jeux d’esprit.
N° 167 - Charade (par Cascarelette Lapalutienne)
 L’eau dont s’abreuve mon premier, le rafraichit et le féconde ;
 Chacun sur la machine ronde, se distingue par mon dernier,
 Et reçoit toujours mon entier, quand il arrive dans ce monde.

N° 168. Devinette (envoi d’une Riveraine du Rhône).
 Quel rapport y a-t-il entre un bâtelier, une blanchisseuse et
 Un moribond ?
N° 169. Mélange de lettres (par un vieux Magister devenu jardinier)
Dans neuf lettres trouvez, châtel, étole, écho, lacet, hôtel, cole, lac, taloche, calotte, bache, cale, école, chat, côte ;
Enfin mon dernier ! « ….. ? »
N° 170. Devinaio (pèr uno felibresso de Carpentras)
 Coumpaire e vesin que se pòu pas mai ;
 Espinchoun toujour, se veson jamai !

 FIN 
 
 Impr. Bonne-Presse du Midi – Vaison Le Gérant N. MACABET