Le petit Caderoussier octobre 1926

7 janvier 2019

OCTOBRE 1926

LE PETIT CADEROUSSIER
 
Bulletin Mensuel

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SOCIETE DE LA BONNE PRESS DU MIDI
A VAISON (Vaucluse)

Le Petit Caderoussier
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 Caderousse 10 Septembre 1926
Mes chers Paroissiens,
Je ne pense pas vous ennuyer, en retenant, si longtemps, votre attention sur le véritable trésor de votre foyer, sur ces chers petits êtres qui sont le sang de votre sang, la chair de votre chair  ; sur ces créatures qui peuvent, parfois, vous attrister jusqu’à la désolation, mais que vous aimez quand même plus que tous ici-bas, précisément parce que ces créatures sont vôtres  ; qu’elles sont bien à vous puisqu’elles sont tirées de vous. Je continue donc à vous parler de vos enfants  ; et pour que vous compreniez bien ce que j’ai à vous dire, je vous fais aujourd’hui un tout petit brin de philosophie religieuse.
La jeune maman qui embrasse son enfant, au retour du baptême, ne réfléchit pas, sans doute, que ce chrétien d’une heure possède, désormais, une triple vie : la vie corporelle, la vie intellectuelle, la vie surnaturelle  ; en d’autres termes, la vie du corps, la vie de l’esprit, la vie de la grâce. Chacune de ces vies a ses exigences  ; chacune de ces vies, par conséquent impose des devoir particuliers, non pas à l’enfant qui n’est pas encore en possession de soi-même, mais au père et à la mère dont il est venu réjouir le foyer et cimenter l’union.
Je passe sur les exigences de la vie corporelle. Il n’est pas un père, pas une mère, dans une paroisse, qui n’ait pleinement conscience des devoirs qui leur incombent de ce chef-là. Non, non, je n’ai pas dans ma paroisse, et j’en bénis le bon Dieu, de ces parents dénaturés qui auraient la cruauté de priver leurs enfants de nourriture ou de vêtements, de leur faire subir de mauvais traitements et de mettre leur vie en danger. Tout au plus pourrai-on reprocher à certains parents de ne pas assez veiller sur l’hygiène, qui est absolument nécessaire à l’enfant  ; de céder trop facilement à l’instinct de gourmandise de celui-ci, en lui accordant, avec excès, bonbons, gâteaux et friandises si nuisibles au premier âge.
Je passe aussi sur les exigences de la vie intellectuelle. Bien qu’elle ne soit pas précisément de ma compétence, j’aurais bien mon mot à dire sur cette matière, puisque je traite de l’éducation. Vous avez presque tous l’ambition de faire de vos enfants de petits savants  ; et je vous entends gémir, récriminer sur ce que vous appelez leur grande ignorance, lorsqu’ils atteignent leurs douze et treize ans. Vous ne vous en prenez pas à la légèreté ou à la paresse de vos enfants : c’est un premier tort. Vous en avez un second, c’est que pour le moindre caprice de ces étudiants légers et paresseux, vous les autorisez à manquer l’école. Enfin, beaucoup d’entre vous s’intéressent-ils à leurs travaux de classe  ? Hélas  ! On se dit : ce n’est pas mon affaire, mais l’affaire des maîtres et des maîtresses. Devant cette indifférence des parents, les enfants n’apprécient pas l’instruction, et ne font aucun effort sérieux pour s’instruire. Aux parents donc de bien comprendre leur devoir, et de se soumettre aux exigences de la vie intellectuelle de leurs enfants.
 (A suivre) Votre Curé : Henri BLANC.

STATISTIQUE PAROISSIALE
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Baptême. – Le 29 Août, Raymonde Marie-Rose Roche, fille de Marius Roche et de Rose Vivet. – Le 2 septembre, Raoul-Jean Roche, fils de Mathieu-Félicien Roche et de Joséphine-Antoinette Girard.
Mariages. – Le 14 Août, M. Lucien Faraut, menuisier-ébéniste, demeurant à Nice, a épousé Mlle Elise Marguerite Vignol, enfant de Marie et choriste assidue de la paroisse de Caderousse. M. le Curé adressa une touchante allocution aux fiancés avant la bénédiction nuptiale  ; et exprima ses regrets qu’une de ses choristes le plus assidue, fût enlevée à la paroisse. Ses compagnes du chœur chantèrent, durant la messe, de pieux cantiques et prièrent pour le bonheur des jeunes époux.
Décès. – Le 16 Août, mort subite de Sabine Guéricolas, âgée de 74 ans. – Le 21 Août, mort subite aussi de Marie Emilie Serguier, âgée de 73 ans.
Mort d’il y a un an. – Le 18 Octobre, Auguste Point.

HISTOIRE DE CADEROUSSE
Chapitre VI
Les Fortifications
Le bon abbé Berbiguier après avoir écrit : ‘L’ancienneté de Caderousse se perd dans la nuit des temps, et il n’y a aucun monument qui puisse en fixer la première époque. Cependant on croit pouvoir affirmer qu’il existait, ceint de murailles, tel qu’il est aujourd’hui, bien avant le XIIe siècle’  ; écrit une page plus loin : ‘Il conte par une requête, appointée le 11 Avril 1364, qu’on commença alors de construire les murailles qui l’entourent, dont partie est souvent tombée, ou de vétusté, ou par les irruptions du Rhône. Le premier millième de l’année où ces brèches ont été réparées, accuse 1633  ; le 2e 1643  ; le 3e 1654  ; le 4e 1675  ; le 5e 1755, le 6e 1777  ; ajoutons un 7e au mois de mars 1781’.
J’hésite à accepter la date de 1364 pour le commencement des fortifications de Caderousse. Le rescrit pontificale de 1347 est tellement impérieux  ; et Caderousse était tellement exposée aux tentatives de ses ambitieux voisins, qu’il me semble difficile qu’on ait retardé jusqu’en 1364 l’exécution du rescrit pontifical  ; et que pour l’exécution de ce rescrit on ait eu besoin de la requête du 11 Avril. Cette requête n’était-elle pas, au contraire, pour demander l’achèvement de ces murs, qu’on n’avait pas pu terminer, faute de subsides  ?
J’ignore où l’abbé Berbiguier est allé prendre ces millièmes  ? Je m’imagine qu’il s’est contenté de relever ceux qui étaient gravés sur l’enceinte des fortifications. Les délibérations du Conseil de ville, qui sont conservées depuis le 7 Mars 1522, mentionnent fréquemment les réparations faites aux murs, à la suite de grandes inondations, entre autres celles effectuées en décembre 1543. C’est à cette époque que fut décidé et exécuté le pavage des rues du pays.
Je dois rectifier et compléter ce que j’écrivais dans le Petit-Caderoussier du mois d’Août : ‘Les nouveaux habitants qui affluèrent pour acheter à vil prix les biens ecclésiastiques, déclarés biens nationaux en 1793, prirent ces matériaux qu’ils avaient sous la main, pour se bâtir des maisons ou pour agrandir les fermes dont ils étaient devenus propriétaires. C’est ainsi que Caderousse perdit sa couronne de défense et qu’elle subit les désastres des grandes inondations du XVIIIe siècle’. Une note écrite au crayon par regretté docteur Charles Millet, et que j’ai heureusement découverte, note tirée des registres des délibérations du Conseil municipal porte : ‘Les rempart furent entièrement démolis, pendant que M. Chandron était maire de Caderousse, vers le milieu du XIXe siècle, ce qui fit donner à M. Chandron le surnom de Mangeo barro’.
‘Quant à la chaussée, en terre, inappréciable, dont Caderousse est défendue contre le Rhône, écrit Berbiguier à la deuxième page de son mémoire, et que les habitants doivent conserver comme la prunelle de l’œil, quelque soin qu’on ait pris de chercher l’époque de sa construction, il n’a pas été possible de la trouver. On sait seulement qu’on s’y promenait lorsque le Rhône était à une demi-lieue de Caderousse  ; et qu’il fallait un guide aux femmes qui allaient prendre les bains’. Cette chaussée n’entourait pas le pays. Elle partait du port de Caderousse, en face de Montfaucon, et montait plus haut que Panier, jusqu’à l’Aigues, lorsque l’aigues abandonnant, au 14e siècle, son cours de l’Araris et de la Maclarde, vint se jeter dans le Rhône au-dessus de Martignan. Cette chaussée exigeait des réparations continuelles, une sorte de syndicat fut formé pour veiller à ces réparations. Il obtint que la vingtaine des fruits lui fût attribué. Aux archives municipales, on possède les comptes de ce syndicat depuis 1713. Les noms de Vaton, Berbiguier, Bonamour reviennent souvent, comme ceux des trésoriers de ce syndicat. Cette digue existe encore  ; mais elle a dû être modifiée selon le bon plaisir du capricieux et redoutable voisin qu’on appelle le Rhône. Elle suit la courbe très accentuée de l’île de la Piboulette. Nous aurons l’occasion d’en parler, lorsque nous parlerons de cette île qui s’est enrichie peu à peu au détriment d’autres îles.
La digue actuelle qui ceint complètement le pays, avec deux entrées et sorties seulement, et trois rangées d’escaliers, a été construite dans les premières années de l’Empire, après la fameuse inondation de 1856, l’une des plus fortes et des plus désastreuses, l’eau atteignant la hauteur d’un deuxième étage, et démolissant une grande partie du quartier des Cabanes. Elle mesure bien dix mètres à la base et trois mètres au chemin de ronde. Entièrement maçonnée sur les deux faces, à l’intérieur elle est bâtie en pierres sèches jusqu’à mi-hauteur. On est étonné que cette précieuse et magnifique digue n’ait coûté que cent quatre-vingt mille francs, dont trente mille seulement furent payés par les habitants. A l’heure actuelle elle coûterait des millions. Aux habitants de veiller sur cette digue protectrice comme sur la prunelle de leurs yeux.
 H. B.
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La guerre religieuse au Mexique
Ses origines et son caractère
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Le conflit qui met aux prises le président Calles et l’Eglise n’est certes pas le premier de ce genre dans l’histoire du Mexique. Pendant tout le cours du dix-neuvième siècle, il y a eu périodiquement dans ce pays des explosions de fanatisme anticlérical et même antireligieux. La dictature du président Porfirio Diaz mit fin pour plus d’un quart de siècle à la politique de guerre contre l’Eglise. Mais, après sa disparition, le Mexique est revenu à des méthodes vexatoires qui s’inspirent au moins autant d’un nationalisme farouche que de l’anticléricalisme proprement dit.
La constitution actuelle, qui fut votée en 1917, contient des articles d’une extrême rigueur à l’égard de l’Eglise, dont tous les biens furent en principe nationalisés et qui se vit refuser le droit d’utiliser les services d’aucun prêtre étranger. Les textes en question ne furent pas tout de suite appliqués strictement. Mais le président Calles, qui tient entre ses mains le pouvoir depuis décembre 1924, a voulu imposer à l’Eglise la servitude prévue par la Constitution. Par une série de décrets, il a précisé les dispositions de celle-ci. On peut relever, parmi les mesures prises, les suivantes : les biens ecclésiastiques appartiennent à l’Etat et, si une église est construire aux frais des fidèles, elle devient aussitôt propriété nationale  ; le nombre des prêtres est limité par diocèse et aucun ecclésiastique étranger ne peut officier sur le territoire de la République  ; le clergé, qui ne doit procéder à aucun acte du culte en dehors des églises, n’a pas le droit d’ouvrir des écoles libres, bien que l’instruction religieuse soit interdite dans les écoles publiques, et il ne peut même pas créer des institutions charitables  ; les journaux religieux ne sont pas autorisés à formuler de commentaire, ni même à faire la moindre allusion aux affaires d’ordre national ou politique. Cette énumération, qui n’est d’ailleurs pas complète, suffit à montrer quel est le caractère de la politique du président Calles. On peut dire que la liberté religieuse n’existe plus au Mexique.
Le clergé mexicain n’a pas voulu se soumettre aux ukases du Président. L’archevêque de Mexico, Mgr José Mora y del Rio, sept autres archevêques et trente neuf évêques ont décidé de suspendre l’exercice du culte à partir du 1er août  ; c’est ce que certains journaux ont annoncé, sous une forme qui parait inexacte, en disant que le Saint-Siège avait prononcé l’interdit contre la République du Mexique. Une profonde émotion s’est emparée des masses catholiques. De grandes manifestations ont eu lieu, au cours desquelles des collisions se sont produites avec la police. De son côté, le gouvernement perquisitionne et poursuit. On assiste, en somme, aux premiers actes d’une sorte de guerre civile.
Celle-ci s’étendra-t-elle  ? Il est difficile de dire quoi que ce soit à ce sujet, car les informations que l’on possède sont trop fragmentaires. Etant donné le caractère du président Calles, on peut craindre qu’il ne s’engage dans la voie d’une véritable persécution. Le chef de l’Etat mexicain poursuit, dans l’ordre social et dans l’ordre religieux, une politique de confiscation et de tyrannie qui, à certains égards, s’inspire peut-être d’enseignements bolchévistes. Le grand danger pour lui est d’œuvre extérieur. S’il va trop loin, il peut provoquer le mécontentement des Etats-Unis, qui se sont toujours intéressés de fort près aux affaires mexicaines, et qui seuls ont le moyen d’opérer une pression efficace sur le Mexique. Du reste, ils n’admettent guère que l’Europe intervienne en Amérique.
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LE CULTE CATHOLIQUE
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Les négociations du Concordat (suite). – La question de l’aliénation des biens ecclésiastiques devait précéder toute conclusion du pacte proposé entre le Gouvernement français et la Cour de Rome.
Ces biens ecclésiastiques qui se composaient des biens des Congrégations et des biens du Clergé séculier, avaient été nationalisés dès le début de la Révolution  ; expression distinguée de l’époque pour dire volés. Ils avaient été ensuite vendus en grande partie.
L’Etat avait-il bénéficié de sa spoliation  ? Non  ! Une nuée de criquets, dénommés liquidateurs, en avaient fondu, à peu près, tout le prix, avant que la Caisse publique puisse avoir sa part. L’opération scandaleuse qui devait mettre à flot les finances publiques, ne boucha même pas une des fissures du gouffre financier dans lequel l’Etat s’enlisait.
Le Pape se trouva dans une situation de fait très compliquée. Il fallait tout à la fois absoudre les spoliateurs, calmer l’indignation des spoliés, rassurer la conscience des acquéreurs.
Pour les acquéreurs, il fut convenu qu’ils ne seraient jamais inquiétés dans leur nouvelle possession. Cette convention, devait fournir l’article XIII du Concordat ainsi formulé : ‘Sa Sainteté, pour le bien de la paix et l’heureux rétablissement de la religion catholique déclare que ni elle, ni ses successeurs, ne troubleront, en aucune manière les acquéreurs des biens ecclésiastiques aliénés, et qu’en conséquence la propriété de ces mêmes biens, les droits et revenus y attachés demeureront incommutables entre leurs mains, ou celles de leurs ayant cause’.
Pour rétablir le lien entre spoliateurs et spoliés, il fut convenu que l’Etat encaisseur, au moins théoriquement, des biens vendus de l’Eglise et possesseur encore des biens non aliénés, se dégagerait de ses responsabilités en payant un traitement convenable aux Evêques et aux Curés qui allaient constituer la nouvelle hiérarchie ecclésiastique. Cette disposition devait fournir l’article XIV du Concordat : ‘Le Gouvernement assurera un traitement convenable aux Evêques et aux Curés dont les diocèses et les curés seront compris dans la circonscription nouvelle’. C’est sur cet article XIV que devait s’C’est sur cet article XIV que devait s’instituer le Mudget du Culte catholique.
Il y a corrélation absolue entre ces deux articles. Le Pape ne transigeait sur la spoliation des biens ecclésiastiques que pour en rendre possible et effective la restitution sous une autre forme. Le clergé catholique n’a donc jamais été un salarié de l’Etat. Il ne touchait, à titre de traitement, que la part d’un bien dont l’Eglise, légitime propriétaire, ne pouvait plus avoir la gérance diplomatie, obligée de ménager la susceptibilité des parties en cause, ne pouvait formuler expressément ces droits incessibles de l’Eglise dans le texte même du Concordat  ; mais pendant plus de cent ans les juristes consciencieux ont été unanimes à les reconnaître.
 P. Le BRUN, c. d.
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V I C H Y
C’est un raccourci du monde. Anglais, Américains, Espagnols, Italiens, Arabes, Chinois, Japonais y coudoient les Français. Presque toutes les nations sont représentées… et aussi toutes les classes… les uns viennent pour se soigner… d’autres pour s’amuser… d’autres pour s’enrichir. La mode s’y donne libre carrière… il y a des femmes aux cheveux coupés courts, aux jupes courtes… trop courtes… et des hommes des orientaux drapés dans de très amples vêtements qui les couvrent de la tête aux pieds…
Aux heures fixées par les médecins, la foule s’empresse autour des sources… A Chomel, à l’Hôpital, les donneuses d’eau ont fort à faire… des pourboires de 10, 20, et 50 francs les dédommagent de leur peine, le 14 Juillet par exemple… La même foule se trouve, le soir, au concours Hippique, ou aux régates, ou aux conférences, ou aux courses, selon les jours… Vichy vaut le coup d’œil… qui n’est d’ailleurs pas gratis. Mais il y a ceci d’intéressant le dimanche…
A saint Blaise et à Saint Louis, les 2 églises paroissiales, des messes se célèbrent depuis 5 heures ½ jusqu’à midi, de ½ heure en ½ heure ou de ¾ d’heure en ¾ heures vers la fin de la matinée. Il y a en outre des messes ininterrompues dans plusieurs chapelles. Or à toutes ces messes se presse une affluence considérable, beaucoup de communions jusqu’à 8 heures ½… de 9 heures à midi il devient difficile de trouver une place.
Devant la porte de Saint-Louis, à 10 heures ¾ j’ai compté jusqu’à 6 rangées de personnes qui attendaient, debout que s’écoule la foule qui avait assisté à la messe de 10 heures… il fallut 4 à 5 minutes au flot pour s’écouler par 3 portes… lorsque, peu après, commençait une autre messe, l’église était de nouveau pleine au point qu’il y avait des fidèles jusqu’à cinquante centimètres de la dernière marche de l’autel : non seulement la nef centrale et les2 nefs latérales sont envahies, mais encore les tribunes, les chapelles latérales, les allées et il y a pas mal de monde debout, faute de places. A l’Evangile, l’enfant de chœur doit s’assoir sur les degrés de l’autel – or l’église mesure environ 45 pas de la porte à la table de communion, 10 de la table de communion jusqu’à l’autel et la largeur ne doit pas être inférieure à 20 mètres… Dans cette assistance autant d’hommes que de femmes, autant de garçons que de fillettes : la famille entière assiste à la messe, avec un livre, pieusement, sans un mot, sans s’inquiéter d’autre chose… très simplement parce que chez elle, c’est une vieille habitude d’assister à la messe tous les dimanches.
Autre remarque : un mardi matin un convoi funèbre est venu vers cette même église Saint-Louis… Pendant la cérémonie religieuse, tout le monde est entré dans l’église. Il n’est resté dehors que le cheval, le corbillard et le conducteur. On m’assuré qu’il en est toujours ainsi…
Entre nous, qui est-ce qui retarde, des catholiques de passage à Vichy, parmi lesquels des ingénieurs, des officiers, des industriels, des élèves des grandes écoles, ou des braves gens du village qui n’osent plus aller à la messe parce que  ?
Depuis 50 ans, on s’est ru malin de déserter l’église à la campagne.
Dites-moi, les anciens, est-ce que çà a fait croître la population… est-ce que les enfants en sont mieux élevés, plus respectueux, plus sages  ? Répondez…
La Foi catholique a créé, développé le village… Là où elle décline, le village décline… Le bal n’a pas précisément les vertus éducatrices de la messe… Prenons garde que Dieu n’abandonne complètement ceux qui lui sont indifférents et que le pauvre village français par la peste du laïcisme ne devienne la proie facile de l’Espagnol, de l’Italien, ou de l’Anglais.
 François REGIS.
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 L’Armana Prouvencau
LA LUNO DI SANTEN
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Aco’s la modo, li riche se trufon di paure : Marsiho ris dou Martegue, Avignoun galejo Mouriero, e Arlo s’esgaiejo emé li Santi-Mario. Ei verai que li Prouvençau appellon à soun tour coucourèu li Marsihès, li Avignounen petacho e lis Arlaten arlèri.
Adounc lis Arlaten noumon li santen griau, e sus lou comte di griau meton aquesto martegalado :
Uno niue que fasié luno, e luno dins soun plen, uno d’aqueli belli luno que noun se veson qu’en Camargo, larjo coume de drai, lou Conse di santen partiguè pèr Paris.
Mai d’aquéu tèms s’anavo plan, e lou Conse restè vue jour en diligènci. En arribant à la grando villo, - fau dire que la luno avié fa de camin qu’èro à soun proumié quartoun, - noste santen entredourmi bouto la tèsto au pourtissoun :
- Oh  ! Boudiéu  ! Boudiéu  ! Boudiéu  ! Dis, queto pichoto luno  !...Ah  ! Vau la peno que parlèsson de Paris  ! De quant es pu grosso la luno di Santo  !
 Lou CASCARELET 73.
Dans ce mois d’Octobre
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(Dates à remarquer)
- Le mois d’Octobre est consacré tout entier à honorer Notre-Dame du Saint-Rosaire.
Aimons à réciter notre chapelet tous les jours  ; venons à l’église le plus souvent possible, particulièrement à la Messe et faisons la sainte communion  ; nous attirerons sur nous et sur notre famille la protection de la Reine du Ciel.
Le mois d’octobre est aussi consacré à la dévotion aux Saints Anges. Pensons un peu plus souvent au compagnon que Dieu nous a donné et que nous appelons notre Ange gardien.
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- 3 octobre, dimanche : solennité de Notre-Dame du très Saint-Rosaire.
- 4 octobre, lundi : St-François d’Assise. L’Eglise catholique célèbre cette année le 7e centenaire de sa mort et de son entrée au Paradis. L’Italie, qui fut sa patrie, lui fait cette année un magnifique triomphe national. Son nom François lui fut donné par ses compatriotes parce qu’il parlait très bien notre langue. Sa mère, appelée Pica, était une Provençale de Tarascon ou des environs. C’est donc un saint qui est un peu notre compatriote, ce qui doit nous le rendre doublement cher.
Nos lecteurs savent que dans le diocèse d’Avignon, il existe une congrégation religieuse de sœurs garde-malades dont le peuple apprécie depuis tantôt quatre-vingts ans le dévouement à toute épreuve  ; ce sont les Religieuses de st François. La maison-mère qui est à Avignon, rue Portail Magnanen, a des ramifications dans les trois départements de Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et des Basses-Alpes.
- 15 Octobre, vendredi : Ste Thérèse, réformatrice du Carmel.
- 18 Octobre, lundi : Saint-Luc, évangéliste.
- 28 Octobre, jeudi : Saint-Simon et Saint Jude, Apôtres.
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PETITES FLEURS DES SAINTS
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I. Saint-François d’Assise – (4 octobre)
Un jour qu’il était encore dans le monde et qu’il entendait la messe, il fut extrêmement frappé de ces paroles de l’Evangile que Notre Seigneur avait dites à ses Apôtre : ‘Ne portez ni or, ni argent, ni provisions pour le voyage, ni deux vêtements, ni souliers, ni bâton’.
La messe finie, il pria le prêtre de les lui expliquer. Il les prit à la lettre et se les appliqua à lui-même  ; puis, ayant jeté son argent, ôté sa chaussure, et quitté son bâton avec sa ceinture de cuir, il se revêtit d’un habit pauvre qu’il lia avec une corde. Cet habillement, qu’il donna l’année suivante à ses disciples, était celui que portaient les bergers et les pauvres paysans de ce canton d’Italie  ; il y ajouta dans la suite un petit manteau avec un capuchon pour se couvrir la tête.
II. Sainte Thérèse – (15 octobre)
Un vieil auteur, pieux et naïf, nous fait sur Sainte Thérèse cette singulière remarque que nous livrons à la méditation de nos aimables lectrices :
‘Thérèse n’était pes une de ces dévotes sombres et chagrines, dont le seul aspect glace le cœur (!) et dégoûterait presque la vertu. Au contraire, elle était d’une gaieté charmante : son visage respirait toujours cette douce sérénité qui prévient et qui attire. Elle ne cesse d’exhorter les autres à cette gaieté douce et constante  ; elle veut que l’on marche toujours avec joie et tranquillité dans le chemin de la prière et de l’oraison. Car c’est se tromper, dit-elle, que de croire, comme font quelques uns, que la dévotion ne s’accorde pas avec cette liberté d’esprit.
- Saint-François de Sales a dit sur le même sujet un mot que nous devons retenir : ‘Un saint triste est un triste saint  !’
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LA CREATION DU MONDE
D’après la science et d’après la Bible (Suite)
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III. SEPARATION des NUAGES et des EAUX INFERIEURES
Dieu dit : ‘Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux avec les eaux’. Et Dieu fit l’étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l’étendue d’avec les eaux qui sont au-dessus.
Et cela fut ainsi. Dieu nomma l’étendue, Ciel. Et il y eut un soir et il y eut un matin  ; ce fut le second jour.

Explication. – Ces eaux qui sont au-dessus de l’étendue, ce sont les nuages, c’est-à-dire l’eau à l’état de vapeur. Les eaux qui sont au-dessous, c’est l’eau proprement dite qui, vu l’état de refroidissement de la surface de la terre, commence à pouvoir se condenser en nappe liquide.
Quant à cette étendue qui sépare les eaux supérieures des eaux inférieures, c’est évidemment l’atmosphère, cette masse d’air transparent qui teint en bleu la ‘voûte’ du firmament et les montagnes lointaines.

IV. FORMATION des MERS et des MONTAGNES
Dieu dit : ‘Que les eaux qui sont sous le ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse’.
Et cela fut fait ainsi. Dieu appela le sec, Terre, et il appela Mer, l’amas des eaux. Et Dieu vit que cela était bon.

Explication. – La masse de matière enflammée, qui constitue le dedans du globe terrestre et qui a pour cheminées naturelles les volcans, se refroidissant et se resserrant de plus en plus, il se produit un vide entre cette masse embrasée et la croûte terrestre qui, par endroits, s’effondre, se plisse, se crispe, se soulève, formant des montagnes et des vallées. Voilà donc la terre qui prend peu à peu l’apparence qu’elle a aujourd’hui, les eaux vont à la mer, les petits ruisseaux commencent à former les grandes rivières… et Dieu se donne à lui-même le témoignage que cela est bon, c’est-à-dire bien disposé pour recevoir bientôt les plantes, les animaux et l’homme raisonnable qui sera le terme et le couronnement de la création.

V. TROIS CONCLUSIONS EVIDENTES
Nous pouvons tirer légitimement de ce récit de la Bible les trois conclusions suivantes :
1re conclusion. – Au point de vue scientifique, non seulement ce récit est inattaquable puisqu’il ne contient pas un seul mot contraire à la vraie science  ; mais il est absolument merveilleux, car il a été écrit à une époque où l’on ignorait complètement les progrès de la science moderne.
Ce côté merveilleux, disons mieux : miraculeux, éclate encore plus si on compare l’exactitude du récit de Moïse avec les niaiseries que renferment les livres religieux des peuples païens sur le même sujet.
Voici, par exemple, un extrait de Mahâbhârata que nous trouvons résumé dans le Journal des Savants, Janvier 1868 :
‘Les animaux sont de quatorze espèces, dont sept sont sauvages dans les forets, (les singes, les ours, les éléphants, les buffles, les sangliers, les tigres et les lions), et dont sept vivent avec les hommes dans les villes (l’homme, la brebis, la chèvre, la vache, le cheval, l’âne et le mulet)… Il y a six grandes montagnes… Le Mérou est une montagne d’or, d’une hauteur prodigieuse, autour de laquelle le soleil et la lune font leurs révolutions  ; elle est aussi l’habitation des dieux… Sur le versant occidental de cette montagne, on trouve des contrées admirables, où les hommes, de couleur d’or vivent dix et onze mille ans, etc.’ Telles sont les inepties inventées par l’imagination humaine  !
Redisons donc avec l’illustre savant Ampère : ‘Ou Moïse avait dans les sciences une instruction aussi profonde que celle de notre siècle, ou il était inspiré’. La première supposition est manifestement impossible  ; donc le récit de la Création que nous lisons dans la Bible est l’œuvre de Dieu.
2e Conclusion. – Au point de vue littéraire, ce récit, malgré sa simplicité, ou plutôt à cause de sa simplicité même, est d’une incomparable grandeur. Il en est de ce style oriental, pauvre dans son vocabulaire mais sublime dans son inspiration, comme de ces Arabes qui savent se draper si majestueusement, même dans un manteau en guenilles.
Il n’est personne qui ne soit frappé de la beauté littéraire du récit de la Création. Tout le monde connaît la réflexion du païen Longin : ‘Le législateur des Juifs, Moïse, qui n’était pas un homme ordinaire, avait fort bien conçu la grandeur et la puissance de Dieu, et il l’a exprimé dans toute sa dignité, au commencement de ses lois, par ces paroles : Dieu a dit : ‘Que la lumière se fasse, et la lumière se fit  ; Que la terre se fasse, et la terre fut faite’. (Traité DU Sublime VII, traduction de Boileau).
3e Conclusion. – Au point de vue dogmatique et moral, ce récit est fécond en enseignements de tout premier ordre :
L’existence de Dieu y est nettement affirmée dès la première ligne. De même l’unité de Dieu, alors que tous les peuples étaient plongés dans les ténèbres de l’idolâtrie et du polythéisme et que les Egyptiens, par exemple (qui étaient alors le peuple le plus civilisé du monde) adoraient le bœuf Apis, les chats, les oignons, etc  !
Moïse montre aussi que Dieu est distinct du monde qui n’est que sa créature. Donc pas de Panthéisme.
Dieu est éternel  ; il existait avant de créer, ne tenant d’aucun autre la raison de son existence. C’est le seul être nécessaire.
Dieu est tout-puissant : il dit, et tout se fait.
Il est infiniment sage, intelligent, et tout ce qu’il a fait est bien fait. Par sa Providence, c’est-à-dire par sa prévoyance et par sa bonté, il prépare admirablement la demeure future des habitants de la terre.
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Ami lecteur, par ces quelques explications encore bien incomplètes, apprenons à connaître la grandeur et la bonté de Dieu de qui nous tenons l’existence, et que notre humble reconnaissance s’élève d’ici-bas vers le trône éternel de notre Créateur.
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Note. – A ceux qui voudraient faire, de ces grandes questions, une étude plus détaillée et plus complète, nous citerons deux auteurs dont les œuvres se trouvent dans presque toutes les bibliothèques paroissiales :
1. Abbé Moreux, directeur de l’Observatoire de Bourges :
 D’où venons-nous  ?
 Que sommes-nous  ?
 Où allons-nous  ? 3 volumes.
2. Chanoine Duplessy :
 Matutinaud lit la Bible, 1 volume, dans lequel l’auteur réfute très spirituellement les objections courantes contre la Bible, et prouve que ces objections comme celle de la lumière avant le soleil, ne sont pas faites par la science, mais au contraire par l’ignorance.
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POUR RIRE UN BRIN
 Il y a troupeau et troupeau

Un des derniers princes de Warzbourg, se promenant un jour avec sa nombreuse suite, rencontra un garçon qui gardait les cochons de son village. Voulant connaître la situation de ce porcher, il lui demanda :
- Voyons, mon garçon, combien est-ce qu’on te donne par an pour faire le métier que tu fais  ?
- On me donne un habillement, un chapeau et deux paires de souliers, répondit le petit gardien.
- Comment  ! reprend le prince étonné, pas plus que cela  ? Regarde, moi aussi je conduis un troupeau, j’ai pourtant de beaux habits et meilleure mine que toi.
Le porcher ajouta :
- Oh  ! C’est que vous avez sans doute plus de cochons.
Le prince, ne pouvant tenir son sérieux, se retourna vers sa suite en riant et continua sa promenade non toutefois sans avoir largement gratifié le naïf porcher.
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 Le repas du chef de gare
Alphonse Allais, le grand humoriste, se trouvait un jour sur le quai d’une gare. En attendant son train, il mit un décime dans la rainure d’un distributeur automatique, qui lui envoya en retour une tablette de chocolat. Allais appela un employé…
- Je voudrais voir le chef de gare.
- Il est à déjeuner.
- Je voudrais le voir. Mon train arrive bientôt. Je n’ai que quelques instants.
… Le chef de gare, deux minutes après, accourt, la bouche plein…
- C’est vous, le voyageur qui me demande  ?
- Oui, monsieur le chef de gare, je vous ai fait venir pour vous dire que ce distributeur marche très bien.
- Et c’est pour çà que vous me dérangez  ?
- Je vois inscrit sur l’appareil, dit gravement Allais, qu’en cas de mauvais fonctionnement, il faut prévenir le chef de gare, il me semble tout à fait juste qu’en cas de bon fonctionnement, vous receviez les éloges auxquels vous avez droit…
Ne tirons aucune conclusion morale de cette anecdote  !
Mais elle est drôle  !
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 Pour la rentrée des classes
NOS CHERS ENFANTS
— : —
I. Le Pommier sauvage
Un enfant se plaignait de ce qu’on l’obligeait à travailler pour s’instruire : il eût préféré jouer et faire toutes ses volontés.
Son père le mena un jour dans un bois voisin et s’arrêta devant un pommier sauvage, dont les fruits étaient petits comme des noisettes et si âpres qu’on ne pouvait les manger.
‘Papa, dit l’enfant, pourquoi ce pommier ne porte-t-il pas de si belles pommes que ceux de notre jardin  ? Est-ce qu’il n’est pas de la même espèce  ?
Il est bien de la même espèce  ; mais il y a une différence qui explique tout : c’est qu’il a été abandonné à lui-même, tandis que les nôtres ont été greffés et sont cultivés avec soin par le jardinier.
‘C’est là, mon cher enfant, une image de ce qui t’arriverait si l’on ne cultivait pas tes facultés de l’esprit et du cœur : tu serais comme ce pommier du bois  ; tu ne produirais rien de bon, et tu semblerais un sauvage parmi les personnes bien élevées’.
La leçon fut comprise, et l’enfant se montra dès lors un modèle de travail et d’application à l’étude.

II. L’ECOLIER
 Petit garçon qui te rend à l’école,
 Cueillant les fleurs et battant les buissons,
 Le temps qu’on perd est du bien qu’on se vole.
 Petit garçon, songe à la parabole :
 Sans le bon grain pas de bonnes moissons.

 Cet alphabet sur lequel tu sommeilles,
 Ce crayon noir qui te semble odieux,
 C’est la clé d’or du pays des merveilles,
 Petit garçon, l’erreur vient des oreilles,
 La vérité suit le chemin des yeux.

 Pour vivre, il faut produire, acheter, et vendre :
 Nul, aujourd’hui, ne compte sur ses doigts.
 Que sauras-tu, ne voulant rien apprendre  ?
 Petit garçon, l’homme doit se défendre,
 Il est des loups ailleurs que dans les bois.

 Des gens viendront qui, te voyant t’instruire,
 Se récrieront : ‘On en sait trop toujours  ;
 Bien labourer vaut autant que bien lire’.
 Petit garçon, à ces gens tu peux dire :
 ‘Un bon écrit vaut mieux qu’un sot discours.

 D’autres voudront, dans leur orgueil facile,
 Effacer Dieu de ton cœur obscurci,
 Ils railleront ta prière docile,
 Petit garçon, cite-leur l’Evangile,
 La vieille Eglise est une école aussi.
 Paul DEROULEDE
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LA SEMENCE
— : —
Laboureur, quand tu me jettes à pleines mains dans le sein de la terre, que penses-tu  ?
Es-tu bien certain que, gonflant mes veines, durant l’hiver, je vais germer et te donner un rendement  ?
Ne trembles-tu pas  ? Ne crains-tu pas que, subissant le sort de tant d’autres petites choses, je ne périsse, pourri, gelé ou dévoré  ?
Non, laboureur, tu ne crains pas, parce que tu vis d’espérance et que je suis moi-même une espérance.
Je suis l’espérance des blés, des orges et des avoines. En moi dort toute la moisson de l’été prochain. Et je te fais chanter en toi, chaque soir d’automne, un hymne d’espérance à Celui qui m’a créé et t’a prescrit de me livrer à la terre.
Aie confiance en lui, puis aie confiance en moi.
Chaque fois que tu fais l’ ‘auguste geste du semeur’, fais aussi un acte d’espérance, grand, si grand qu’il s’étende sur les champs comme un voile immatériel de divine protection.
Dieu bénit les cœurs confiants.
L’espérance est la vertu des magnanimes, et mieux que d’autres, ô laboureur, tu peux l’exercer.
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Les Végétaux
Le troisième jour de la création, Dieu dit : Que la terre produise les plantes verdoyantes avec leurs semences, et les arbres avec leurs fruits renfermant aussi leurs semences pour se reproduire. Il créa par cette parole le règne végétal, comprenant tout ce qui a la vie, sans avoir le sentiment ni le mouvement volontaire.
Il a donné à la généralité des végétaux la couleur verte, qui, tenant le milieu entre l’éclatant et le sombre, repose le regard sans l’éblouir ni l’attrister.
Tout végétal, depuis le plus petit brin de mousse jusqu’à l’arbre le plus élevé, est un digne sujet d’étude. ‘Admirez les plantes, dit à ce sujet Fénelon  ; elles fournissent des aliments aux sains et des remèdes aux terre  ; elles nous donnent de la verdure, des fleurs odoriférantes et des fruits délicieux’.
L’homme utilise, pour ainsi dire, tous les végétaux. Ainsi les céréales, les légumes, les fruits, lui servent de nourriture  ; le trèfle, le gazon, le sainfoin, nourrissent et engraissent ses bestiaux  ; le lin, le chanvre, le cotonnier, lui fournissent des vêtements  ; il trouve dans les arbres forestiers du bois pour se chauffer, pour construire ses maisons et ses navires, et pour confectionner ses meubles  ; les fleurs lui procurent de l’agrément  ; beaucoup de plantes, même parmi les nuisibles, servent à le guérir.
En pensant à l’usage que nous faisons des végétaux, remercions la Bonté infinie, de qui nous les tenons. A l’exemple des saints, élevons notre cœur vers Dieu, et à l’occasion de la fleur des champs ou de l’arbre de la forêt, glorifions-le dans son ouvrage.
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PAS DE PARDON POUR LE DEMON

Un saint eut une vision, pendant laquelle il vit Satan debout devant le trône de Dieu. Et, ayant prêté l’oreille, il entendit l’esprit malin qui disait :
- Pourquoi m’as-tu damné, moi qui ne t’ai offensé qu’une fois, tandis que tu sauves des milliers d’homme qui t’tandis que tu sauves des milliers d’homme qui t’ont offensé maintes fois  ?
Dieu lui répondit :
M’as-tu demandé pardon une seule fois  ?
Voilà la pure vérité catholique : Satan ne sera jamais pardonné parce que jamais il ne s’humiliera pour dire : ‘Pardon, mon Dieu  !’ Nous sommes plus heureux que lui, puisque Dieu nous pardonne chaque fois que, ayant commis une faute, nous disons avec une contrition humble et sincère : ‘Père, j’ai péché  !’
Que le Saint dont parle la légende ait ou n’ait pas entendu le mot sublime que nous venons de citer, il reste vrai que Dieu ne refuse son pardon qu’à celui qui ne veut pas le demander.
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PENSION SAINT FRANÇOIS
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PENSIONNAT DU SACRE-CŒUR
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Maison de toute confiance
Prix de la pension très modéré
Adresser les demandes à Mme la Supérieure des Sœurs de St-François ou à Mlle la Directrice de l’Ecole du Sacré-Cœur à L’Isle-sur-Sorgue (Vaucluse).
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LE COIN DES CHERCHEURS
I. Réponses aux devinettes de Septembre
N° 130. – Suppression de lettre : chameau, hameau.
N° 131. – Charade : Boisson (bois-son).
N° 132. – Calembour : Avec quels chiffres romains peut-on écrire un adjectif français, synonyme de correct, poli  ? – Avec les chiffres C (cent), I (un), V (cinq), L (50)  ; CIVIL
II. Nouveaux jeux d’esprit.
N° 133 – Suppression de lettre. (Par une fillette du grand catéchisme)
 Avec mes quatre pieds je trouve ma maison
 Entre mes côtes  ; - sans ma lettre initiale
 Je deviens un animal sans raison  ;
 - Retranche ma lettre finale,
 Je suis vertu théologale. 
 FIN
 
 Impr. Bonne-Presse du Midi – Vaison Le Gérant N. MACABET