Le Petit Caderoussier Juillet 1923

4 août 2018

1re année Juillet 1923 N°7

LE PETIT CADEROUSSIER
 
 Bulletin Mensuel

 3 Fr. par ans
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SOCIETE DE LA BONNE PRESS DU MIDI
A VAISON (Vaucluse)
Mes cocons, mes lapins, mes olives

 Te voila tout guilleret aujourd’hui  ! Tant mieux  ! Alors, ça val  !?
- Mais oui : mon fourrage est magnifique, mes cocons superbes  ; mes cerises, mes œufs, mes lapins, mes moutons se vendent bien et j’espère que mes olives, qui s’annoncent abondantes, me rapporteront un joli denier…- Mais qu’est-ce donc qui te faire sourire  ?
- Une idée.
- Pourrait-on savoir laquelle  ?
- Tout de même. Voilà : tu m’amuses en prononçant : mon fourrage, mes cocons, mes cerises, mes lapins, mes moutons, mes olives…
- Comment cela  ?
- Mais oui  ; est-ce donc toi qui les a fabriqués ces cocons, ces lapins, ces moutons ces œufs ces olives et ce fourrage  ?
- Tu plaisantes  ?
- Oui et non. Je voulais seulement te faire remarquer que tu exagères en t’imaginant que toutes ces richesses si complaisamment énumérées t’appartiennent absolument.
- Mais n’est-ce pas chez moi, dans mes propriétés et grâce à mon travail qu’elles sont acquises  ?
- Sans doute  ; cependant, réfléchis, sans t’emballer  ; suppose un instant que ‘chez toi’, comme tu le dis, ayant durement peiné, sué, pour ensemencer, planter et organises une métairie, un mauvais plaisant te vende des graines stériles et des animaux malades  ; crois-tu que ton travail et ton titre de propriétaire suffiront à faire pousser du fourrage, des légumes, des fruits, des olives et surgir des œufs et des cocons  ?
- Où veux-tu en venir  ?
- A ce que tu vois clair, à ce que tu te rendes compte que Dieu a une très large part, la part principale dans le succès de tes récoltes. C’est Lui, en effet, qui te donne le soleil et l’eau, sans lesquels rien n’arriverait à maturité  ; c’est Lui et Lui seul, entends-tu, (Pasteur l’a mathématiquement prouvé) qui peut donner la vie aux plantes comme aux animaux  ; c’est enfin sous l’effet des seules forces données par Lui dans la nature que la petite semence jetée en terre devient épi, arbuste, que la chenille transforme en soie la feuille de mûrier que tu as cueillie, mais tu serais bien embarrassé de fabriquer…
- Au fait, tu as raison.- Bien sûr et pour être logique il faut en conclure que nous avons un intérêt supérieur à nous rendre favorable ce Dieu qui a une part si puissants dans les résultats de notre travail  ; que nous sommes donc malavisés de l’insulter par le blasphème, de compter exclusivement sur nous, et qu’en le priant nous avancerions beaucoup plus qu’en nous épuisant à travailler le dimanche. Ce n’est pas tout. – Quoi donc  ? – Puisque Dieu a une large part dans la production de la récolte, il devrait avoir large part aussi dans la distribution de cette même récolte. – C’est juste.
- Pensons-y donc, et, au moment de la moisson, au lieu de calculer mesquinement l’emploi égoiste des richesses reçue, rendons grâce d’abord à Celui par la permission de qui nous arrivent ces richesses, puis faisons parmi elles, en premier lieu, large, très large, la part du bon Dieu.
 François REGIS

 En souvenir de nos Morts Glorieux

 Notre paroisse de Caderousse vient d’acquitter noblement la dette de reconnaissance qu’elle avait contractée envers ses enfants tombés au champ d’honneur durant la guerre.
 Rappelons en détail les phases de cette entreprise pieuse qui fait autant d’honneur aux vivants qu’à nos chers disparus :
 I – Le simple cadre doré
Jusqu’à ces derniers temps, il n’y avait, dans notre église paroissiale, pour rappeler le souvenir de nos héros, qu’une liste fort incomplète, mal enchâssée dans un simple cadre de bois doré, et dressée sur la table d’autel dans la chapelle du Crucifix. Tableau d’ailleurs presque oublié, devant lequel cependant de loin en loin quelques modestes fleurs venaient témoigner par leur présence que certaines âmes délicates se souvenaient encore.
 II – Un avertissement discret
 Un certain dimanche, du haut de la chaire, au cours d’une instruction familière, M. le Curé fit très discrètement allusion à cet état d’abandon presque total, et fit même remarquer que, sur 110 soldats tombés devant l’ennemi, une cinquantaine à peine étaient mentionnés sur la liste.
 Cet avis ne fut pas inutile. Trois jours après, la plume exercée de Mr M. Avait mis à jour la funèbre et glorieuse nomenclature. Le cadre doré était remis à neuf, et même quelques fleurs artificielles aux couleurs de France essayaient de voiler l’indigence de son aspect.
III – L’idée se précise
 Voyez un peu comment, lorsqu’on est engagé dans une bonne voie, on va quelquefois bien plus loin qu’on ne pense  ! Le dimanche suivant, tout en remerciant les personnes dévouées qui avaient collaboré à cette bonne œuvre, M. le Curé ajouta :
 ‘A bien juger les choses, un simple cadre de bois, pour honorer ceux qui firent pour nous le sacrifice total de leur vie, paraît bien insuffisant. Ce n’est pas sur le papier qu’il convient d’écrire leurs noms, mais sur le marbre. Bien plus, puisqu’il n’y a que la prière qui puisse leur être utile dans ce monde où ils nous ont précédés, il faudrait qu’un service annuel de fondation fût établi à perpétuité dans la paroisse pour conserver leur souvenir parmi nous et contribuer au soulagement de leurs âmes.
 ‘Tenez, ajouta-t-il, comme poussé par une inspiration subite, je ne puis m’en occuper moi-même, mais si quelque bonne volonté se levait parmi vous, je ne pourrais que l’encourager à poursuivre cette œuvre de piété et de reconnaissance. Je voudrais être son premier souscripteur, et je lui offre dès maintenant 50 Francs pour la plaque de marbre et 50 Francs pour la fondation du service annuel’.
IV – Deux femmes intrépides
 Cette fois encore, M. le Curé n’avait pas prêché dans le désert. Et qu’elle ne fut pas son agréable surprise quand, dès le lendemain matin, il vit arriver chez lui les deux sacristines de la chapelle du Crucifix, Melle Claudine Ayel et Mme Andrienne Miaille, qui lui dirent simplement : ‘Nous avons entendu votre appel, et nous venons recueillir votre offrande’. L’élan était donné : durant des semaines entières, bravant la fatigue et les rigueurs de la saison, elles allèrent courageusement de porte en porte et repassèrent, sans omettre en une seule, les 300 maisons de Caderousse et les 300 granges de son territoire. Ce ne fut certes pas un mince travail  ; mais le bon accueil qu’elles reçurent partout rendit leur tâche moins pénible. Plusieurs même de nos amis du dehors, avertis par le Petit Caderoussier, voulurent participer largement à cette œuvre de pieux patriotisme et nous adressèrent, avec leur obole, leurs félicitations et leurs encouragements. Honneur et reconnaissance à tous nos dévoués souscripteurs  !
 Les fonds étaient recueillis : 2.005 Francs.
 Il n’y avait plus qu’à mettre le projet en exécution.
V – Les plaques commémoratives
 Ce fut M. Girard, marbrier, rue de la République, à Orange, qui se chargea des travaux et nous devons dire qu’il les a accomplis à la satisfaction générale. Les deux grandes plaques où sont inscrits en lettres d’or sur six colonnes les noms de nos héros, sont un chef d’œuvre de simplicité et de bon goût. Parfaitement harmonisées avec le style ogival de la chapelle, elles semblent se presser autour de la Croix, sous les bras du grand Crucifix, comme pour implorer secours et protection. Le Christ mourant incline vers elles sont front compatissant et, de sa tête couronnée d’épines, des rayons de gloire descendent jusque sur les noms de nos chers disparus. Vraiment, il y a là un ensemble émouvant et si bien proportionné, que l’on pourrait croire que le vénérable Crucifix, sculpté dans le bois par nos ancêtres, n’avait ouvert ses bras et penché son front que pour attendre nos chers morts et les protéger durant leur dernier sommeil.
VI – La cérémonie d’inauguration
 Elle a eu lieu le dimanche 17 juin, à 10 heures et demie. Devant une foule compacte et recueillie où l’on remarquait, avec les familles en deuil M. le Maire, MM. Les Membres du Conseil Paroissial, M. le Curé a célébré la première messe de fondation.
 Nos Choristes y firent entendre des chants de circonstance sous la direction du P. Paul et de nos deux organistes. Après l’élévation, orphelins et orphelines de guerre chantèrent, au milieu de l’émotion générale, un motet à l’unisson : ‘O Christ, salvator mundi’.
 Puis M. le Curé monta en chaire pour préciser le sens de cette émouvante cérémonie  ; bien des larmes coulèrent de tous les yeux et (ce qui vaut mieux encore) des prières ardentes montèrent de bien des cœurs.
 Ce fut ensuite la bénédiction solennelle des plaques funéraires, et enfin l’absoute devant une tombe, représentation exacte de celles si nombreuses qui jalonnaient la ligne de feu.
VII – Conclusion
 Cette première manifestation a laissé en chacun de nous souvenir inoubliable  ; mais elle ne sera pas sans lendemain, car désormais, chaque année, dans les premiers jours de Novembre, elle se renouvellera avec le même cérémonial et la même émotion. En attendant, aimons à venir souvent dans la chapelle du Crucifix, nous agenouiller devant les noms de nos soldats tombés au cham d’honneur, et demandons à Dieu qu’en récompense de leur héroïque sacrifice, il leur ouvre enfin les portes du ciel.

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Statistique Paroissial
 Du 24 Mai au 22 juin 1923

 BAPTEMES. – Augustin Paul Baptistin Roux, demeurant au quartier de la Lusignane  ; Jean Lucien Ernest Vialis (Rue de la Poste)  ; Georges Louis Auguste Gilles (grande rue).
 MARIAGES. – Le 2 juin, Paul Jean calamel, de Monteux, a épousé Mlle Marie Rose Blachier. Nos veilleurs vœux de bonheur pour les nouveaux époux. Remerciement pour offrande aux œuvres paroissiales. Domicile : près la route d’Orange.
- Le 2 juin, à St Florent d’Orange, notre compatriote Louis Jean Baptiste Redon, domicilié à Marseille, a épousé Mlle Marie Louise Victorine Vassieux. Souhaits sincères.
- DECES. - Le 2 juin, Fanie Clapier, Vve Berbiguier, âgée de 68 ans, décédé en territoire d’Orange, quartier Passadoire. Bonne chrétienne. – Le 3 juin, Paul Adrien Ferragut, âgé de 9 mois, rue St Michel. Ange au ciel.
NOS MORTS D’IL Y A UN AN. – Le 7 juillet 1922, Henriette Marie Nicolas, née Cartier  ; le 20 juillet, Rose Vaton, Vve Bouschet.

A TRAVERS CHAMPS

 Méchant mois de juin, cette année-ci  ?
 Le mistral ne cesse de souffler avec violence et la température se maintient relativement basse pour la saison.
 Mauvais temps pour les moissons qui battent leur plein en ce moment. Les épis mûrs, secoués par un vent inlassable, laissent échapper le sol une bonne partie de leur grains. Heureusement que le grand nombre de moissonneuses-lieuses en action dans le territoire permettent une moisson très rapide.
 Les cocons sont vendus. Voici les ménagères débarrassées d’une occupation assez pénible. Beaux résultats : jusqu’à 3 kilos de cocons par grammes de graine, chiffre plutôt rare dans les annales de la sériculture. Beau rapport par conséquent vu le prix de vente très élevé (20 Fr. le kg.)
 Les luzernes ont particulièrement souffert cette année du négril – la ‘boiboite’ comme nous disons. Les ravages causés par cet insecte ont été assez sensibles, car de grandes luzernières présentent l’aspect désolé d’un champ où le feu aurait passé.
 Aspect satisfaisant des vignes. Pour le moment, pas de maladies, mais de nombreux sarments ont été arrachés. Quant aux millets, ils sont bien souffreteux toujours à cause du mistral.

ECHOS ET NOUVELLES

 Nous Apprenons avec plaisir que Mme Denis Guyot, née Charbonnel vient de donner le jour à une charmante petite fillette. Nos félicitations aux jeunes époux et à leurs chers parents de Vauvert et de Caderousse.
- Le Capitaine Vivet, du 4e Colonial à Toulon, est promu officier de la Légion d’honneur. Etant donné l’extrême amabilité de ce chef, qui est vraiment un père pour ses soldats, on peut affirmer dans crainte que la rosette a fleuri cette fois sur un rosier sans épines.
- Souhaits de bienvenue à notre nouveau médecin, M. le docteur Escalon, ex-chef de clinique à Perpignan  ; grâce au concours de Mme Escalon, nos compatriotes trouveront une pharmacie attenante au cabinet de consultation.
- Nous remercions les personnes généreuses qui ont offert des rameaux de cocons à l’église. Le produit en sera affecté à nos patronages.
- Dans un article récent, qui est un modèle du genre, La Croix d’Avignon salue l’arrivée parmi nous du R. P. Paul, qui vient rétablir dans son pays natal sa santé ébranlée par une dangereuse maladie. Nous nous associons de tout cœur à ces compliments, d’autant plus que le R. P. Paul est une de ces âmes actives pour qui le repos n’est souvent qu’un changement d’occupations. Puisse notre paroisse profiter longtemps de son zèle d’apôtre et de son talent musical.
- Le jeudi de la Fête-Dieu, au Carmel de Carpentras, une de nos aimable lectrices de Cairanne a pris le voile sous le nom de sœur Marie-Louise de Jésus-Hostie. Que Dieu lui accorde santé et persévérance.
- Avec les vacances, nos lecteurs du dehors viennent respirer l’air pur et vivifiant de la petite patrie. Signalons en particulier une de nos fervents, M. Léon Roche établi à Fresne-Archevêque, et de M. et Mme Robert Bulle, de Paris avec leurs charmants enfants Emile et Odette.

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Papillons
Je visitais récemment un vignoble vauclusien. J’admirais la vigueur de la végétation, quand, tout à coup, au milieu des ceps, j’aperçus une étrange machine.
C’était une sorte de large cuvette, remplie d’un liquide huileux  ; au beau milieu émergeait un brûleur à acétylène.
- Qu’est-ceci  ? demandais-je à l’ami qui me servait de guide  ; est-ce que, par hasard, les vignerons donneraient ici des fêtes de nuit avec illumination  ?
- Parfaitement, me répondit-il en souriant  ; tous les soirs, à cette saison de l’année, il y a illumination et bal  ; seulement les invités ne sont pas des bipèdes comme vous et moi, ce sont les papillons  ; cette machine est un piège.
…Je voulus voir, et quand, à la nuit tombante, on alluma le brûleur, je vins m’accroupir tout près du piège.
Mon attente ne fut pas longue. A peine la flamme éblouissante eût-elle jeté son rayonnement à travers les vignes, que de tous les points de l’horizon des papillons arrivèrent en foule.
Il y en avait de toute taille et de toute couleur, tout cela montait, descendait, tourbillonnait  ; c’était, autour de la flamme fatale une ronde, une danse, une valve fantastique. On eût dit toutes ces bestioles grisées par la lumière, tant leurs mouvements étaient vifs, capricieux, désordonnés  ; ils allaient, venaient, s’approchaient, s’éloignaient, pour revenir très vite vers cette flamme tentatrice qui semblait les fasciner  ; à de certains moments, ils la frôlaient presque de leurs ailes…
Et cela durait quelques minutes pour les plus sages, quelques secondes pour les autres  ; après quoi, tous finissaient de même sorte : un petit sifflement, une petit fumée, et le pauvre papillon, les ailes brûlées, tombait lourdement dans la cuvette pleine d’huile.
 *
 * *
Je m’en allais rêveur.
Ah  ! me disais-je, elle n’est pas nouvelle cette machine meurtrière. Il y a bel âge que le diable l’a inventée pour faire tomber dans son enfer les âmes, ces papillons humains.
Que de fois je l’ai vue briller l’ensorcelante lumière qu’il allume pour les attirer, les fasciner… et puis les brûler  !
Je l’ai vue briller derrière les vitres du cabaret.
Je l’ai vue jaillir dans la nuit par les larges baies des cafés concerts ou des salles de spectacles.
Je l’ai vue étinceler à la devanture des baraques foraines où l’on exhibe d’abominables spectacles.
Je l’ai vue briller surtout au-dessus de ces bals populaires qui sont un pur dévergondage, et où une jeune fille ne devrait jamais pénétrer, parce qu’elle y laissera toujours de sa respectabilité.
Et je songeais avec une profonde tristesse à la foule immense des âmes qui s’en vont papillonner autour de ces flammes diaboliques, qui s’y brûlent les ailes et qui tombent ensuite lourdement.
Et je me disais qu’il y aurait peut-être quelque utilité pour les pères et mères de famille à méditer cette histoire de papillons.
Voilà pourquoi je l’ai contée.

 L’actualité Diocésaine

I – UN DERNIER ECHO DU CONGRES DES JEUNES A AVIGNON 
 Il nous est apporté ces jours derniers par ‘Quand Même  !’ Bulletin Mensuel de la Jeunesse Catholique de Vaucluse. Nous y lisons avec plaisir un compte-rendu très détaillé et excellent de cette magnifique manifestation régionale à laquelle prirent part environ mille de nos jeunes gens. Citons, entr’autres détails, cette superbe envolée du discours de M. Ripert, président de la section de Marseille :
‘Il y a un demi-siècle, Renan avait prédit que notre époque verrait la mort de la dernière des religions. Aujourd’hui, Renan n’est plus, et à cette heure fixée pour la réalisation de sa prophétie, les Polytechniciens et les Centraux, suivis par les petits ouvriers et les petits paysans, travaillent à ramener la France à Dieu. Faisons avec eux le serment d’entraîner après nous les générations actuelles vers les sommets où brille la lumière de la Croix de Jésus-Christ  !’
Cet appel, ardent comme une sonnerie de clairon, déchaîna parmi cette belle jeunesse une ovation indescriptible.

IILA REUNION DES ANCIENS ELEVES des Petits Séminaires d’Avignon, de Ste Garde et de St Michel.—
Elle a eu lieu le mardi 12 juin. Outre le plaisir de s’y rencontrer avec de vieux amis, les anciens y furent particulièrement impressionnés par la bonne tenue des jeunes élèves actuels, et par la perfection de leurs chants. Je sais plus d’un papa qui s’est dit : ‘Ces enfants sont à bonne école, l’an prochain mon petit viendra en augmenter le nombre  !’ Cette année la rentrée fut de quarante nouveaux  ; que la rentrée prochaine soit encore plus nombreuse  !

 IIIEN TOURNEE DE CONFIRMATION.
– Au moment où nous écrivons ces lignes, Monseigneur l’Archevêque fait ses visites pastorales. ‘Inutile de dire que Sa Grandeur est reçue partout avec un véritable enthousiasme, par le clergé, les enfants et les parents’. Parfois même la poésie traduit en strophes harmonieuses les sentiments intimes du peuple chrétien :
Au presbytère d’Entraigues, M. le Curé a salué en ces termes le premier Pasteur du diocèse :
 Vous êtes de Jésus, parmi nous, Monseigneur,
 La haut Représentant, et, dans Votre Grandeur,
 Nous saluons heureux, pleins de reconnaissance,
 Le digne successeur, en la belle Provence,
 De ces apôtres saints qu’avait choisis Jésus,
 Munis de ses pouvoirs, ornés de ses vertus  !
A Monteux, une charmante fillette des écoles libres, parlant au nom de ses compagnes, exprime son embarras en termes exquis :
 Chacun voudrait vous dire mille choses  ;
 Nos yeux tout grands ouverts semblent le révéler.
 Mais, comme un papillon qui s’enfuit sur les roses,
 Tout s’échappe au moment où nous voulons parler.

IV.- PELERINAGE PAR TRAIN SPECIAL.
- La Croix d’Avignon et du Comtat annonce, pour le dimanche 8 juillet, du Grand Pèlerinage des Paroisses d’ La Croix d’Avignon et du Comtat annonce, pour le dimanche 8 juillet, du Grand Pèlerinage des Paroisses d’Avignon à N. D. de Lumière.- Départ d’Avignon, à 6 h.05  ; retour à 18h.41. Prix des places aller-retour : en 3e classe, 6 Fr  ; en 2e classe, 9 Fr.
On se rappelle que le 31 août dernier un train spécial, organisé à Bollène, draina sur son parcours les pèlerins de Piolenc, Camaret, Caderousse, Courthézon, etc., et les conduisit au nombre de 525, aux pieds de N.D. de Lumière. – Voilà, certes, une belle initiative, avec un bon parfum de revenez-y.
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 Récits Bibliques

 Histoire De Judith

(Ayant résolu de se sacrifier pour sauver son peuple, Judith, parée de ses plus beaux ornements, vient de sortir de Béthulie. Les avant-gardes de l’armée assiégeante l’amènent devant leur général.)

Judith devant Holoferne
Dès que Judith fut entrée en sa présence, Holoferne fut aussitôt pris par les yeux. Il était assis sous son pavillon, dont le tissu de pourpre et d’or était orné d’émeraudes et de pierres précieuses. Holoferne et ses serviteurs admiraient la sagesse de Judith et se disaient les uns aux autres : ‘Il n’existe pas sur la terre de femme qui soit semblable à celle-ci pour la prestance, pour la beauté et pour la sagesse de ses discours’.
Holoferne lui dit : ‘Quand les vivres que tu as apportés seront épuisés, que ferons-nous pour toi  ?’
- Seigneur, répondit Judith, je jure par ta vie que ta servante n’aura pas consommé toutes ces provisions, avant que Dieu ait réalisé par ma main de dessein que j’ai formé’.
Et ses serviteurs l’introduisirent dans la tente qu’il avait désignée.
En y entrant, elle demanda qu’on lui accordât la faculté de sortir la nuit et avant le jour pour aller prier et invoquer le Seigneur.
Elle sortait donc chaque nuit dans la vallée de Béthulie et elle se lavait dans une fontaine.

 Le festin d’Holoferne
Le quatrième jour, Holoferne donna un festin à ses serviteurs et à Judith. Celle-ci se leva, et s’étant parée de ses ornements, elle entra et se présenta devant Holoferne.
Le cœur d’Holoferne fut agité : ‘Bois donc, lui dit-il, et mange avec joie, car tu as trouvé grâce devant moi’.
Judith répondit : ‘Je boirai, Seigneur, car mon âme est plus honorée en ce jour qu’elle ne l’a été tous les jours de ma vie’.
Holoferne fut transporté de joie, et il but du vin à l’excès, plus qu’il n’en avait jamais bu un seul jour de sa vie. Et tous ses serviteurs étaient aussi appesantis par le vin.

 Judith coupe la tête à Holoferne
Judith restait seule dans la chambre. Holoferne était étendu sur son lit, plongé dans l’assoupissement d’une complète ivresse.
Judith avait dit à sa servante de se tenir dehors devant la chambre, et de faire le guet.
Debout devant le lit, Judith pria quelques instant avec larmes, remuant les lèvres en silence : ‘Seigneur, Dieu d’Israel, disait-elle, fortifiez-moi, et jetez en ce moment un regard favorable sur l’œuvre de ses main, afin que, selon votre promesse, vous releviez votre ville de Jérusalem, et que j’achève ce que j’ai cru possible par votre assistance’.
Après avoir ainsi prié, elle s’approcha de la colonne qui était à la tête du lit, détacha l’épée qui y était suspendue, et l’ayant tirée du fourreau, elle saisit les cheveux d’Holoferne en disant : ‘Seigneur Dieu, fortifiez-moi à cette heure  !’ Et de deux coups sur la nuque elle lui trancha la tête.
Puis elle détacha le rideau des colonnes et roula par terre le corps décapité  ; et sortant sans retard, elle donna la tête d’Holoferne à sa servante pour la mettre dans son sac.

 Le retour à Béthulie
Elles partirent ensuite toutes deux, selon leur coutume, comme pour aller prier, et après avoir traversé le camp, elles arrivèrent à la porte de la ville.
Judith cria de loin aux gardiens des murailles : ‘Ouvrez les portes, car Dieu est avec nous, et il a signalé sa puissance en faveur d’Israel  !’
Tous les habitants accoururent avec flambeaux. Judith montant sur un lieu élevé, commanda qu’on fit silence.
Alors, tirant du sac la tête d’Holoferne, elle la montra, en disant : ‘Voici la tête d’Holoferne, chef l’armée des Assyriens, et voici le rideau sous lequel il était couché dans son ivresse, lorsque le Seigneur notre Dieu l’a frappé par la main d’une femme’.
Ozias, le prince du peuple d’Israel, lui dit : ‘Ma fille, tu es bénie par le Seigneur plus que toutes les femmes qui sont sur la terre’. Et tout le peuple répondit : ‘Amen  ! Amen  !’

 Débâcle des Assyriens
Dès que le jour parut, les habitants de Béthulie suspendirent aux murailles la tête d’Holoferne, et chaque homme ayant pris ses armes, ils sortirent de la ville avec un grand tumulte et de grands cris. Les Assyriens, apprenant que leur général avait eu la tête tranchée, perdirent tout sens et toute prudence, et, n’écoutant que la peur et l’effroi, ils s’enfuirent à travers champs et par les sentiers des montagnes. Et les enfants d’Israel taillèrent en pièces tous ceux qu’ils purent atteindre.

 Honneurs rendu à Judith
Le grand Prêtre vint à Béthulie avec tous les anciens de Jérusalem, pour voir Judith. Lorsqu’elle sortit pour aller au-devant de lui, tous la bénirent d’une seule voix en disant : ‘Tu es la gloire de Jérusalem  ; tu es la joie d’Israel  ; tu es l’honneur de notre peuple  !’
Tout l’or et l’argent, les vêtements, les pierres précieuses et tous les objets qu’on reconnut avoir appartenu à Holoferne furent donnés par le peuple à Judith.
Et tout le peuple se réjouit, avec les femmes, les jeunes filles et les jeunes gens au son des harpes et des cithares.
Judith demeura cent cinq ans dans la maison de son mari. Quand elle mourut tout le peuple la pleura pendant sept jours.
Un jour de fête solennelle fut institué en souvenir de cette grands victoire.

 SIMPLES REFLEXIONS
 Sur l’Histoire de Judith

1.- Judith est une figure prophétique de la Ste Vierge. Elle délivra son peuple en coupant la tête d’Holoferne  ; Marie nous a délivrés de la servitude du démon en écrasant la tête du serpent infernal et en mettant au monde le Rédempteur promis à Adam et Eve dans la Paradis terrestre.
2.- Judith est aussi une preuve frappante des merveilles que peut réaliser une créature faible et sans défense, quand elle est soutenue par la grâce de Dieu. Même dans les plus grandes difficultés, il ne faut jamais nous abandonner au découragement  ; mais dire avec St Paul :’Je puis tout en Celui qui me fortifie  !’

 LOU GAU DE L’OUNCLE TITO

Quand Jan Plôuvino a un Grs chagrin vai querre counfort e counséu vers l’ouncle Tito, soun peirin.
Tito Carihoun a buta la barrioto, trento an de tèms, dins li garo dôu camin de ferre, e, sa retrèto gagnado, s’ei ramisa à soun oustaloun di Grés. Faturo soun jardin, poudo si triho, abarris de lapin e, dins soun galinié, di bèu que i’ ague, uno dougeno de galino ié tènon d’iou tout l’an. Mai ço que Tito baiarié pas pèr sabe pas quant, ei soun gau  !
Quente gau, mis ami de Diéu  ! N’a pas soun parié dins l’encountrado : vesti d’uno bello faquino de velous negre bluiejant au soulèu, s’encapèlo d’uno larjo capoucho bourdado d’or e sus sa tèsto porto fieramen uno cresto grando coumo la mau  ! E lou saup qu’ei bèu, lou gusas  ! Se proumeno, fièr coume artaban, en countant si piado, e lou nas au vènt.
Adounc aquéu matin, Jan Plouvino, en arribant, proche de la bastidouno, ausiguè l’ouncle Tito que remiéutejavo coume un porc malaut.
- Que vous arribo, l’ouncle, venguè Jan en durbènt lou pourtissoun, se biciéucleto à la man.
- Hoi  ! ei tu  ? Me n’en parles pas  ! ié faguè Tito  ; me n’arribo uno que tubo  ! Capouchin de sort  ! tè, regardo, s’aco n’ei pas uno maledicioun  !’ e ié fasié veire soun galinié vueje.
- Diàussi, vosti galino soun morto  ?
- Morto  ? Ah  ! vai, morto  ! Raubado, vos dire  ! Vo  ; Raubado me n’an pas leissa v’uno, aquéli capoun  ! La rousseto qu’avié lou cou nus, la flour-d’amelié, la negro, la capeludo, la grosso blanco, tôuti… touti i’ an passa  !
- E lou gau  ?
- Lou gau  ! ah  ! capouchin de sort  ! lou gau, ei lou pire  ! L’an leissa, li bregand  ; mai lou vas veire  ! S’escound dins li mato de grousello  ! à crento, lou paure malurous  !’
E justamen sourtié de la mato, lou gau de l’ouncle Tito. A sa tant bello cresto, nousa e rebalant pèr lou sou, i’ avien penja un gros flo de crespo. Li pèd entrepencha dins aquesto faisso, la tèsto basso, lou paure gau semblavo talamen adoulenti que Jan, mau-grat sa peno, se pousquè pas teni dou rire.
‘Rises, pardinche, venguè Tito  ; creses que se soun pas trufa de iéu, aquélis arcandié  ?Pas countènt d’avé rauba mi galino, n’an fa pourta lou dou à moun paure gau  !’as countènt d’avé rauba mi galino, n’an fa pourta lou dou à moun paure gau  !’
D’aquéu moumen, la tanto Noro, sus sa porto e se panant li det à soun faudau blu :
‘T’amerito, t’amerito  ! cridè  ; te n’en cresiès trop de ti galino, emai de toun gau. Moussu n’avié qu’aco à la bouco  ! Mi galino, par-ci  ! mi galino, par-là  ! Quand lou bon Diéu vous mando un pau de bèn, ei pecat de n’en faire lingueto en touti  ! Aro, bado, coulau  ! Aco t’aprendra  !’
… Aprendrès que n’ei pas breto, la tanto Noro  !
 G. BOUQUEIRAN
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Boissansoif, si avantageusement connu dans les bars et tavernes de Carpentras, a renversé l’étalage d’un marchand de vaisselle.
Il est conduit chez le Commissaire de police qui lui dit d’un ton sévère :
- C’est 50 francs ou la prison. Choisissez.
- Et bien  ! j’aime mieux que vous me donniez les 50 francs.

 Réponses du bon Chanoine
 
 1.- L’ENCENSEMENT DE L’ABSOUTE
Puisque on ne doit adorer que Dieu seul, et que l’encens est l’emblème de l’adoration, pourquoi, aux funérailles, encense-t-on les corps des défunts  ? (Un jeune vauclusien).
- L’encens que l’on offre, non seulement aux défunts, mais aussi aux vivants (par exemple, à la grand’messe) et aux statues des saints, est toujours, en dernière analyse, offert à Dieu lui-même qui par sa grâce d’une manière spéciale dans l’âme des justes et des saints. Si, à l’absoute, on encense même un corps inanimé, c’est parce que ce corps a été par son baptême, et sera un jour par sa résurrection glorieuse, le temple de la divinité, selon le mot de St Paul : ‘Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du St Esprit qui habite en vous  ? Glorifiez donc Dieu dans votre corps’ (Ire épître aux Corinthiens).
Si l’on savait, avec certitude, que le corps de tel défunt est un corps de damné, on ne devrait pas l’encenser, ni même célébrer en son honneur aucun cérémonie religieuse.

 2.- LE BAISER DE PAIX
Aux messes solennelles avec diacre et sous-diacre, on voit les membres du clergé se donner l’accolade. Que signifie cette cérémonie  ? (A. L., à Caderousse)
Elle signifie l’esprit de charité mutuelle qui doit animer tous les chrétiens.- Dans la primitive église, les assistants étaient séparés (hommes d’un côté, femmes de l’autre) et tous les fidèles, imitant le clergé, se donnaient entre eux le baiser de paix que le célébrant prend le premier en s’inclinant sur l’autel où repose le corps sacré de N. S. Jésus-Christ, source et principe de toute véritable charité.
Dans la suite des temps, cette cérémonie, ayant parfois causé de la dissipation dans l’assistance, fut réservée au seul clergé. Mais sa signification morale reste toujours entière, et tous les chrétiens doivent s’aimer comme des frères et ne faire ‘qu’un coeur et qu’une âme’.

Un trésor trop peu connu :
Les Reliques de Ste Anne à Apt
 (Fête de Sainte Anne, le 26 juillet)

1.- Comment se fait-il que le corps de Ste Anne se trouve à Apt  ?
- Ste Anne, mère de la T. Ste Vierge et grand’mère de l’Enfant-Jésus, mourut à Jérusalem et y fut ensevelie. Mais son corps fut apporté en Provence par les Stes Maries, accompagnées de St Lazare le ressuscité, de Ste Marthe et de plusieurs disciples du Sauveur qui furent les fondateurs de nos églises provençales. Les reliques de Ste Anne furent confiées à la garde de St Auspice, premier évêque d’Apt.
A plusieurs reprises les Souverains Pontifes ont attiré sur ce fait l’attention du monde catholique. Le Pape Clément VII, en particulier, enrichissant de nouvelles indulgences le pèlerinage de Ste Anne d’Apt, recommandait à la piété des fidèles ce sanctuaire ‘où reposent les corps de plusieurs saints, et notamment celui de Ste Anne mère de la glorieuse Vierge Marie’.

2.- Devons-nous avoir une grande vénération pour les reliques de Ste Anne  ?
- Oui, puisque ne possédant aucune relique des corps ressuscités de Jésus et de Marie (non plus que St Joseph), nous vénérons, dans les reliques de Ste Anne, le corps mortel qui a le plus directement coopéré au grand mystère de l’Incarnation par l’Immaculée Conception de la T. Ste Vierge.

3.- N’y a-t-il pas dans le monde d’autres sanctuaires qui se glorifient à bon droit de posséder quelques fragments des reliques de Ste Anne  ?
- Oui, avec la permission des Souverains Pontifes, quelques parcelles ont été détachées au cours des siècles pour être distribuées à diverses églises :
‘C’est du trésor d’Apt que sont sorties les Reliques vénérées à St Paul-hors-les-Murs à Rome  ; Au monastère de l’Ile-Barbe à Lyon  ; celles de Toulon, de Carcassonne, de Ste Anne d’Auray, de Ste Anne de Chicago’. Cité d’après le Bon Ange.
L’année dernière, à Ste Anne-la-Palud (diocèse de Quimper), plus de 100 .000 pèlerins venus de tous les coins de la Bretagne firent, en présence de huit Archevêques, une réception triomphale à quelques parcelles des reliques de Ste Anne que Mgr l’Archevêque d’Avignon et M. l’Archiprêtre d’Apt avaient consenti à détacher de son corps vénérable.

4. – Le culte de Ste Anne est-il populaire chez nous  ?
- Oui, mais par reconnaissance nous devons travailler à l’accroître sans cesse.
Dans notre diocèse d’Avignon, quatre paroisses ont choisi Ste Anne pour leur patronne. Ce son t, avec Apt, Vacqueyras (autel et belle statue), Vedènes (chapelle rural sur la colline de Ste Anne, pèlerinage annuel), et Saint-Romain-en-Viennois, près de Vaison.
Ste Anne est également la titulaire de l’église paroissiale de Mérindol.
Nombreuses sont, dans le Vaucluse, les Confréries de Mères Chrétiennes placées sous son patronage. Citons, au hasard de nos souvenirs : Caderousse, Courthézon (avec fête chômée le 26 juillet), Baumes-de-Venise (avec chapelle rurale sur la route de Lafare), Camaret, Cairanne, etc.
Fidèles aux traditions du passé, les femmes de nos jours voudront célébrer avec un égal amour et une aussi vive allégresse la fête de leur Sainte Patronne. Elles demanderont à Ste Anne de leur faire comprendre que le premier et le plus cher de tous leurs devoirs est ‘d’élever leurs enfants dans la crainte du Seigneur’, car seuls les enfants vertueux sont la couronne des mères.
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Nous recommandons volontiers, aux familles chrétiennes, le Pensionnat libre de Jeunes Filles de Violès (Vaucluse), situé en pleine campagne. Prix modéré.
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 PAGES D’EVANGILE

Le 8 juillet, nous lirons à la messe l’Evangile du 7e dimanche après la Pentecôte. En voici l’explication :
- En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous couverts de peaux de brebis, mais qui, au-dedans, sont des loups ravisseurs.
Note.- Quiconque prêche des doctrines opposées à la foi catholique, celui-là est un faux prophète  ; gardez-vous de lui donner votre confiance. A l’entendre, il se propose uniquement votre bonheur  ; mais, au fond, il ne cherche que son intérêt. S’il vous flatte, c’est pour mieux vivre à dépens. Le faux philanthrope est semblable au pêcheur à la ligne : il parait nourrir le poisson, mais c’est pour mieux l’attraper et s’en nourrir lui-même  !
Il est du reste facile à reconnaître  !
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- Vous les reconnaître à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur les épines, ou des figues sur les ronces  ? Tout arbre bon porte de bon fruits, et tout mauvais arbre porte de mauvais fruits.
Note. - Depuis que, par l’effet du péché originel, la terre ne produit par elle-même que des ronces et des épines, les buissons et les plantes épineuses ne manquent nulle part. Dans nos quartiers nous avons entr’autres l’aubépine, l’épine noire ou prunelier (en provençal l’agrenas), le paliure aux épines retroussées (en prov. l’arnavèu), le poirier sauvage ou Perussié  ; puis, l’ajonc ou genêt épineux (arjalègre)  ; le chardon, le cirse des champs (caussido)  ; la ronce (roumese), la chausse-trape (cauco-trèpo), etc.
Mais toutes ces plantes réunies n’ont jamais produit un raisin ou une figue.
Or comme on connaît l’arbre à ses fruits, on connaît l’homme à ses œuvres, et les doctrines à leurs effets. L’Evangile produit la pureté des moeurs, la charité, la patience. Les mauvaises doctrines, au contraire, produisent la corruption, l’égoisme et la révolte.
Mais, à la fin, Dieu jugera tout.
- Tout arbre qui ne portera pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu
Note.- Un jour viendra (le jour du jugement) où les faux-prophètes seront démasqués, et ils seront jetés au feu éternel avec tous ceux qu’ils auront entraînés. Que Dieu nous préserve d’être de ce nombre  !

 PAROLES DE Mgr L’ARCHEVEQUE
 sur le même sujet :

Trois moyens dont se servent les ‘fabricants d’erreur’ ou ‘faux prophètes pour attaquer l’Eglise et corrompre les âmes : les Conférences publiques, les mauvais journaux et les mauvais théâtres et cinémas’.
I.- Est-ce que j’exagère, mes frères, ou si vous ignorez que, tous les jours, en des réunions ou des conférences de toutes sortes, dans les chaires les plus élevées ou les plus modestes, les questions religieuses sont traitées et tranchées, tantôt avec une ignorance qui confine à l’absurde, tantôt avec une mauvaise foi qui mêle l’outrage à la calomnie  ?
II. - Ne savez-vous pas aussi que, à toutes les heures du jour, ses milliers de journaux et de revues sont publiés, jetés dans la rue, où les croyances et les institutions religieuses sont attaquées, discutées, niées, ici grossièrement, là dédaigneusement et en douceur, toujours avec la pensée de les discréditer et de les détruire  ?
III. – Faut-il vous apprendre encore que les même attaques et les même impiétés sont transformées en images ou portées sur la scène en des représentations licencieuses, perfides, grotesques, et qu’elles s’insinuent dans l’esprit du peuple ou d’un public affiné à la faveur de ce qui l’amuse et flatte ses sens  ?
 (Les Vertus morales et les Vices du siècle – page319)

 Le coin des chercheurs

 Solution des jeux d’esprit du mois de juin

N° 5.- Qu’eis aco  ? Ei lou nouguié  ! Que soun brancage ei long coumo Pilato, soun fuiage ei prim coumo de pato  ; e soun fru que lou dedins ei dous coumo de mèu, e sa cofo amaro coumo de fèu.
N° 6. – Charade - Métal précieux (or)  ; habitant des cieux (ange)  ; fruit délicieux (orange)
N° 7. – Devinaio. – Ei lou zero. Soulet pou pas rèn, mai quand vèn après un autre chifro, e que n’i a forço eis uno armado de lioun.

Imprimerie Bonne Presse du Midi, Vaison (Vaucluse) Le Gérant : N. Macabet

 
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