feuille paroissiale du 9 mai 2020

10 mai 2020

LETTRE D’INFORMATIONS DU 9 MAI 2020

ACTUALITÉS

Fête des saints

https://youtu.be/LB9aD5j9vU0

D’une autre manière (1/3)

Confinés, nous avons redécouvert l’importance de nos maisons comme lieu-refuge. Mais, bien plus que le bâtiment, nous avons – pour la plupart – pu bénéficier du havre (port et refuge à l’abri de la tempête) qu’est la famille, communauté naturelle. Dans notre paroisse, nous nous sommes efforcés de rester proches de ceux qui sont seuls et pour qui ce temps de confinement a été et est encore une douloureuse épreuve.

Le 18 mars dernier, au deuxième jour du confinement, je soulignais que il est donné à ceux qui ont donné la vie et à ceux qui l’ont reçu de se tenir sous le même toit, quand bien même les enfants ont grandi ! Je vous invitais à faire une relecture de l’histoire de famille en évoquant la rencontre des parents, leur cheminement vers le mariage, l’attente et la naissance de chaque enfant, les évènements importants que n’ont pas connu ceux qui sont nés les derniers…
J’espère que vous avez pu rendre grâce à Dieu, redire ce qui a été heureux dans votre histoire familiale, expliquer ce qui a été difficile et tout ce que vos enfants – encore petits à ce moment – ne pouvaient comprendre mais qui a pu marquer leur mémoire affective et spirituelle.

Au moment où nous allons quelque peu échapper au creuset dans lequel les caractères ont été mis à l’épreuve dans la vérité de leurs pauvretés et richesses respectives…, je prie pour que chaque famille se tienne spirituellement dans la main de Dieu qui, dans sa Providence a rassemblé ses enfants comme dans un nid pour vous renouveler sous son regard bienveillant de Père.

Ce 11 mai, nous commencerons à sortir et à retrouver certains de nos repères. Il nous manquera les messes et cérémonies dont nous avions l’habitude. Un nouvel effort nous est demandé ! Patienter encore et encore... et prier pour que nous soit donné de voir les choses autrement. Voici que je fais toutes choses nouvelles, dit le Seigneur. Apocalypse 21, 5

Permettez-moi donc de vous bousculer un peu !
Quand nous venons à l’église, nous allons – presque systématiquement – toujours à la même place, à ‘notre’ place, celle où nous aimons nous asseoir et nous tenir debout pour suivre les offices… parce que là nous voyons bien, nous entendons bien, parce que nous sommes à côté de tel ou tel… De fait, nous avons une conception statique du bâtiment église.
Je vous invite à envisager ce lieu dans une conception dynamique : entrer et sortir, y suivre un parcours (celui du chemin de croix par exemple), la procession d’offertoire ou de communion… en nous rappelant que beaucoup d’églises possèdent un déambulatoirepermettant à une foule nombreuse de venir se recueillir, prier, recevoir les sacrements et la bénédiction… sans s’arrêter longuement.

Quand nous retrouverons l’usage du rassemblement pour la messe dominicale, il nous faudra certainement faire autrement et laisser de la distance entre nous : s’asseoir une place sur deux en laissant libre un banc sur deux… remplir les places au fur et à mesure de notre arrivée… Les mots pèlerinage, chemin, stations, étapes… peuvent nous aider à repenser notre rapport à la célébration eucharistique qu’est la messe.

Le superbe texte de l’évangile des disciples d’Emmaüs contient déjà la structure de la Sainte Messe : dans la première partie, l’écoute de la Parole à travers les Saintes Écritures ; dans la deuxième, la liturgie eucharistique et la communion avec le Christ présent dans le Sacrement de son Corps et de son Sang. En se nourrissant à ce double banquet, l’Église s’édifie sans cesse et se renouvelle de jour en jour dans la foi, dans l’espérance et dans la charité.
Benoit XVI Regina coeli 6 avril 2008

De même, l’origine grecque du mot église évoque l’assemblée convoquée par son Seigneur pour Le célébrer. Nous désirons tous pouvoir nous retrouver au plus tôt, tout spécialement le dimanche, afin d’appuyer notre foi sur celle de nos frères et d’offrir ensemble à Dieu notre Père le sacrifice pur et saint, le sacrifice parfait, le sacrifice du Christ qui sauve le monde. Pour mieux goûter la joie de ces rassemblements, osons chercher si - dans l’Histoire et la pratique de l’Eglise - il n’y aurait pas d’autres formats communautaires nous permettant de fortifier notre foi et célébrer - avec nos frères – le Seigneur.

Avez-vous entendu parler de l’oïkos ? N’y a-t-il pas un rapport entre ce mot et le mot paroisse ?

Avez-vous imaginé la façon dont l’Evangile a pu être annoncé en quelques années à travers le bassin méditerranéen et même jusqu’en Inde ?

Demain, nous répondrons à ces questions et j’espère que nous y trouverons des pistes de renouveau.

Père Michel BERGER

D’une autre manière (2/3)

Pendant de nombreux siècles, notre pratique religieuse catholique nous a habitués à identifier notre communauté religieuse à la (plus ou moins) grande assemblée se retrouvant le dimanche dans nos églises. Et voilà que le confinement nous bouscule dans sa (longue) durée ! Après plusieurs dimanches sans rassemblement, nous nous posons une question : n’y aurait-il pas d’autres formats communautaires nous permettant de continuer - avec nos frères – notre chemin de foi à la suite du Seigneur Jésus ressuscité ?

AVEZ-VOUS ENTENDU PARLER DE L’OÏKOS ?

1. Mais tout d’abord, que signifie le mot grec oïkos ?

Le mot oïkos en grec ancien signifie « maison » ou « maisonnée ». En Grèce antique chaque personne était rattachée à un oïkos, un ensemble de biens et d’hommes rattachés à un même lieu d’habitation et de production, une « maisonnée ». Il s’agit à la fois d’une unité familiale élargie – des parents aux esclaves – et d’une unité de production agricole ou artisanale.

Nous retrouvons le mot oïkos dans le mot économie qui est la mesure et la bonne gestion de la maison. De même, pour l’écologie qui est la parole et la compréhension de notre maison commune qu’est notre planète la terre.

2. Est-ce qu’on trouve ce terme dans la Bible ?

Dans le Nouveau Testament ce terme apparaît souvent dans le contexte de partage de grâces reçues dans la rencontre avec le Christ ou un apôtre. Par exemple Jésus dit à Zachée, chef des publicains : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison (oïkos) » (Lc 19,9). Lorsque Jésus guérit le fils d’un fonctionnaire royal nous apprenons qu’il crut, avec tous les gens de sa maison (oïkos) (Jn 4,53). Le centurion Corneille reçoit l’Esprit Saint avec tous les gens de sa maison (oïkos) (Ac 10)

3. Quel est le rôle de l’oïkos dans l’évangélisation des premiers siècles ?

Pendant les trois premiers siècles, il n’y avait pas d’églises (bâtiments). C’est donc la maison « élargie » qui était le lieu unique de la vie chrétienne et de la transmission de la foi. Si, comme l’atteste la Bible, « le nombre des disciples se multipliait fortement » (Ac 6, 7) et cela malgré les persécutions, c’est parce que les premiers chrétiens exploitaient efficacement la seule « méthode » d’annonce et de partage de foi que le pouvoir en place n’avait pas le moyen d’interdire : c’était l’utilisation des relations déjà existantes avec leurs proches, amis et connaissances.

Y A-T-IL UN RAPPORT ENTRE LE MOT OÏKOS ET LE MOT PAROISSE ?

Oui. Le préfixe grec par(a) indique près de… le paroïkos est donc celui qui est proche de la maisonnée, le voisin, l’invité, mais aussi l’étranger intégré. La paroisse est donc la maisonnée de ceux qui, professant la même foi sont ’en résidence en pays étranger’, cette terre, en attendant d’entrer définitivement dans la Terre qui leur a été promise : le Ciel et la vie éternelle !

Au cours de ses voyages missionnaires, Paul implante et visite ces premières communautés hébergées dans des maisons mais ouvertes à ceux qui, par la prédication, embrassaient la foi au Christ, quelle que soit leur condition : il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus. Gal 3, 28.
Dans son itinérance, Saint Paul implante ainsi des pôles missionnaires stables et centraux, là où se trouvent déjà des centres administratifs et judiciaires de l’Empire romain, là où les administrés devaient se déplacer régulièrement : Antioche capitale de Syrie, Salamine capitale de Chypre, Thessalonique capitale de Macédoine, Corinthe capitale de l’Achaïe et Ephèse capitale d’Asie. Antioche de Pisidie et Philippe quant à elles, étaient des carrefours routiers, des noeuds de communication qui facilitaient la transmission des nouvelles et l’échange des correspondances.

Revenons à Orange ! Est-ce que chacune de nos maisons, de nos maisonnées, c’est-à-dire de nos familles se considère comme un lieu de vie chrétienne et de transmission de la foi ? Comment pourraient-elles l’être de nouveau ? avec plus de vigueur, avec plus d’ardeur… ? Quel accueil possible pour nos voisins, ceux qui sont déjà attachés à Jésus, ceux qui commencent à le connaître et ceux qui ont soif de le connaître ? Que devrions-nous modifier dans notre vie paroissiale pour que la foi continue de naître et de grandir même si nous devions être confinés des mois et des années ?

Merci d’y réfléchir et de me communiquer vos réponses !

Je n’ai pas oublié l’autre question posée hier : avez-vous imaginé la façon dont l’Evangile a pu être annoncé en quelques années à travers le bassin méditerranéen et même jusqu’en Inde ?

Je reporte à demain des éléments de réponse.

autre manière (3/3)

En cherchant des chemins alternatifs à notre manière habituelle de considérer notre vie chrétienne, nous nous sommes interrogés sur la possibilité de considérer le bâtiment église comme un lieu de cheminement tout autant qu’un lieu où l’on s’installe. Il y a un besoin de se tenir rassemblés dans la durée pour que la Croix soit plantée et se tienne alors que notre monde et nos vies virevoltent (stat crux dum volvitur orbis) mais lorsqu’il n’est pas possible de stationner, l’église peut être le lieu du pèlerinage et du passage.

De même, nous nous sommes interrogés sur le fait que l’assemblée dominicale ne suffit pas à nourrir les fidèles de tout ce dont nous avons besoin en terme de communauté et de fraternité. Des groupes plus petits, tels que la maisonnée, le groupe de prière, une équipe resserrée à une quinzaine de membres existent déjà et sont certainement appelés à se développer. La famille est le premier groupe dont il nous faut prendre soin pour que parents et enfants y reconnaissent Dieu Trinité, L’adorent et Le prient chaque jour, tout en étant réceptifs à sa Parole.

En élargissant notre regard, il ne s’agit pas - bien évidemment - de souhaiter que le confinement dure toujours... ! ou d’exclure une manière pour une autre mais plutôt d’enrichir notre vie chrétienne d’expériences qui nous paraissent nouvelles mais qui ont, de fait, déjà porté du fruit.

Le troisième axe de réflexion est celui de l’annonce et de la transmission de l’Evangile. Notre culture est celle de l’écrit plus que de l’oral... L’écrit affaiblit la mémoire. A l’heure d’internet et des moteurs de recherche, nous avons tout au bout des doigts en quelques secondes... mais nous oublions presque tout aussi vite ce que nous avons découvert.
Avant d’avoir été écrit, les textes bibliques ont été annoncés oralement et mémorisés. Il en va de même pour l’Evangile. Si, assez facilement, nous avons en mémoire telle ou telle parole du Christ, savons-nous par coeur le récit de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine ou celui de la Transfiguration.

Il existe aujourd’hui des chrétiens qui se rassemblent en école d’oralité où, sous la conduite d’une personne expérimentée qui joue le rôle de « traditionnaire » de référence, des fidèles se réunissent en maisons de six récitants et un premier récitant, pour faire une expérience initiale de la mémorisation et récitation du saint Évangile à partir d’un unique récitatif apostolique.

Dans le prolongement et d’une manière durable et fidèle, certains se constituent en maison de mémoire. Par groupe de sept, sous la conduite d’une « mère de mémoire », des fidèles se réunissent en une maison de sept récitants, pour proclamer oralement le saint Évangile de Notre-Seigneur, à partir d’un cycle enchaîné de récitatifs, de nature soit didactique soit liturgique, remontant à l’époque apostolique.

Alors, avez-vous imaginé la façon dont l’Evangile a pu être annoncé en quelques années à travers le bassin méditerranéen et même jusqu’en Inde et peut-être même en Chine à une époque où il n’y a avait pas d’imprimerie ? Par la mémoire des apôtres et des disciples du Christ !

Sommes-nous prêts à accueillir l’Evangile comme une Parole vivante qui touche nos coeurs pour le graver dans nos mémoires ? Personne ne pourrait nous l’enlever et nous pourrions toujours le redire et l’annoncer !

Cela représentera un effort mais pourrait bouleverser notre manière d’évangéliser et de rejoindre d’une manière puissante les familles qui, culturellement, viennent encore - mais pour combien de temps ? - demander un baptême, le catéchisme, les communions, le mariage...

En effet, Jésus nous a dit : Allez dire à tous les hommes la Bonne Nouvelle. La disons-nous ? La proclamons nous par notre bouche ?

Ta Parole Seigneur est une lampe sur ma route !

Père Michel BERGER

Feuille Contact du dimanche 10 mai

Entrez dans la construction de la demeure spirituelle

En ce 5e dimanche de Pâques, notre diocèse célèbre la journée des saints. Les saints étaient les personnes comme nous, qui avaient une vie sainte en cohérence avec la parole de Dieu et selon l’enseignement de l’Église pendant leur vie. Aujourd’hui, je veux vous partager quelques réflexions sur la Parole de Dieu que l’Église nous propose pour ce dimanche.

1°- L’institution des diacres :

Dans la première lecture en ce dimanche, tiré du livre des Actes des apôtres (Ac 6,1-7). Il y avait l’augmentation de nombre des disciples. Pour gérer la communauté, il faut faire une bonne organisation. Donc, les apôtres ont appelé les disciples en disant : « Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir au tables », c’est-à-dire il faut séparer le service de la charité et le service de la Parole de Dieu.

Alors, pour servir la charité, on a choisi sept personnes appelées : diacres. C’est le début du diaconat dans la vie de l’Église.

 Au début, les diacres étaient consacrés pour le service à table (la nourriture corporelle) et les apôtres s’occupaient le service de la parole (la nourriture spirituelle).

 Actuellement pendant la messe, les diacres s’occupent du service à l’autel et les prêtres s’occupent de l’acte sacerdotal : l’offrande du sacrifice du Christ. Le diacre ne dit pas la messe, mais il est le collaborateur du prêtre.

 Le ministère du diacre s’est étendu à l’annonce de la Parole. Il se déploie dans le service des autres : pauvres, malades, personnes isolées…

2- Le Fils révèle le Père :

Dans l’évangile (Jn 14,1-12), Jésus a préparé le cœur de ses disciples à la séparation qui aurait lieu au jour de l’Ascension. Il a expliqué bien le sens de cette séparation : « Je pars vous préparer une place. Je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi ».

Jésus a expliqué à ses disciples, qu’il est le chemin vers le Père : « Personne ne vas vers le Père sans passer par moi ».

Dans cet évangile, Jésus révèle le mystère de sa relation avec Dieu quand il dit : « Celui qui m’a vu a vu le Père ». Il y a l’unité entre le Père et le Fils : « Je suis dans le Père, et le Père est en moi ». Celui qui fait l’œuvre du Fils fait aussi l’œuvre de son Père.

3- Les saints :

Comme j’ai dit au début de cette réflexion, nous célébrons la journée des Saints. Nos saints avaient une vie cohérente avec la Parole de Dieu. Ils avaient leur façon pour vivre la parole de Dieu. Et l’Église nous les propose comme modèles : par leur vie et leur témoignage. Par exemple à Orange, nous avons les 32 bienheureuses martyres. Elles ont gardé leur foi jusqu’à la fin de leur vie pendant la persécution. Mais dans cette paroisse, nous avons encore beaucoup de saints : comme Saint Eutrope, Saint Florent, saint Louis de Gonzague au Grès, saint Michel à Caderousse

Nous sommes tous appelés à la sainteté comme disait Saint Pierre : "Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint » (1 P 1, 15-16). A la fin de cette réflexion, Je vous encourage à persévérer dans l’effort quotidien qu’est le chemin vers sainteté.

Père Pascal Ratiarison