Méditer la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ est la meilleure introduction à l’attention que nous sommes appelés, en son Nom, à donner aux pauvres. Une antienne de la liturgie met sur nos lèvres ces paroles :

Le Seigneur Jésus a connu la souffrance : il peut venir en aide au pauvre dans l’épreuve.

En se faisant l’un de nous, le Fils de Dieu a été abaissé un peu au-dessous des anges (He 2, 7). En effet, en prenant notre humanité, il s’est fait vulnérable et nous l’avons vu (cf. Mt 25) avoir faim, avoir soif, être nu quand il a été dépouillé de ses vêtements, en prison après son arrestation. Tout au long de sa vie publique, comme un étranger, Jésus n’a pas eu d’endroit où reposer la tête (Mt 8, 20). La maladie est le seul défaut de notre condition blessée par le péché que Jésus n’a pas assumé lors de l’Incarnation. Il s’en est pourtant chargé lors de sa Passion : ainsi, Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies. (Mt 8, 17)

Ainsi, tout ce qui atteint l’homme dans sa dignité et fait de lui un pauvre courbé sous le poids de l’épreuve, Jésus l’a connu, porté, visité et sauvé. En tout, Il s’est rendu semblable à ses frères, pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi (…), afin d’enlever les péchés du peuple. Et parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve. (He 2, 17-18)

Un autre passage souligne que nous avons en Jésus un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché (He 4, 17). Alors que nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de sa Passion et de sa mort (He 2, 9) , nous le voyons aussi capable de nous porter secours quand nous sommes pauvres.

Seigneur, par la grâce de Ta douloureuse Passion, viens à notre aide. Apprends-nous à nous pencher vers les pauvres et les courbés de notre monde. Apprends-nous à nous mettre à la hauteur de leur visage pour les regarder et les écouter comme tu l’as fait. Nous trouverons alors les mots et les moyens de soutenir la veuve et l’orphelin et d’être l’avocat et le réconfort des pauvres. Auprès d’eux, nous vivrons l’Imitation de Jésus-Christ !

Père Michel BERGER